Test | F1 2002
28 sept. 2002

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F1 2002
  • Éditeur EA Sports
  • Développeur EA Sports
  • Sortie initiale 11 avr. 2002
  • Genres Arcade, Simulation

F1 2000 avait étonné le public ainsi que les fans de Formule 1, alors entièrement aspirés par les jeux de Geoff Crammond. F1 2001 avait détourné les quelques récalcitrants de la vision même de la série des Grand Prix. F1 2002 suivra-t-il ses ancêtres et convaincra-t-il les derniers joueurs qui attendaient Grand Prix 4 ? Pas forcément car la compétition de ce début d'été est rude.

Classique et officiel

Tout jeu de Formule 1 moderne qui se veut un tant soit peu respecté se doit d'être sous licence officielle de la FIA ; F1 2002 ne déroge pas à la règle et à l'instar de son comparse Grand Prix 4 il arbore fièrement – et chèrement – le logo de la Fédération Internationale de l'Automobile. Cependant, et contrairement à son concurrent le plus direct, le jeu de EA Sports dispose de la saison 2002, avec ses pilotes, ses écuries mais aussi et surtout ses circuits – on pense à Hockenheim qui a été largement refondu par exemple. Ce détail a son importance car Grand Prix qui se veut pourtant le jeu le plus réaliste du genre n'avait pu bénéficier de cette licence au grand dam des fans de la série, déjà habitués pourtant depuis Grand Prix 2.

Comparatif rapide

Bien évidemment, ceci n'est en rien un test comparatif à part entière mais il est tout de même logique – et probablement attendu – de réaliser un petit compte-rendu des différences entre les deux jeux. Evidemment, comparer les moteurs graphiques, les options proposées, les niveaux de difficulté serait une chose, mais il subsiste trois différences essentielles qui méritent d'être soulignées. D'abord comme abordé précédemment, la saison en cours utilisée, ce qui ne nuira en rien à Grand Prix 4, l'add-on non-officiel pour mettre à jour le jeu étant déjà disponible sur des sites de fans. Ensuite, la gestion des volants 3 axes est ici immédiate et rapide, ce qui ravira de nombreux fans du genre. Enfin, et surtout, F1 2002 dispose d'un plus significatif qui pourrait être décisif pour certains : le multijoueurs via Internet.

Plus on est de fous...

Oui. Car ici vous allez enfin pouvoir vous mesurer à vos amis sans avoir besoin de tous les réunir dans votre salon. En effet, les protocoles IPX et TCP/IP sont ici bel et bien gérés à la fois pour une utilisation locale mais aussi à distance, par l'intermédiaire de GameSpy. Il est à noter que comme tout jeu EA Sports, et a fortiori dans un jeu de F1 qui requiert beaucoup de temps de calcul et de données à transférer, une bonne connexion est recommandée si vous désirez réaliser autre chose que des duels. En bref : oubliez les parties à huit en 56k à moins que vous n'aimiez voir de brutales téléportations de vos concurrents en plein milieu d'une course.

Petits défauts

Ceux qui ont l'habitude des jeux EA Sports et de leurs menus ne seront pas dépaysés. Effectivement, on retrouve bien la patte des canadiens ici, avec une interface haute en couleurs très graphique, quasiment immaculée de tout texte. Au début ça déroute mais on prend rapidement le pas même si ergonomiquement parlant ce n'est pas la panacée. Le virus se répand dans les jeux de F1. Un autre défaut, qui lui devient de plus en plus gênant concerne les temps de chargement : comptez bien une vingtaine à une trentaine de secondes minimum pour chaque session que vous effectuerez sur un circuit, ajoutez à cela une introduction vocale récurrente de chaque tracé durant ce chargement et vous obtiendrez rapidement une crise de nerfs gratuite.

Prise en main

Le plus gros défaut d'un jeu de Formule 1 est sans aucun doute sa prise en main des plus compliquées. F1 2002 dispose, pour les joueurs débutants qui n'ont pas été rebutés, d'une école de pilotage. En fait, plutôt que d'un véritable tutorial, il s'agit ici de vous apprendre par le biais de sections chronométrées découpées dans le tracé d'un circuit choisi à l'avance, de vous apprendre à appréhender à la fois le comportement de la voiture, mais aussi les différentes configurations de virages que vous allez pouvoir aborder au cours de votre carrière de pilote de monoplace. L'intention est louable, mais à vrai dire l'intérêt – et les résultats qui doivent en découler – semble plutôt limité, car autant jouer directement en mode course ou même en contre la montre ce qui aura pour avantage de vous opposer directement à d'autres pilotes.

