Test | Coast Guard
05 nov. 2015

Fun à la mer !

Testé par sur
Coast Guard

Coast Guard, titre évocateur s'il en est, vous propose d'incarner un fier garde-côte. Les développeurs germaniques de Reality Twist ne sont pas à leur premier essai dans le genre maritime, puisqu'on leur doit notamment Ship Simulator : Maritime Research and Rescue. Pourtant, Coast Guard s'émancipe des carcans de la simulation, et s'essaye à l'enquête. Une direction intéressante ?

L'histoire

Vous incarnez un garde-côte répondant au nom de Finn Asdair. L'homme ne sent pas bien, il a perdu son coéquipier mort d'un cancer. Son histoire débute quand sa nouvelle ingénieure Fatima se fait enlever par des pirates modernes. L'instant d'après, le voilà à fond de cale dans un rafiot rongé par la rouille et le temps. Il a dû mal à se souvenir comment il a atterri là, mais les objets aux alentours font sur lui l'effet d'un déclic. Pour vous, c'est l'occasion de revivre les aventures du gendarme de la mer.

À travers diverses missions de sauvetages et d'enquêtes sur des crimes, vous en apprenez plus sur l'histoire de ce personnage, ses liens avec ses collègues, avec son métier, etc. Malheureusement, la réalisation datée ne rend pas honneur au pitch du jeu. Mixage raté, acteurs aux fraises et animations dignes d'un titre PSOne rythment votre progression. Le personnage principal et les personnes interrogés peints à la truelle dégoulinent de préjugés. À l'image des femmes, et d'un soudeur, copie parfaite d'Hodor de la série Game of Thrones. Le plus gros problème provient de la linéarité du titre. Il vous suffit de trouver le déclencheur pour passer une cinématique mal jouée. Malgré tout, un petit charme se dégage, peut être parce que ce mélange de genre marche plutôt bien, sur le papier. Mais l'ennui prend très vite le pas, la faute à un gameplay assez pauvre.
Sauveteur fragile

Le principe

Parfois, quand vous êtes garde-côte, vous sauvez des gens.

L'avancée à travers les niveaux se fait, logiquement, par la voie maritime. Votre grand navire accueille une vedette vous permettant de sauver les bougres tombés à la mer. Il se pilote au clavier, tout simplement avec les touches de direction ou avec Z,Q,S,D. Le transporteur dispose d'un double canon à eau pour éteindre les incendies sur les navires en prise aux flammes. Monter la vedette sur le vaisseau mère, éteindre des feux, voilà les deux seules interactions possibles par vous-même. Le reste ressemble globalement à un mauvais point n'click avec des dialogues à choix multiples où il suffit de trouver la bonne réponse pour avancer.

Les déplacements se font à la première personne et les indices apparaissent en surbrillance. Rien de très difficile en soi, les décors vides ne dégagent rien, tandis que les défauts de proportion gênent l'immersion et la progression. Mention spéciale à l'hélicoptère sur la plateforme pétrolière. Le système de sauvegarde à coup de checkpoint fait littéralement rager. Soyons clair, si vous n'avez pas atteint une nouvelle entrée du "journal", vous devrez tout recommencer depuis le dernier point de sauvegarde. Mais le rythme de ce titre corse les choses. "C'est lent, mais lent !!!", vous vous diriez. Du coup, refaire un passage, quand vous avez galéré pour trouver le bon enchaînement de dialogues, prend l'aspect d'une auto-flagellation. Une chose est sûre, l'ennui n'est pas simulé. La faute à des allers-retours incessants à la vitesse d'un escargot cardiaque.
point'n'click neurasthénique

Pour qui ?

Les explications de l'interface sont claires. Elle est pourtant pénible à utiliser.

Ce titre peine à convaincre mais nous ne doutons pas qu'il saura trouver son public. Les fanatiques de bateaux et les loups de mer des jeux d'aventure pourront y trouver leur compte. Il faut tout de même faire fi de très nombreux défauts et bugs en tous genres. Par exemple, un clic droit maintenu trop longtemps peut vous faire revenir sur le bureau. Alors que les graphismes oscillent entre le moyen et le pas top du tout, Coast Guard peine à grimper jusqu'au 60 FPS. Ajoutez à cela les défauts précédemment répertoriés et cette lenteur, le cocktail parfait pour le "J'installe, je joue dix minutes, je désinstalle". La faute à un budget rachitique ?
Les loups de mer escargophiles

L'anecdote

Il n'est pas beau, il est bête. Un cliché affligeant ?

Dans ce genre bien particulier, vous vous baladez et discutez avec les PNJ présents dans les environs, histoire de récolter le maximum d'informations sur la situation. Sur une plateforme pétrolière, vous rencontrez Lucas, un soudeur qui vous répond par "Oui" et "Soudure". Avec son air ahuri, le bougre rappelle fortement Hodor. Cela fait sourire, mais la présence d'une telle personnalité dans un environnement réaliste ne tient pas la route. C'est presque un affront fait à une profession, aux chaudronniers hautement qualifiés. De quoi provoquer un infarctus à Bernard Lavilliers. La faute à un script qui collectionne les clichés.
Lucas, le soudeur Hodor
Les Plus
  • Un rendu de l'eau correct
  • Le mélange simulation et aventure intéressant
Les Moins
  • Des clichés, des clichés et encore des clichés
  • Un système de checkpoint outrageusement rageant
  • Des bugs à foison : Out of bounds, retour bureau etc.
  • Un jeu d'acteurs nanardesque
  • Une lenteur déprimante
  • Une bande-son à côté de la plaque
Résultat

Malgré une idée de départ originale, Coast Guard ne remplit pas ses objectifs. La faute à qui, la faute à quoi ? Sans doute un ensemble de paramètres dont le manque de moyens semblent être la clé de voûte. Au final, vous vous coltinez un ramassis de clichés vidéoludiques et idéologiques suintant (nous n'allons pas vous dire quoi, vous l'aurez deviné). Reality Twist concentre habituellement son activité sur le serious game. Pour le jeu vidéo, le vrai, il faudra repasser. Comme le chante si bien Bernard : "Travailler encore, travailler encore..."

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