Test | Colin McRae Rally 3

27 sept. 2003

A la manière de TOCA Race Driver, Colin McRae Rally 3 s'articule autour d'un mode championnat où le joueur est plus qu'invité à se glisser dans la combinaison de Colin McRae. Cette idée, finalement réussie dans TOCA, s'avère plus contraignante ici en n'offrant au joueur que la possibilité de choisir sa monture parmi un panel de véhicules restreint à la seule Ford Focus. Les puristes remarqueront que l'identification au pilote écossais est d'autant plus ratée que celui-ci appartient maintenant à une autre équipe. Pour accéder aux autres voitures, le joueur désabusé devra se rabattre sur le deuxième et dernier mode de jeu proposé : le mode étapes, qui permet de parcourir indépendamment les différentes sections d'un des rallyes que vous aurez au préalable dû débloquer. Au final, ce sont donc 18 véhicules et 56 étapes qui vous tendent les bras, auxquels il faut ajouter les divers bonus dont les codes vous seront donnés par téléphone. Certains de ces codes offriront des véhicules plus originaux comme un jet ou un char, mais rien qui justifie le prix de l'appel.

Colin McRae Rally 3 a été à la base développé pour les consoles et cela se sent malheureusement sur plus d'un point. L'interface est ainsi un modèle de lourdeur pour un joueur PC puisque pas moins de 5 écrans viendront s'intercaler entre vous et la possibilité d'enfin conduire ce bolide tant convoité. Régler sa voiture en mode championnat vous entraînera dans une nouvelle navigation au sein de menus peu intuitifs, bien qu'animés. Si ces réglages s'avèrent plus touffus que dans la version précédente du titre, on regrettera que certaines options ne soient accessibles qu'après avoir terminé un rally. De même, la nouvelle télémétrie se révèle très basique quant aux informations qu'elle affiche et se limite aux 3 derniers essais. Dernière bévue concernant les réglages, ils ne peuvent être mémorisés qu'en mode championnat, ce qui ne permettra pas au joueur avide de performance de s'entraîner dans les conditions idéales. Car, insulte suprême pour un jeu PC, la sauvegarde est automatique et effectuée à la fin de chaque étape, impossible donc de recommencer une étape avec d'autres réglages.

Du côté graphique, le fan de la série retrouvera immédiatement la palette de couleurs habituelles. C'est donc toujours aussi réussi, et le décor se voit même agrémenté de quelques animations le long de la piste. On verra ainsi une cascade en Australie ou bien encore une motoneige en Suède. De même, les voitures ont gagné en polygones, se salissent dans la poussière et perdent certains de leurs morceaux lors d'un pilotage trop rude. Mauvais point par contre pour le public qui reste toujours aussi plat et toujours aussi peu nombreux lors des courses. On ne peut toutefois s'empêcher de penser que cette amélioration graphique générale est la cause de la disparition du mode split screen pour le multijoueur. Les rares courses devant afficher deux véhicules en même temps se déroulent en effet sur des circuits beaucoup plus pauvres. Attention également à la configuration minimale, un gros processeur secondé par une carte vidéo bien fournie en RAM seront plus que nécessaires pour éviter une chute du framerate entre deux étapes d'un même rally. Et ne parlons même pas de la taille de l'installation qui, avec ses 3Go à la pesée doit tenir l'un des records pour ce style de jeu.

Les sensations de conduite des différentes voitures présentent suffisamment de différences pour nécessiter une période d'adaptation. Mais le puriste doit être prévenu, le jeu reste résolument arcade et plus que la recherche de la trajectoire parfaite, c'est le contrôle et la maîtrise des dérapages de la voiture qui permettront de sortir un bon chrono. Cette maîtrise est d'autant plus importante que, à l'image des précédents titres de la série, Colin McRae Rally 3 souffre à nouveau d'un effet tunnel sur la majorité des circuits. La piste se révèle souvent étroite et bordée d'arbres, quand vous ne devrez pas rouler entre deux murs de neige. Autre défaut récurrent depuis le premier opus : les collisions qui produisent des effets toujours aussi étonnants, comme voir un bolide lancé à pleine vitesse être stoppé sur place par une botte de paille, ou encore sentir votre véhicule partir en tête à queue suite à la rencontre entre votre rétroviseur et un élément du décor. Dernier défaut habituel, les indications du copilote sont toujours aussi peu synchronisées avec l'action. Il n'est ainsi pas rare de l'entendre vous présenter un virage qui n'arrivera que trois ou quatre difficultés plus tard ou vous prévenir d'un obstacle déjà franchi.