Test | Wild Water Adrenaline: calme plat
28 oct. 2005

Testé par sur
Wild Water Adrenaline

En tant que joueur, nous sommes toujours heureux d'explorer de nouveaux champs ludiques et nombreux sont ceux qui accueillent les ovnis avec plaisir. Nobilis édite Wild Water Adrenaline, développé par Indie games, un jeu de kayak et de rafting, domaine encore inexploré sur PS2. Avant de vous mouiller, on vous décrit la galère dans laquelle vous vous apprêtez à embarquer.

Un marché inondé

Pour les studios de développement modestes, il est aujourd'hui difficile de concurrencer les gigantesques équipes qu'impliquent les triples A, les titres au potentiel important. Même chez les revendeurs il est compliqué de faire une place pour les jeux dits "budgets", pour la simple raison qu'ils occupent l'espace sur les gondoles d'une sortie potentiellement plus rentable en offrant une marge plus faible. Pour parvenir à sortir leur épingle du jeu les éditeurs sortent des titres pouvant intéresser un public restreint, un marché "de niche". C'est le cas de Indie games qui tente d'infiltrer le catalogue PS2 avec la gamme Freedom Action Sports, dont Wild Water Adrenaline est le premier représentant. En se lançant dans une catégorie inédite sur cette plateforme, la simulation de kayak et de rafting, l'éditeur lyonnais espère atteindre les aficionados du sport nautique avant tout, les curieux ensuite. C'est donc vers un concept que ces joueurs occasionnels se tourneront, et éventuellement vers la licence Salomon qui accompagne le produit. Les autres, dont les lecteurs de Gamatomic, prendront note des quelques précisions suivantes avant de se jeter à l'eau.

Cours de psychomotricité

Pour atteindre cette bouée, vous allez ramer

On ne peut que se féliciter de la simplicité du gameplay de Wild Water Adrenaline, qui va à l'essentiel. Si vous choisissez de monter à bord d'un kayak, il vous suffira de faire des arcs de cercle avec les deux sticks analogiques afin de pagayer d'un coté ou de l'autre. Les autres touches ne servent que peu : R1 permettant de tourner plus vite, L1 provoquant un "boof", un saut en soulevant l'avant du kayak. Autant dire que ces contrôles sont vite retenus, idéal pour le joueur occasionnel. Or la coordination des mouvements pour aller droit, et le rythme à suivre pour optimiser la vitesse décourageraient même les joueurs les plus "hardcore". Remporter les modes de jeu, que cela soit la course contre la montre ou le slalom en récupérant des bouées relève de la gageure. C'est d'autant plus dommage que les sensations ne sont pas mauvaises, les sauts dans les chutes s'avérant grisantes, on et on se surprend à pousser des petits cris lorsqu'on parvient à faire un 360 dans les airs (ah bon, pas vous ?). Un système de tricks aurait certes dénaturé l'aspect "simulation" du jeu, mais aurait apporté une dose de fun et surtout d'adrénaline.

Tout seul dans un raft

Le multi est l'occasion de belles disputes entre amis

Wild Water Adrenaline ne se contente pas de vous faire dévaler les cours d'eau en kayak : les joies du rafting s'ouvrent à vous, et ceci jusqu'à quatre participants. Or, si vous avez été attentifs, vous aurez remarqué que le jeu ne tournait que sur PS2, la seule console de salon à ne pas posséder quatre ports manette intégrés, un multitap étant nécessaire pour compléter l'équipage. Les amateurs de MicroMachines ne s'arrêteront pas à ça : ils savent qu'il est possible de jouer à deux sur une manette, chacun manipulant un stick en l'occurrence. La configuration idéale requiert que les joueurs 1 et 2 s'asseyent par terre devant, les deux autres à l'arrière. En multi le jeu prend alors un aspect festif, la promiscuité du raft étant retrouvée. On regrette simplement que les concepteurs n'aient pas pensé à conseiller cette disposition dans la notice ou dans le jeu, les joueurs les moins inventifs passeront certainement à côté de cette possibilité. De toutes façons, si l'aventure sera amusante une demi-heure, les moins doués pour la rotation du champignon se décourageront vite, laissant seuls leurs camarades à bord du raft, pour une longue dérive jusqu'à la ligne d'arrivée.

Déjà fini ?

Les rochers peuvent s'avérer pénibles

La réalisation du titre s'appuie sur un moteur graphique particulièrement performant pour la représentation de l'eau. Ainsi les quatre parcours proposés compensent leur nombre par une ambiance efficace, permettant de naviguer en France, Nouvelle-Zélande, au Canada et aux Etats-Unis. Pour un titre de cette envergure, la quantité de contenu est presque acceptable, puisque des vidéos de David Arnaud, kayakiste pro sont proposées et qu'il est possible de customiser l'apparence de nos sportifs à l'aide d'accessoires Salomon, comme le laissait présager la licence. Cependant les accessoires n'influencent en rien le gameplay, et l'ensemble est accessible dès le départ. Il eut été malin de proposer une progression aux joueurs en leur permettant de débloquer ce contenu, afin de motiver à terminer les parcours en solo.
Les Plus
  • le thème original
  • l'ambiance
  • le multi à 4 collés les uns contre les autres
Les Moins
  • la maniabilité
  • le peu de challenge
  • le peu de parcours
Résultat

Wild Water Adrenaline est une déception : un concept sympathique, une ambiance réussie sont gâchés par une absence complète de progression pour le joueur et un gameplay trop laborieux. C'est un jeu qu'on peut essayer, ne serait-ce que pour l'originalité de l'expérience, son prix pardonnant presque la pauvreté du titre. Peut-être le retiendra-t-on comme un précurseur et faudra-t-il se rappeler lorsqu'un prochain jeu de kayak ou de rafting sortira que Indie Games avait déjà défriché cette piste sur PS2.

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