Test | Dark Souls II
26 avr. 2014

Bis repetita ?

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Dark Souls II

De nombreux damnés erraient sans but depuis quelques temps, attendant l'arrivée du successeur du très bon Dark Souls. Après s'être montré à la presse en plusieurs occasions, ce second opus arrive enfin sur console. Malgré la jeunesse de la licence, les expectations sont fortes, alors Dark Souls II respecte-t-il les traditions instaurées par ses aînés ?

L'histoire

Mort parmi les morts, vous incarnez un être à l'âme vacillante, en quête d'un remède à sa malédiction qu'il partage avec le royaume tout entier. Drangleic, terres du Roi, est depuis de nombreuses années envahi par des morts-errants et autres monstres se nourrissant sans scrupules des âmes des vivants. De nombreux aventuriers tentèrent vainement de réduire à néant le Mal qui ronge ces terres. La question est de savoir si vous serez capable d'affronter les dangers mortels qui vous attendent à chaque couloir, chaque dédale. Ce pitch s'avère tout à fait classique, dans la plus pure tradition Souls. Il est d'ailleurs quasi-identique au point de départ du premier Dark Souls. Fortement inspiré de la "dark fantasy", (proposé par Berserk par exemple), l'ambiance s'éclaircit toutefois par la dimension lumineuse, plus ouverte des décors. La bande-sonore adoucit ses ardeurs effrayantes lors des combats de boss et se fait plus présente en jeu. Vous l'aurez compris, moins ténébreux, ce second volet brille par le travail effectué sur les éclairages. Tout y est plus lisible, moins oppressant (dans le bon et dans le mauvais sens). Les environnements moins labyrinthiques rendent les choses plus aisées mais pas faciles pour autant.
Drangleic, terre maudite

Le principe

Il fait peur comme ça mais il n'est pas si terrible.

En effet, le level design plus ouvert s'avère également plus linéaire. Disons que les divers chemins et couloirs se rejoignent plus rapidement qu'auparavant. Ce sentiment se voit renforcé par la présence dès le début du jeu de la téléportation aux feux de camps. Elle évite bien sûr de refaire à outrance des affrontements fastidieux et de tomber dans des pièges retors. En contrepartie, la progression s'aplanit avec pour effet un dosage de la difficulté pour le moins étrange (car oui il y a des différences de niveau de difficultés dans la licence Dark Souls). Vous trouverez sans doute vos premières heures de jeu fades, sans réels obstacles, jusqu'à l'affrontement avec le second boss. Particulièrement rapide, il pourra vous donnez du fil à retordre. Nous disions qu'après l'affrontement de ce boss vous rencontrerez des ennemis bien plus forts, plus rapides que ceux croisés en premier lieu. Là où Dark Souls jouait sur l'énormité puis la progression pas à pas, son suivant vous prend par la main pendant trois heures puis vous lâche dans la nature. En effet, à chaque fois que vous mourrez, vous perdez un quart de votre barre de vie, jusqu'à qu'elle se bloque à la moitié de celle-ci. Dans un même temps, si vous butez sur des ennemis trop forts pour vous, le jeu enlèvera quelques obstacles sur votre chemin. Ce qui peut devenir pénible lorsque que vous voulez gagner des niveaux dans une zone précise.

Tout cela dépendra, bien sûr, de vos talents et de la classe que vous choisirez. Chevalier, magicien et bandit sont les trois classes privilégiées pour débuter en douceur l'aventure. Les autres sont à réserver aux plus expérimentés d'entre vous. La pyromancie n'a plus de classe dédiée, elle s'apprend en jeu. Au sujet des changements, le passage des niveaux ne se fait plus aux feux de camps mais auprès d'un PNJ à Majula, le "hub" du jeu. Heureusement, les temps de chargement ne sont pas très longs pendant la téléportation. De nouvelles compétences font leurs apparitions et jouent un rôle prépondérants : la vigueur et l'adaptabilité. La première vous permet de porter plus de matériel quand la seconde vous apporte de meilleurs réflexes. celle-ci est essentielle si vous voulez vous extirper d'une mauvaise situation sans prendre trop de dégâts. La rigidité légendaire de la licence est amoindrie notamment par un gain significatif en fluidité, conséquence directe du nouveau moteur graphique et physique. En effet, vos mouvements sont plus précis et plus rapides. Néanmoins, les bugs de collisions peuvent gêner votre progression. Nous ne doutons pas du suivi des développeurs qui répareront sûrement les plus grosses erreurs de code rapidement.

