Test | Final Fantasy The 4 Heroes of Light : c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes
17 nov. 2010

Testé par sur
Final Fantasy : The 4 Heroes of Light
  • Éditeur Square Enix
  • Développeur Matrix Software
  • Sortie initiale 8 oct. 2010
  • Genre Rôle

Après avoir conçu les remakes des anciens épisodes de Final Fantasy sur DS, les développeurs de Matrix Software ont reçu la lourde tâche de réaliser un épisode original de leur série phare pour la portable de Nintendo. Leur choix s'est évidemment porté sur un jeu de rôle. Un jeu de rôle rétro plus exactement. Un petit rappel nostalgique pour les vieux de la vieille, un baroud d'honneur à un genre délaissé, le jeu vidéo s'ouvrant désormais au grand public. Un retour en arrière plus que réussi.

Un joli cliché tout ça sans appareil photo !

Final Fantasy : The 4 Heroes of Light utilise donc des codes vus et revus mais incorpore aussi des mécanismes de jeu bien pensés et intéressants. Pour sa part, le scénario est, comme pour les RPG de l'époque, plutôt basique. Vous êtes à l'aube de devenir un homme. Le jour de vos 18 printemps, vous vous pliez à la cérémonie d'usage en allant voir votre roi. Ce dernier est très inquiet car sa fille a été enlevée et aucune expédition de recherche n'est revenue. Un dernier groupe est donc constitué, vous en faites bien sûr partie. Comme de bien entendu, vous terrassez la sorcière et libérez la princesse. Vous allez vite découvrir que votre village (et même le monde) est en danger et prendre conscience que vos trois compagnons et vous-même en êtes les sauveurs. Aussi cliché soient-ils, les développeurs ont inséré quelques bonnes surprises scénaristiques qui conservent l'intérêt du joueur que vous êtes. Votre équipe va d'ailleurs être séparée et une bonne partie du jeu narre les péripéties de chacun des quatre héros.

28 métiers pour 4 personnages, la crise est finie !

Comme d'habitude vous avez à votre disposition plusieurs modes de transport.

Les combats font dans le classique. Du tour par tour à l'ancienne. Mais ce qu'il faut prendre en compte c'est que la difficulté est très relevée. Finis les jeux qui ne sont que de simple formalité, Final Fantasy : The 4 Heroes of Light montre aux petits jeunes ce qu'était un jeu vidéo, ou rappel aux plus anciens les bon souvenirs de jadis. Matrix Software a repris et modifié le système des jobs des premiers épisodes de la saga de Square-Enix. 28 métiers différents gérés sous forme de couronnes dans lequel il faut insérer des gemmes. Une fois insérées, elles débloquent des capacités. Vous ne pouvez vous équiper que de 6 capacités de votre job en cours lors des combats. L'équipement est lui aussi limité car chaque personnage ne peut porter que 15 objets sur lui. Heureusement, ils partagent un coffre commun qui aide un peu. Il vous faut donc améliorer vos combattants (avec des séances de levelling intenses) et aussi les métiers avec ces couronnes.

Améliorer mes capacités ou mon équipement, moi gemme !

Le jeu est malheureusement tout en anglais, de ce coté là le coté old school est bien respecté.

Mais les gemmes en question sont le nerf de la guerre dans Final Fantasy : The 4 Heroes of Light. Les ennemis que vous affrontez, laissent parfois quelques objets et des gemmes, mais jamais d'argent. Le principal moyen d'en gagner et de vendre les dites gemmes. De plus, en avançant dans le titre, un forgeron vous propose d'améliorer votre équipement contre ces cristaux de valeurs. Et, quitte à le rappeler, ce Final Fantasy est beaucoup plus difficile que la moyenne, chaque point de compétence en plus a une réelle valeur et peut faire la différence. Il va donc falloir jongler entre l'amélioration de son équipement et l'avancée des jobs. Choix parfois cornélien, surtout pour les plus acharnés des joueurs. Certes, le jeu de Square-Enix peut, pour certains, être rebutant. Mais il offre un challenge de taille et donne aux joueurs une vraie satisfaction, une fois une tâche ou une quête accomplie et surtout une fois le titre fini. Un vrai plaisir de jouer, d'avancer, un sentiment que seul Demon's Soul avez su réveiller.

Une réalisation et un mode multi enchanteurs

Le cycle jour/nuit est géré pour une meilleure immersion.

Mais si Final Fantasy : The 4 Heroes of Light paraît épique en solo, il est beaucoup plus abordable en multi. L'aide de vos compagnons est appréciable, mais surtout ce mode permet de remporter une quantité importante de Battle Point. En solo, vous n'en gagnez qu'une poignée par combat. En multi, c'est noël après chaque combat. Des magasins spéciaux vous proposent des équipements qui font baver le plus brave des guerriers contre ses fameux points. Encore faut il avoir des amis ayant le jeu et de les avoir près de vous, vu que le jeu en ligne n'est pas possible. Un vrai coup de pouce, qui incite à se faire de nouveaux amis. Coté réalisation, Final Fantasy : The 4 Heroes of Light s'en sort avec les félicitations du jury. Tout en gardant un coté "à l'ancienne" les développeurs ont intégré une 3D soignée avec des environnements colorés, fourmillant de détails. Les design des personnages est intelligent et enchanteur. Les musiques dans le plus pure style des consoles 8 bits étonnent, détonnent et prouvent que quand la musique est bonne, qu'elle donne, qu'elle ne triche pas, elle guide nos pas ! Le seul vrai bémol à ce titre vient du fait qu'il n'est pas traduit. Les non anglophones vont rager.
Les Plus
  • Un réel challenge.
  • Une ambiance enchanteresse servie par une réalisation maîtrisée.
  • Le mode multi apporte un vrai plus au titre.
  • Les musiques ont rarement aussi bien collées à leur titre.
  • Le prix aux alentour de 30€.
Les Moins
  • Jeu entièrement en anglais.
  • Certains jobs sont inutiles.
Résultat

Square-Enix a fait un pied de nez à l'industrie du jeu de rôle. Alors que l'éditeur a lancé une course effrénée avec divers développeurs autour de jeux ou la surenchère d'effets, d'annonces, de graphiques qui claquent, de système révolutionnaire, il s'offre un moment de répits. Final Fantasy : The 4 Heroes of Light propose un regard en arrière. Une pause dans les remakes de la saga, histoire de démontrer que l'on peut réaliser un RPG old school original à tout point de vue. Si le titre ne propose jamais rien de nouveau, il offre quelques subtilités bien amenées, un réel challenge et un univers attachant. Les joueurs peuvent attendre plus d'un jeu de rôle de nos jours, et beaucoup ne vont pas être touchés par la fibre nostalgique que dégage ce Final Fantasy. Mais le fait est, que Matrix Software s'est fixé un but, une ligne de conduite et le jeu assume totalement ce coté rétro. Une œuvre sincère qui mérite qu'on s'y attarde pour (re)découvrir ce qu'était le RPG lors de ses premiers pas dans le monde vidéoludique.

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