Test | Cold Fear, sans peur et avec reproches
20 mars 2005

Testé par sur
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Cold Fear
  • Éditeur Ubisoft
  • Développeur DarkWorks
  • Sortie initiale 3 mars 2005
  • Genres Action, Aventure

Vous aimez les zombies, les bateaux et les plates-formes pétrolières ? Ca tombe bien, c'est exactement ce que vous propose Cold Fear, un survival horror à la française. Préparez-vous à affronter des déferlantes sur le pont d'un bateau pris en pleine tempête et à croiser quelques monstruosités jaillies des profondeurs dans ce jeu sympathique mais finalement peu effrayant.

Départ en fanfare

Ce qui est étonnant avec Cold Fear, c'est que les premières heures sont vraiment excellentes. Le coup du bateau pris en pleine tempête est très bien pensé, avec son roulis bien restitué, ses caisses ballottés par le vent, ses gémissements inquiétants et ses paquets d'eau qui noient le joueur et les zombies imprudents. Les apparitions spectrales, les silhouettes éclairées par les éclairs, l'impression de délabrement et la peur panique des rares survivants humains installent tout de suite une chouette ambiance qui se dissipe malheureusement très vite.

Encore et toujours

C'est déjà le gros défaut de la version PS2 et la Xbox n'échappe pas à la règle : les temps de chargement sont nombreux et pénibles, surtout lorsqu'il faut traverser une section minuscule. Il arrive que le chargement dure aussi longtemps que l'action à accomplir, le jeu multipliant très vite les allers-retours fastidieux. Les bonnes idées du début tournent en rond, les objets explosifs se multipliant de manière caricaturale. Bidons, valves, extincteurs, tout est bon pour carboniser les grappes compactes d'ennemis.

Plus d’action que d’angoisse

Le rythme s'en ressent immédiatement. La multiplication des ennemis fait passer Cold Fear d'un excellent survival horror à un jeu d'action bien moyen. La maniabilité n'est en effet pas conçue pour les fusillades. Le passage de la vue externe à la visée rapprochée entraîne des changements involontaires de direction, un gros défaut puisqu'il faut achever les ennemis au sol. Le temps de rectifier et ils se sont souvent relevés… C'est encore pire dans les escaliers où écraser la tête infectée d'un monstre relève de l'exploit. Quelques maladresses comme une fille trop blonde à escorter achèvent de nuire à l'intérêt de Cold Fear, la pauvre se précipitant avec un malin plaisir sur les zombies.

La grande classe

C'est d'autant plus dommage que Cold Fear bénéficie de solides atouts. La localisation (voix et textes) est soignée et convaincante, un petit miracle qu'il faut souligner. Surtout, les armes deviennent rapidement très amusantes à utiliser, depuis le fusil à pompe privé de visée laser pour compenser sa puissance jusqu'au lance-flamme qui transforme les meutes putrides en merguez. La palme revient quand même à l'appeau à zombie, une fléchette qui se plante dans les bidons explosifs et qui les attire irrésistiblement vers une mort certaine. Quelques passages plus anecdotiques valent également le détour, comme la possibilité d'électrocuter un monstre mouillé en shootant un transfo électrique.
Les Plus
  • Tout le premier tiers du jeu sur le bateau.
  • Les armes vraiment réussies.
Les Moins
  • Les temps de chargement.
  • Trop classique : clefs-portes, allers-retours, sursauts déjà vus (placards fourrés aux zombies et cadavres qui se relèvent).
Résultat

Le vrai défaut de Cold Fear ne rebutera toutefois pas les novices. Seuls les habitués du genre regretteront véritablement le manque d'originalité de ce jeu qui copie les références sans exploiter à fond ses nombreuses possibilités. La partie sur le bateau, si intéressante au début, ne dure que quelques heures ; le gros de l'aventure se situe sur une plate-forme pétrolière où le manque d'imagination des level designers devient vite consternant. Le syndrome clefs-portes frappe à nouveau, sans que l'environnement plus classique ne réussisse à faire passer la pilule. C'est difficile à accepter quand on voit ce que les petits codeurs nippons produisent de leur côté, sur GameCube.

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