Le gameplay, tantôt décrié tantôt adulé, conserve son ciselage comme une pièce d'orfèvrerie peaufinée par les développeurs. En ce sens, il ne plaira pas à tout le monde. Certains adoreront les changements tandis que les autres bouderont un peu leur plaisir.
Mourir pour apprendre, ne pas se pendre

Le multi

L'interface brouillonne, le seul réel défaut de ce jeu.

Dark Souls II comme ses aînés est en fait un jeu solo au multijoueur instancié. C'est-à-dire qu'une fois connecté en ligne, vous évoluez dans un univers peuplé des fantômes des autres joueurs avec lesquels vous pouvez interagir soit en redevenant humain pour invoquer des spectres, soit en déposant au sol votre marque d'invocation, afin d'apparaître dans leur monde à votre tour sous cette forme pour aider un joueur en difficulté par exemple. Le mode Joueur contre Joueur (JcJ ou PvP) fonctionne un peu de la même manière grâce aux deux objets permettant d'envahir d'autres mondes, les parties des joueurs en fait. L'un à la couleur rouge permet d'attaquer n'importe quel péon passant sur votre chemin, le second, de couleur bleu, vous accorde le droit de battre les plus féroces des tueurs de joueurs. Techniquement, sur la version XBOX 360 testée, le tout tient la route et ne fait défaut qu'en de rares occasions. A noter que les joueurs liés par un même Dieu peuvent collaborer plus facilement et ainsi avoir accès au chat vocal. La communauté, tout du moins les joueurs rencontrés sont franchement sympathiques, même si vous ne pouvez pas forcément leur adresser la parole, les émottes suffiront. Les joueurs de haut niveau ayant déjà parcouru les terres de Drangleic vous aideront volontiers, afin de vous débarrassez, par exemple, d'un Boss réfractaire à vos coups incessants.
Réussite en tout point

Pour qui ?

La direction artistique reste de haut niveau.

Si quelqu'un s'intéresse à la licence, nous dirons qu'il faut débuter par celui-ci. En effet, la souplesse des commandes, les graphismes affinés et les fonctionnalités en ligne quasi-parfaites ne peuvent que vous tentez à l'achat. Les vieux briscards retrouvent, non sans plaisir, un jeu harassant, exigeant, bien qu'un chouïa en dessous de son prédécesseur. La durée de vie, quant à elle dépend bien sûr de votre façon de jouer : entre quarante et cinquante heures environ. La re-jouabilité apporte une nouvelle fois un nivellement par le haut de la difficulté. Et si vous vous suffisez d'une partie âpre et intense, sachez que vous pouvez augmenter le niveau de vos adversaires via un objet et un serment.
Bienvenue à toi, nouveau damné

L'anecdote

Les secrets sont encore nombreux dans cet épisode

Trop habitué au premier épisode, les débuts furent pour moi difficiles. Notamment la gestion des sauts qui m'a fait perdre un sacré paquet d'âmes. La nouvelle configuration de touches, je l'oubliais à chaque plongée dans le vide. Ce n'est qu'après dix heures que je me suis rappelé des dires de Takeshi Miyazoe, le producteur du jeu, lors de sa venue à Paris : "Vous pouvez configurer les touches de saut entre ancienne et nouvelle combinaisons"... Après un premier changement, j'utilise finalement la dernière en date. Cela ne m'empêche pas de tomber de temps en temps.
Chut, chute !
Les Plus
  • Plutôt joli et surtout fluide (!)
  • Des fonctions en ligne au poil
  • La bande-son magnifique (notamment le thème de Majula que vous entendrez souvent)
  • Le gameplay, toujours aussi exigeant
Les Moins
  • Quelques problèmes techniques
  • Des environnements un peu moins inspirés
  • Une courbe de difficulté déroutante
  • L'interface, brouillonne
Résultat

Dark Souls II excelle en son domaine. Les différentes améliorations apportées au gameplay le rend plus abordable pour les néophytes tandis que les vieux de la vieille peuvent augmenter la difficulté à leur guise. Les fonctions en ligne s'avèrent travaillées, s'il y a un point qui doit motiver votre achat, c'est bien celui-là.From Software a fourni un quasi sans faute et a tenu la plupart de ses promesses, certes. Malheureusement, ce second épisode souffre trop de la comparaison avec son grand-frère, de l'effet de découverte passé. Malgré tout, le plaisir reste le même et nous repartons de ce pas occire les goules et autres géants qui peuplent Drangleic !

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