Test | Assassin's Creed 2 exécute la concurrence
17 janv. 2009

Testé par sur
Assassin's Creed 2

Tuer des gens c'est bien, surtout quand il s'agit de pourris. Le grand frère de Dexter est de retour avec une sacrée pression sur les épaules : le premier épisode a marqué les esprits autant par sa beauté, sa grande liberté, ses acrobaties et sa répétitivité. Assassin's Creed 2 remet les pendules à l'heure en bétonnant ce qui faisait la force du premier volet et en plâtrant les erreurs de jeunesse, pour un résultat tout simplement prodigieux. Ne discutez pas, Assassin's Creed 2 est très clairement un des jeux de l'année.

Des filles et des bagarres

Assassin's Creed 2 commence par un long prologue situé dans le monde réel et c'est bien dommage : ceux qui pensaient débarquer directement à Venise en 1476 vont tomber sur un héros insipide, des combats brouillons, des dialogues bidons et une course-poursuite anecdotique. Les trente premières minutes font peur mais dès qu'Ezio Auditore prend la relève, fils d'assassin et futur assassin lui-même, l'intérêt décolle enfin. Le beau gosse aime les bagarres, les filles et sa famille, et le tout fonctionne très bien : on découvre l'Italie du quinzième siècle avec des yeux gros comme des ballons tant le souci du détail donne le tournis : même perché au sommet le plus élevé, on continue de voir les piétons dans les rues, avec un panorama à couper le souffle et le frame-rate. Il faut dire que les textures très détaillées, l'architecture, la piétaille, toute cette masse de données fait un peu tousser nos consoles next gen : les saccades sont fréquentes, la fluidité pas toujours parfaite. C'est sans doute la matrice.

Une grosse tonne de missions

Toute cette ville vous appartient. A vous d'investir pour la retaper !

Les scénaristes d'Assassin's Creed 2 ont assuré comme des bêtes et le résultat est là : à peine le temps de s'attacher à Ezio, son frère, sa soeur et ses amourettes, le couperet tombe : le fils volage devient assassin malgré lui et le jeu prend une dimension beaucoup plus sombre. Placée sous le signe de la haine et de la vengeance, cette suite est clairement plus mature et impitoyable. La liberté d'action reste incroyable, avec la possibilité de se balader absolument partout et de voyager ensuite de ville en ville, et même de posséder son propre repaire : une citadelle à retaper, avec ses habitants, ses commerçants et ses rentrées d'argent, selon les investissements consentis. Cette partie gestion est simplissime et finit par procurer des brouzoufs à ne plus savoir qu'en faire, alors qu'au début on galère un peu à retaper son armure abîmée, à acheter de nouvelles armes ou des potions de soin. Côté objectifs, c'est Byzance : outre la trame principale avec ses assassinats très variés, précédés de missions toujours bien pensées et ne répétant jamais le même schéma narratif, Ezio peut aider des femmes trompées, chercher des trésors, arracher des avis de recherche, soudoyer les journalistes de l'époque : les crieurs de nouvelles, découvrir tous les points de vue donnant accès à la carte complète de la ville, récupérer toutes les pages d'un codex disséminé aux quatre coins de l'Italie, faire prospérer sa forteresse privée en retapant la banque, la mine et la maison des putes, ou encore récupérer toutes les pièces de l'armure légendaire qu'il pourra porter ensuite, si vous arrivez au bout des donjons labyrinthiques qui renferment chacun le tombeau d'un assassin. Il y a de quoi faire, et tout est facultatif SAUF les pages du codex, ce qui est bien pénible. En tout cas, le premier volet est écrasé question variété et scénario.

Je suis un oiseau

Accrochez les gardes quand vous êtes suspendu à une corniche pour les faire tomber dans le vide.

C'est surtout cette liberté d'action qui fait plaisir. Sauter de toit en toit, fuir ces imbéciles de gardes, soudoyer quelques filles de joie pour passer au nez et à la barbe des autorités, recruter des voleurs pour disperser des vigiles ou des mercenaires pour les empaler à l'ancienne, c'est tout simplement génial. Evidemment, l'IA n'est pas au top. Entre les prisonniers que vous sauvez à Venise et qui se vautrent comme des bouses en sautant sur les toits et les gardes myopes voire carrément aveugles, le challenge est entaché de petites aberrations. Le jeu est d'ailleurs facile, notamment lors des combats un peu ratés. Tout repose sur les contre attaque, ce qui oblige le joueur à rester en garde en permanence puis à riposter au bon moment. Bof. Pour chipoter, la caméra ne pointe pas assez vers le bas quand on court su les toits, ce qui entraînes des chutes en série : on ne voit pas trop où on court comme ça. Il y a aussi quelques ratés avec la maniabilité, Ezio s'accrochant partout mais ne faisant pas toujours ce qu'on voulait... Peu importe, l'ambiance est géniale et la durée de vie monstrueuse, une rareté en cette période de jeux Kleenex. Les séquences qui se déroulent de nos jours ont en plus la bonne idée de se faire aussi rares que discrètes, ce qui évite de tuer l'ambiance. Un des jeux de l'année, indéniablement.
Les Plus
  • L'ambiance géniale
  • La liberté de mouvement
  • La variété des missions
Les Moins
  • Quelques petits soucis techniques
  • Les combats
Résultat

Attention, grand jeu ! Une ambiance géniale, une liberté de mouvement totale, des missions variées, un scénario très travaillé, une durée de vie en béton armé et un dépaysement total, avec des décors rarement vus dans un jeu vidéo (l'Italie du XVe siècle, ça change de la Seconde Guerre Mondiale). Alors évidemment, l'animation tousse un peu parfois, l'IA n'est pas top et les combats consistent à attendre trois plombes en parade pour contre attaquer en une fraction de seconde. Des broutilles, vu la qualité globale du jeu, qui a réussi l'incroyable pari de conserver les forces de son prédécesseur, tout en corrigeant ses défauts de jeunesse : ça fait plaisir. Largement supérieur au précédent volet, Assassin's Creed 2 fait partie de ces quelques jeux qu'il faut impérativement avoir.

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