Test | Lumières sur Lumines
03 oct. 2005

Testé par sur
Lumines

Les petits cubes, les gros cubes, tout le monde connaît. Il faut les déplacer, les empiler, les rattacher les uns aux autres pour les faire disparaître efficacement, un principe éculé qui cartonne depuis Tetris. C'est peut-être ce qui a inspiré Lumines, le dernier puzzle-like en date – le premier, en fait, à sortir sur PSP. Ce petit bijou de techno acidulée ne se contente pas de proposer une variation sur le même thème ; en rattachant les blocs à un univers coloré et musical, Lumines se distingue très nettement du lot. Il procure de véritables sensations, l'expérience visuelle et sonore débordant le cadre strict du bête case-briques.

Lumière !

Tout commence par une interface grise et vide, une mocheté sans nom qui donne juste envie d'éteindre sa console : pour goûter aux couleurs flashy servies sur un gratin de tubes endiablés, il faut lancer une partie et persévérer. Ce n'est qu'en s'acharnant qu'il est possible de débloquer toute une série de thèmes somptueux, l'habillage des tableaux changeant à chaque niveau franchi. Les duels contre l'ordinateur permettent aussi de débloquer de nouveaux avatars, à condition de survivre à des tableaux parfois illisibles. C'est ça la carotte qui fait avancer le joueur, l'envie de découvrir de nouveaux univers plus frappés les uns que les autres. Entre le niveau façon clip musical avec une grosse bouche qui s'anime en fond d'écran et celui tout aussi appétissant des blocs de fromage, les surprises sont nombreuses et agréables. Lumines, en fait, c'est un peu comme le Top 50 : on commence le classement par le bas et on le remonte progressivement pour finir dans une apothéose de couleurs et de sons à rendre épileptique.

Compliqué et efficace

Attendez que la barre verticale déblaie le terrain ou chargez à mort pour enchaîner les combos.

Il faut toutefois s'accrocher pour débloquer de nouveaux thèmes, le concept de Lumines n'étant pas si limpide que ça. Le but est de former des carrés de la même couleur en rassemblant des blocs disparates. Jusque là, ça va. Le souci, c'est que les blocs ne disparaissent pas automatiquement. Il faut attendre que la barre verticale qui balaie l'écran les touche ! Or les blocs ne tombent pas toujours à la même vitesse, obligeant le joueur à accélérer le mouvement… ou à le ralentir, le temps que la barre verticale ait dégagé le terrain. En se dépêchant, il est possible de greffer de nouveaux blocs sur ceux qui vont disparaître, histoire de multiplier les combos. En patientant, le terrain se dégage et permet de monter de nouveaux assemblages. Un dilemme cruel entre précipitation et analyse qui fait toute la subtilité de Lumines, surtout que la musique péchue et les changements réguliers de thèmes perturbent grandement. Il faut se plonger dedans et se synchroniser avec la musique pour rester concentré ! L'idée est géniale et suscite d'excellentes vibrations, au lieu de miser bêtement sur le facteur stress.
Les Plus
  • Musical et coloré
  • L'envie de débloquer de nouveaux thèmes
  • De vraies sensations, pas que du stress
Les Moins
  • Certains thèmes graphiques rendent les pièces illisibles
Résultat

Pour réussir à Lumines, il ne faut pas une oreille musicale. N'exagérons pas ! Une certaine sensibilité au rythme est toutefois indispensable. Cet OVNI est en effet autant un puzzle-like qu'un jeu de musique, ce qui déstabilise fatalement au début. Quantité de joueurs passeront sûrement à côté du jeu à cause de ce simple facteur : le risque de ne pas comprendre le fonctionnement du jeu est grand, pour peu que l'on ne soit pas sensible à son charme musical. Il faut un peu de temps pour assimiler les petites subtilités qui permettent de s'en sortir, surtout pour ceux qui ont trop joué à Tetris. C'est un peu frustrant pour un puzzle-like, un genre réputé simple et facile à prendre en main ; peu importe, une fois ce cap passé, Lumines procure de telles sensations qu'il est impossible de lui en vouloir. C'est un excellent titre pour une console portable, parfaitement adapté à l'esprit de la PSP. Des couleurs et de la techno, c'est un peu ça la génération PlayStation !

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