Test | Fire Warrior
23 nov. 2003

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Fire Warrior
  • Éditeur THQ
  • Développeur Kuju
  • Sortie initiale 26 sept. 2003
  • Genre First Person Shooter

L'univers de Warhammer 40,000, et la machine Games Workshop qui le fait avancer, fait régulièrement des bonds depuis les tables floquées ou sablées vers nos machines de métal et de plastique. C'est cette fois-ci les développeurs de Kuju qui s'y collent, pour une joyeuse visite dans le monde des Space Marines et des extra-terrestres aux armures anguleuses.

Dans la peau d'un Tau

Pour les néophytes en matière de jeux de plateau et de jeux de stratégie avec figurines, Warhammer 40,000 est probablement le jeu de figurines le plus joué au monde, remplissant grâce à des prix de figurines démesurés les caisses de Games Workshop. L'univers lui-même est situé, comme son nom l'indique, au 41ème millénaire, où la guerre fait rage entre les différentes races peuplant la galaxie, des humains jusqu'aux orcs en passant par les eldars – l'équivalent futuriste des elfes – et les nécrons, sur fond d'invasion des forces du Chaos. Bien qu'il ne serve que de trame au jeu de figurines – aucun jeu de rôle « officiel » n'en est issu – c'est un univers riche et détaillé, que Games Workshop a eu le temps de développer depuis ses débuts au milieu des années 1980. L'action de Fire Warrior se passe dans une contrée reculée de la galaxie, où une division de Tau – l'une des races extra-terrestres, à la technologie très avancée – affronte plusieurs régiments de Gardes Impériaux – l'armée de l'Imperium, l'Humanité. Et c'est par les yeux et les armes d'un soldat Tau que l'on se retrouve plongé dans la bataille.

Un monde anguleux

Tout joueur de Warhammer 40,000 sait que les figurines des Tau sont particulièrement anguleuses, que ce soit les armures des fantassins ou les grands exosquelettes de combat. Fire Warrior respecte à la lettre ce principe, en l'appliquant néanmoins à l'intégralité de l'environnement graphique du jeu. On est donc non seulement entouré de camarades carrés, mais l'on tire aussi sur des ennemis carrés, placés au milieu de décors carrés. Certes, le jeu est une conversion pure et dure de la version PlayStation 2, mais il n'en reste pas moins que votre carte vidéo – et vos yeux – ont l'impression de faire un brusque voyage dans le passé. Toutefois, malgré ces graphismes d'un autre âge, les décors sont véritablement immersifs, et permettent au connaisseur de se croire dans un vaisseau de Space Marines, dans une base de la Garde Impériale ou dans un temple du Chaos. Les signes distinctifs sont légion – et les Space Marines ont apparemment bénéficié d'un soin spécial, apparaissant moins anguleux que les autres personnages du jeu, garantissant ainsi de satisfaire les fans.

Entraîné ?

L'autre gros point noir probablement lié à la conversion depuis la console, c'est l'imprécision des armes proposées. Le fait que l'on puisse voir une arme dans ses mains à l'écran prouve en théorie que l'on est dans un FPS, mais le fait que le viseur de l'arme soit un gros cercle au centre de l'écran et que l'arme en question tire aléatoirement à n'importe quel endroit de ce cercle a de quoi faire passer Fire Warrior pour un jeu de hasard. Outre le côté déroutant pour un habitué des FPS sur PC, cela augmente artificiellement la difficulté du jeu et allonge la durée de vie. Reste qu'en niveau normal, on trouve la difficulté bien dosée, et l'on parvient à finir le jeu sans avoir vraiment buté nulle part – le « boss de fin » étant particulièrement représentatif de ce niveau de difficulté modéré, puisqu'il s'élimine assez rapidement grâce à un déplacement latéral basique et des tirs – aisés – à la tête.

Bâclé

La progression est d'autant plus facile que l'intelligence artificielle est dotée d'un QI inférieur à celui de Forrest Gump, entre des alliés qui tirent sur des ennemis à distance alors qu'ils sont juste à côté d'une autre menace, et des ennemis dont l'unique tactique consiste généralement à avancer vers vous en faisant feu. Cela contribue à rendre l'immersion difficile pour les néophytes de l'univers, d'autant plus que la plupart des messages de vos alliés dans le jeu arrivent par une petite boîte de dialogue, inutile puisque les objectifs sont la plupart du temps indiqués par un marqueur de direction. Même les dialogues avec les personnages environnants sont uniquement en mode texte, à l'heure où les cartes sons permettent tout de même une réelle immersion sonore, ce qui frise l'indécent.
Les Plus
  • La fidélité à l'univers de Warhammer 40,000
  • Les Space Marines
  • Les cinématiques, parce qu'elles immergent dans l'univers
Les Moins
  • Le système de visée
  • Les graphismes anguleux
  • L'IA désastreuse
  • Les sons réalisés dans une cave avec deux instruments
Résultat

Tout cela fait que Fire Warrior n'est ni plus ni moins qu'un mauvais FPS. Le mode multijoueur est des plus classiques, à cela prêt qu'il n'y a pas d'interface de chat pendant les parties : voilà qui achève de condamner le jeu comme une conversion bâclée de la version PlayStation 2. Mais malgré tout cela, l'amateur de l'univers sera probablement heureux. La reproduction des décors et des unités est fidèle, le scénario propose quelques rebondissements bienvenus, les cinématiques sont très bien réalisées – à défaut d'être de bonne qualité – et adaptées à l'univers, et le mode multijoueur permet même de se mettre dans la peau d'un Space Marine. Et c'est au fond tout ce que Kuju et Games Workshop cherchaient à faire.

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