Test | Civilization : Beyond Earth
17 nov. 2014

Terminus, les étoiles

Testé par sur
Sid Meier's Civilization : Beyond Earth
  • Éditeur 2K Games
  • Développeur Firaxis Games
  • Sortie initiale 24 oct. 2014
  • Genre Stratégie tour par tour

Pfiou, la Terre c'est bien joli mais ça reste sacrément étroit, surtout dans Civilization. Après avoir provoqué douze hivers nucléaires, vous vous dites qu'il est grand temps de lever la tête et de foncer vers Alpha du Centaure. Ça tombe bien, Firaxis l'avait aussi prévu avec ce charmant titre : Beyond Earth. Mais le must des voyages spatiaux, ça reste l'impression de dépaysement. Hélas, ça ne semble pas acquis pour tout le monde.

L'histoire

Donc ça y est, c'est officiellement le bordel. Vous avez fait vos malins à grands coups d'aérosol et de fourrure d'animaux en voie d'extinction mais dorénavant fini de rire. La Terre est foutue et vous n'avez plus que vos yeux pour pleurer. Quelques terriens ont eu la bonne idée de prendre un billet pour une navette spatiale et de se faire cryogéniser dans le même temps. Après un long et somnolent voyage, les voilà arrivés sur une planète très lointaine, avec leurs maigres possessions et leurs très fortes opinions politiques. Comme dans tout bon livre de SF, les humains vont donc reproduire les erreurs du passé, s'organiser en factions supra-nationales (vous serez ravi d'apprendre que nous avons fusionnés avec l'Espagne) et tenter de prendre la tête de la colonie. Enfin tout ça, ça reste du domaine de la théorie car la planète elle-même n'est pas vraiment contente de cette invasion de mammifères. Il faudra donc dans un premier temps survivre aux hordes de monstres et autres désastres extraterrestres en tout genre... avant d'atomiser son voisin.
L'ultime frontière

Le principe

Vous n'échapperez pas à la construction de merveilles.

Civilization, ça fait près de vingt cinq ans que ça existe et ça n'a pas vraiment changé de principe. Vous incarnez une des huit factions en concurrence pour la conquête de la planète (entièrement personnalisable à la création). En construisant des villes et des bâtiments, vous développez l'industrie, l'armée, la recherche ainsi que la culture de votre faction afin de prendre l'ascendant sur vos adversaires. Bref, jusqu'ici ça ressemble très fortement à Civilization V. Heureusement, il existe quelques différences. Tout d'abord, l'évolution scientifique se fait sous forme de toile et non plus d'arbre, vous laissant la possibilité d'aller chiper à droite ou à gauche des technologies qui n'étaient pas dans votre giron. L'autre chose qui permet à Beyond Earth de se démarquer est la présence des trois affinités. Concrètement, il s'agit de philosophies relatives à votre environnement extraterrestre. La pureté cherche à conserver et optimiser le patrimoine génétique de l'humanité façon Gattaca, l'harmonie veut fusionner avec l'écosystème alien et la suprématie est plutôt centré sur la cybernétique (puissance mille). Votre choix, bien que pouvant évoluer en cours de partie, change vos opportunités de jeu, votre diplomatie et vos conditions de victoire. Une idée plutôt bien pensée d'autant que l'apparence de vos unités et vos cités changent selon votre affinité. Des quêtes sont également introduites vous donnant un objectif précis à résoudre. Une fois terminée, elles vous offrent le choix entre divers bonus pour faciliter votre progression. A part cela, ça reste du Civ : routes commerciales, vol de technologie, IA bête à bouffer du foin.
Les fachos dans l'espace

Pour qui ?

La progression technologique a bien changé.

Deux types de joueurs vont s'intéresser à ce Beyond Earth. D'un côté, les fidèles de Civilization qui sortent tout juste des deux extensions du cinquième volet et de l'autre, les joueurs d'Alpha Centauri qui s'attendaient à une refonte/réinvention comme l'avait si bien fait XCOM. Les premiers trouveront un jeu solide mais seront déçus par le cruel manque de nouveautés. Un rédacteur méchant supputerait que Beyond Earth ne deviendra intéressant qu'après deux extensions supplémentaires à payer plein pot. La comparaison avec Alpha Centauri est elle aussi très cruelle car le vénérable ancêtre dépasse le nouveau venu aussi bien dans la finesse de l'écriture que dans l'originalité des mécanismes de jeu. Pour le novice, Beyond Earth reste un bon Civilization mais ne se démarque pas de sa ronflante lignée.
L'Histoire se répète

L'anecdote

Les unités de l'Harmonie peuvent devenir énoooooormes.

La planète ne vous aime pas et vous le fait savoir d'entrée de jeu. Mais ne vous inquiétez-pas, les choses empirent. Les barbares qui brûlaient vos cités sont remplacés par des formes de vie alien hostiles et des espaces toxiques sont également omniprésents. Il est toujours possible qu'un Ver de Siège fasse son apparition. Ces créatures colossales peuvent même engloutir vos avant-postes ! Si vous parvenez toutefois à en venir à bout, ils vous accorderont un joli bonus scientifique.
Le ver pas si solitaire
Les Plus
  • La patte Firaxis : jeu propre aux mécanismes robustes
  • Plutôt joli
  • Une planête bien hostile
Les Moins
  • La comparaison à Alpha Centauri
  • La désagréable impression d'être face à un Civilization 5 repeint
Résultat

Civilization : Beyond Earth est un bon jeu qui ne prend aucun risque. Malgré le rééquilibrage subtil de quelques vieux mécanismes, il demeure impossible de ne pas comparer ce nouvel épisode avec son prédécesseur. Au final, il s'agit plus d'un Civilization avec un coup de peinture SF que d'une refonte de l'excellent Alpha Centauri.

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