Test | Gears of War 3 ne Raam pas du tout mon Général !
04 oct. 2011

Testé par sur
Gears of War 3
  • Éditeur Microsoft
  • Développeur Epic Games
  • Sortie initiale 20 sept. 2011
  • Genres Action, Third Person Shooter

Chaque machine a un besoin vital de gros calibres incitant à l'achat du hardware en question. Fin 2006, Gears of War a immédiatement rempli son contrat de blockbuster capable de vendre des Xbox 360 par cartons entiers. Deux ans plus tard, le second épisode des aventures de Marcus Fenix n'a fait que prouver l'énorme engouement de milliers de fans pour la saga. Dire que Gears of War 3 est attendu au tournant relève donc de l'euphémisme tant l'équipe d'Epic Games a redéfini les bases du TPS sur consoles en quelques années. Trilogie conclue en beauté comme le laissait penser notre preview de mai ou killer app n'osant prendre aucun risque ? Direction le champ de bataille pour le verdict.

Sera, c'est plus fort que toi

Cinq ans s'étant écoulés depuis le premier volet, une piqûre de rappel s'impose avant de rentrer dans le vif du sujet. L'action se déroule sur Sera, une terre où la recherche d'imulsion, une source d'énergie remplaçant le pétrole, a conduit les hommes à s'entretuer. Tandis que la guerre fait rage, une nouvelle race fait son apparition : les Locustes. Belliqueuse au possible, cette dernière rend la création de la Coalition des Gouvernements Unis vitale. Dans les deux premiers Gears of War, vous incarnez une masse de muscles nommée Marcus Fenix, un soldat combattant la Horde avec l'escouade Delta aussi bien en extérieur (Gears of War) qu'au cœur du nid (sa suite). Malgré la dévotion du groupe, la menace Locuste n'est pas éradiquée. Plus intriguant, Adam Fenix, le père du héros présumé décédé, lance un appel à l'aide après le générique de fin de Gears of War 2. Dix huit mois après les événements narrés dans l'épisode fondateur, Dominic Santiago et sa bande sont donc de retour pour sauver le daron de Marcus et charcuter du Locuste à coups de Lanzor. La routine en somme.

La saga de Cliff Bleszinski n'a jamais véritablement brillé par la richesse de son scénario ni la finesse de ses dialogues. Un minimum de travail est évidemment fait sur le background mais difficile de dire que c'est la raison première qui vous pousse à prendre la manette. Avec ce troisième épisode, l'histoire tend toutefois à s'immiscer plus souvent et finement au cœur de l'action. Certains flash-backs interviennent même logiquement en fonction des lieux traversés au cours de la campagne. Pas de quoi crier au génie, certes. Mais le tout demeure suffisamment bien amené pour enrichir l'univers et s'attacher davantage à certains protagonistes comme Cole dont le passé de sportif est révélé au grand jour, ou bien encore Dom et la relation avec sa tendre. En un mot, l'histoire écrite par Karen Traviss, auteur britannique de romans sur Gears of War, Halo et encore Star Wars permet de mieux faire passer la pilule en alternant parfaitement des séquences intimistes avec des fusillades explosives comme toujours.

Last Action Hero

Un des premiers gros boss rappelle des moments de frousse de Resident Evil 4 voire de Dead Space

Car ne vous détrompez-point : Gears of War reste Gears of War ! De nombreux moments de cache-cache avec l'ennemi sont donc au programme. Dans la pratique, le gameplay élaboré depuis le jeu fondateur est identique. Les développeurs ont cependant fait preuve d'un savoir-faire hors pair en rythmant à merveille l'action tout au long des cinq actes que comporte la campagne principale. Une campagne qui se montre d'ailleurs un peu plus longue que les deux précédentes puisque le mode Vétéran demande une douzaine d'heures pour en voir le bout. Soulignons au passage que vous pouvez enfin compter sur un véritable final contrairement à Gears of War 2 et son boss de fin vite expédié. Cela étant dit, si l'ennui n'intervient pas en cours de route c'est notamment grâce à un level design impeccable qui sait varier environnements ouverts, cartes plus confinées, batailles aériennes et combats tout bonnement dantesques. Un véritable travail d'orfèvre de la part d'Epic Games qui a bichonné son bébé comme il se doit pour parvenir à un résultat fluide et tout sauf rébarbatif comme c'est malheureusement le cas dans plusieurs FPS et TPS modernes qui proposent uniquement de longs couloirs en guise d'environnements.

De surcroît, ce sentiment de renouvellement passe aussi par la variété visuelle du jeu. Souvent critiqué pour sa grisaille prépondérante, le titre de Cliffy B. a subi un petit ravalement de façade qui met davantage en valeur le monde apocalyptique dans lequel vous évoluez. La démo nous avait fait saliver. Le jeu fini ne déroge pas à la règle. Effets lumineux et de fumée criant de réalisme, bâtiments et environnements extérieurs magnifiques, animations extrêmement travaillées : l'Unreal Engine 3 poussé dans ses derniers retranchements prouve qu'il en a clairement dans le ventre. Pour chipoter, nous avons toutefois noter un léger aliasing et une synchronisation labiale pas toujours optimale. A ce propos, le doublage reste dans la veine des volets antérieurs. La version originale se veut efficace et vous donne l'impression d'être devant une grosse série B. Mention spéciale au rappeur Ice-T qui double Griffin et dont un morceau de son groupe Body Count est au générique. La version française s'en sort quant à elle avec les honneurs. Derrière Marcus Fenix vous retrouvez une voix connue en la personne de José Luccioni (Victor Sullivan dans les Uncharted, General Septimus dans Mass Effect ou bien encore Scott Shelby dans Heavy Rain). Ou comment rendre un mercenaire bodybuildé autant crédible que faire se peut.