Modes et options de jeu

Du classique, encore du classique. Oui. Au niveau modes de jeu, c'est simple, on retrouve les habituels entraînements contre la montre, courses simples, championnats avec un mode carrière intéressant – mais sans situation de gestion de l'écurie – ainsi que l'école de pilotage et le multijoueurs cités précédemment. Evidemment, tout est paramétrable, du nombre de tours à parcourir aux conditions atmosphériques en passant par le nombre de concurrents, le niveau de jeu de débutant à vétéran ou encore la gestion des pannes pouvant survenir à n'importe quel moment sur les monoplaces. Les aides au pilotages – freinage, boîte de vitesses, assistance à la direction, invulnérabilité… – disposent pour la plupart de 3 niveaux : sans, basse et haute afin de permettre au joueur de progressivement s'en passer. Pour le reste, le réalisme désormais habituel des jeux du genre est bien représenté. Ni plus ni moins.

Technique

D'un point de vue purement technique, F1 2002 ne va pas révolutionner le genre. Certes le moteur 3D est correct, le tout reste très fluide sur des machines “modestes”, mais pour être honnête ça ne casse pas des briques et ce malgré le nombre de paramètres disponibles pour l'affichage. A première vue cça parait plus fade et plus grossier qu'un Grand Prix 4 mis à part quelques détails – les arrière-plan des GP n'ayant jamais été une réussite il aurait été difficile de faire pire – mais c'est à ce prix qu'on conserve la fluidité. De plus l'affichage et les indications visuelles font assez “arcade“ bien que semblables à celles dispensées à la télévision et par ailleurs la vue extérieure est largement privilégiée. Au niveau sonore, si l'on excepte les musiques des menus qui auraient mieux faire de rester chez elles, cela reste de la F1, dans toute la splendeur des cylindrées des moteurs de ces bêtes de course.

Moteur physique

C'est ici que surviennent les ennuis. Rien de grave rassurez-vous. Mais problèmes tout de même. Bien sûr, il est très réaliste. Bien sûr il a été réalisé avec l'aide de véritables ingénieurs. Bien sûr il a été supervisé par des écuries de Formule 1. Et bien sûr il a des défauts, comme GP4 d'ailleurs. Ainsi, rien ne vous empêchera de faire de la conduite dans les graviers ou dans l'herbe à 200 Km/h, aussi ne vous étonnez pas si votre voiture décroche en crabe dans tous les virages – non, pas en survirage, bien en crabe – ou si le point de corde se retrouve aussi utile que le H de Hawaii tellement votre voiture semble coller au sol. De même, pensez à appeler notre ami Fox quand votre roue avant droite n'aura ni déchapé ni crevé après avoir raclé un rail de sécurité pendant 50 mètres à plus de 150 Km/h. Rien d'autre à signaler. On vous l'avait dit, rien de grave.

Graviers

Dernier point sensible de F1 2002, et qui va lui faire perdre quelques longueurs sur son concurrent : l'intelligence artificielle. En effet ce n'est pas un modèle du genre. Loin d'être mauvaise, ne criez pas au loup si dans un sursaut d'orgueil un retardataire vous pousse dans les graviers alors que vous veniez de lui prendre son troisième tour d'affilée, ou si lors du premier freinage d'une course les cinq voitures situées derrière vous vienne s'encastrer les unes à la suite des autres, vous garantissant un retour aux stands définitif par la voie express. Accidentel la première fois, un peu moins les quatre suivantes.
Les Plus
  • l'approche moins élitiste que GP4
  • le multijoueurs par Internet
  • la gestion des volants 3 axes
  • l'ambiance "jeu"
Les Moins
  • l'ergonomie des menus, correcte mais sans plus
  • les temps de chargement
  • l'intelligence articielle aléatoire
Résultat

La compétition est rude, certes, mais il faut avouer que F1 2002 ressort au final plus comme un bon "jeu" de F1 bien classique et complet qui a ses défauts – à la fois dans le domaine technique avec un moteur 3D un peu fade, mais aussi dans le domaine du gameplay avec une IA parfois aléatoire – que comme une véritable simulation de Formule 1 et plaira sans doute à la fois à ceux qui veulent s'initier à ce domaine élitiste et longuement épuré par les softs du genre, mais aussi à ceux qui voudraient un peu changer d'air et se détendre un peu avec pourquoi pas la possibilité de se mesurer à d'autres de façon directe.

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