Test | Sonic Lost World
13 nov. 2015

Sonic tire la bourre à Mario

Testé par sur
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Sonic Lost World
  • Éditeur Nintendo
  • Développeur SEGA
  • Sortie initiale 18 oct. 2013
  • Genres Action, Aventure

Sonic Lost World débarque sur PC, deux ans après sa sortie sur Wii U. Le hérisson bleu n'a plus autant la côte qu'auparavant, cet opus a pourtant de sacrés atouts pour vous faire changer d'avis. Après un Sonic Generations correct et un Sonic & All Stars Racing Transformed addictif, que nous réserve cette réédition du jeu de 2013 ?

L'histoire

Sonic lutte à son habitude contre Dr Eggman alias Robotnik. Le méchant moustachu s'est associé à six personnages maléfiques appelés, cela ne s'invente pas, les Effroyables Six. Malheureusement pour Robotnik, ils s'émancipent de son influence pour prendre le contrôle d'une machine capable de puiser dans l'énergie du monde de Sonic, Tails et autres acolytes, amenant la destruction de la planète. Première observation : aucune originalité ne transpire de ce pitch.

Malgré tout, le scénario sert de fil rouge, grâce à des cinématiques, pour rattacher les zones et les niveaux entre eux. Ces mêmes cinématiques font grandement penser aux différentes productions animées consacrées au hérisson bleu. L'humour n'est toujours pas le fort de Sonic, mais vous passerez rapidement outre. L'encodage ne rend pas honneur à ces scénettes pas si désagréables que ça à visionner. Disons que les textures bavent un peu.

Passé ce détail, la direction artistique assume une diversité à l'ancienne. Vous traversez sans réelle transition des plaines désertiques, d'une jungle tropicale remplie de bestioles robotiques. Sans oublier le fameux monde de glace. Ce classicisme plaira ou non. En revanche, la bande originale s'avère dynamique, agréable à écouter même si elle ne colle pas toujours à l'ambiance du niveau en cours.
En mode automatique ?

Le principe

La direction artistique de certains niveaux est vraiment sympathique.

Sonic Lost World s'inspire franchement de Super Mario Galaxy tout en l'adaptant au principe fondamental de la licence de Sega, la vitesse. Vous enchaînez les prises de boost, les bumpers et les sauts sur la tête des robots pour franchir les obstacles parfois retors. Concrètement, ça fonctionne. Le titre alterne phase en 3D et en 2.5D, au sein même des niveaux. Point très positif : cela amène de la variété, des respirations agréables avec davantage de verticalité dans les phases en 2.5D. L'aspect Super Mario Galaxy provient des formes circulaires des plateformes et de la liberté qui vous est offerte de choisir le chemin pour arriver à la fin du niveau.

La construction reprend la répétition d'un schéma classique, avec sept zones contenant chacune quatre niveaux. Vous affrontez deux fois le boss, au second et au dernier niveau. Malheureusement les combats contre les Effroyables Six sont mous et poussiéreux. Il vous suffit de sauter trois fois sur la tête du méchant pour en venir à bout. Les règles changent, bien sûr, sans donner une once d'epicness à la chose. Heureusement, les skips et autres feintes d'animations sont nombreux, vous permettant de réduire votre adversaire en bouillie en moins de trente secondes (moins que Papy Auk au plumard).

Autres ombres au tableau : la construction labyrinthique voire anarchique de certains passages viennent contrecarrer la rapidité de cet opus. De même, les sauts de nuages en nuages sont tous sauf amusant et reviennent deux fois de trop. Citons également l'intégration du pouvoir de la vrille qui nui à l'expérience de jeu. La manipulation trop peu intuitive fait passer le Snake du Nokia 3310 pour un génie dans son genre. Ses petits défauts n'altèrent pourtant pas le plaisir premier de dévaler à toute berzingue les tremplins et les plateformes sur votre chemin. Surtout que ces défauts ne se produisent pas tout le temps. En trois mots : inégale mais agréable.
200 à l'heure ? Ce n'est pas assez !

Pour qui ?

Trois coups dans cette boule, trois coups dans l'ennemi, les combats de boss sont nuls, vraiment.

Si vous voulez vivre une expérience Super Mario Galaxy sans passer par l'achat d'une console Nintendo, Sonic Lost World est fait pour vous. La durée de vie plus que correcte en ligne droite passe à une vingtaine d'heures pour les acharnés du score et des succès. Ces derniers sont à activer au sein du jeu et sont au nombre de 100. Clairement, Sega ne se moque pas de vous. Pour moins de 25 euros, le portage tient la route avec ses 60 FPS constants et une compatibilité complète avec la manette Xbox, ce qui n'était pas le cas pour Sonic & All Stars Racing Transformed. Il manque simplement un filtre anti-aliasing pour combler les effets d'escalier parfois prononcés.
Fan de Sonic et autres individus en mal de plateforme

L'anecdote

Vous voilà sous l'eau et sur des rails.

Quand je joue à un jeu de plateforme, je repère souvent mon niveau préféré, celui que je refais pour remporter des vies, débloquer les prochains niveaux, par exemple. Là, je n'évoque pas cette raison. En soit, refaire "Tropical Zone 3" n'apporte pas grand chose dans Sonic Lost World, il s'agit d'un parcours sur des rails où il faut éviter des chariots. Pourtant, ne pas le refaire, ce serait louper une expérience sonore de qualité. Le morceau au piano qui accompagne le niveau est d'une grande beauté, presque introspectif, à la marge du ton général du jeu.
La musique sur les rails
Les Plus
  • Un portage réussi : 60 FPS constants, graphismes colorés
  • La difficulté au rendez-vous
  • Une bande originale agréable
Les Moins
  • Il manque un filtre anti-aliasing, encodage des vidéos un peu léger
  • Des Boss inutiles
  • Certains niveaux de moindre qualité
  • Les pouvoirs pas très bien implantés
Résultat

Sonic Lost World sur PC profite d'un portage sans fioritures. Pour autant, Sega réussit son coup sur ce point, puisque vous profitez du jeu dans des conditions adéquates, en Full HD et à 60 FPS constants. Pour ce qui est du gameplay, cette aventure du hérisson bleu n'échappe pas à certains écueils qui, sur la durée, ne nuisent pas forcement à l'expérience. Le plaisir de parcourir cet opus un peu bordélique est renouvelé à chaque niveau. Vous pourrez pester contre les boss ou la caméra un peu fofolle mais au final, celui qui s'inspire de Super Mario Galaxy montre que Sonic n'est pas mort. L'ambition, c'est peut-être ce qu'il manque à l'éditeur pour accoucher d'un chef-d'œuvre.

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