Compagnie "lowcust"

Le Lambent Drudge ou l'ennemi coriace par excellence.

Le TPS phare de la 360 a toujours mis le multijoueur en avant et c'est encore le cas avec ce troisième volet. Le multi va même encore plus loin puisque la campagne s'avère jouable jusqu'à quatre en même temps. Cerise sur le gâteau, un ami peut quitter ou rejoindre une partie en cours comme bon lui semble. Ou quand la souplesse de certains modes de jeux musicaux comme Guitar Hero et Rock Band est appliquée au jeu de tir. Pratique, tout simplement. Autre nouveauté : la possibilité de faire la campagne en mode arcade. Un mode que les amateurs de scoring risquent d'adorer tant il rajoute du piment à l'aventure. Via des paramètres de votre choix, vous pouvez par exemple rendre le rechargement éclair de votre arme obligatoire sous peine de la voir s'enrailler automatiquement. Une manière de rajouter du challenge aux joueurs désireux d'avoir plus de difficulté, bonus de points d'expérience à la clé. Car n'importe quel mode permet de gagner des XP, y compris la campagne classique. Tant mieux quelque part vu que monter son personnage au niveau 100 demande beaucoup d'investissement.

Le bestiaire connaît lui aussi quelques changements. Là où Gears of War introduisait les Locustes et présentait des ennemis globalement encore humanoïdes, du moins dans la forme, Gears of War 3, lui, fait dans le monstre difforme façon Dead Space. Vous ferez donc l'aimable découverte des Lambents classiques (des Locustes ayant muté après avoir été en contact avec l'imulsion), des Lambents Drudges (bête aux tentacules redoutables) ou encore aux Polypes, des vilains parasites rampants en forme de crabes. Bon appétit. Déjà entre-vues lors de la bêta multi, les nouvelles armes rendent les combats encore plus tactiques dans les déplacements et esquives effectués. La preuve avec le Digger qui vient à votre rencontre à creusant dans le sol. Inutile de préciser que le contact avec la chose est à éviter. Coup de cœur enfin pour le One Shot qui, comme son nom l'indique, élimine une cible en un coup une fois le lock validé.

Un multi juste bestial

Le placement des barbelés amplifie l'aspect stratégique du mode Horde.

Le multijoueur a fait chauffer les consoles des mois et des mois après les sorties des deux premiers jeux et ce malgré des serveurs pas toujours très stables. Erreur corrigée avec le dernier épisode de la trilogie qui a peaufiné le jeu à plusieurs (jusqu'à dix pour être précis) comme il se doit. Dans un premier temps, pour ceux qui veulent jouer au plus vite sans passer par moult menus, le mode Versus est à essayer. Recherche de partie instantanée et hop, dix secondes plus tard vous voilà au cœur de l'action sur l'une des dix maps présentes de base dans le jeu. Celles qui avaient déjà fait leur petit effet lors de la bêta continuent d'avoir toutes nos louanges à commencer par Trenches avec ses combats rapprochés – la boucherie à l'état pur – ainsi que sa magnifique tempête de sable aléatoire. Trashball et son stade offrant diverses options d'approche est excellente également, tout comme Old Town et ses ruelles fourbes. En un mot : chacune des cartes possède sa propre identité.

Par ailleurs, le mode Horde est de retour mais connaît quelques retouches rendant l'expérience de jeu plus tactique qu'il n'y paraît. Ainsi, entre chacune des cinquante vagues vous devez établir un plan de défense. Chaque ennemi tué rapporte de l'argent que vous investissez dans des armes, munitions mais surtout dans des pièges servant à ralentir la progression Locuste. Canarder jusqu'à cinq, défendre son territoire tout en l'agençant subtilement : le mode Horde est désormais parfaitement pensé pour le teamplay. Enfin, un mode Bestial vient pointer le bout de son fusil. Sympathique, il vous invite à jouer un Locuste et non un pote de la bande à Marcus. Plus vos points d'expérience et porte-monnaie sont au beau fixe et plus vous aurez accès à des Locustes puissants. On regrette presque que seulement douze vagues soient au programme de ce mode tant il demeure jouissif comme le reste à vrai dire. Peut-être un mode Bestial à 50 vagues dans un hypothétique Gears of War 4 ?
Les Plus
  • La campagne plus longue jouable à 4
  • Le moteur graphique au top
  • La variété du multijoueur
  • Un background un peu plus travaillé
  • Des nouvelles armes jouissives
  • Le système d'XP addictif
  • La stabilité du jeu en ligne
Les Moins
  • Un léger aliasing
  • Une synchronisation labiale imparfaite
  • Pas de bouleversement majeur dans le gameplay, forcément
Résultat

Gears of War 3 clôt donc la trilogie avec brio. Graphismes encore plus aboutis, gameplay enrichi (nouvelles armes, nouveaux ennemis et modes multi), système d'expérience grisant : le dernier bébé d'Epic Games frôle la perfection. Seul un léger aliasing et une synchronisation labiale imparfaite sont à signaler. A part ça, c'est la boucherie, la vraie ! Et quand un Gears of War a enfin un online stable comme il le mérite, il n'y a pas à hésiter une seconde pour sauver la planète Sera de la menace Locuste.

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