Test | Enemy Territory : Quake Wars, le grand pressé
03 juil. 2008

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Enemy Territory : Quake Wars

Non, Quake Wars n'est pas la suite de la célèbre série de id Software. Si vous vous attendiez à une campagne scénarisée, à des couloirs infestés de Stroggs décérébrés, à des combats monumentaux... Vous allez être déçus. D'abord parce que Enemy Territory : Quake Wars est un jeu multijoueur, dédié au Xbox Live. Mais aussi parce que même pour un jeu multijoueur, il souffre de quelques lacunes. Vu sa licence et son potentiel, ce titre à part dans la série Quake aurait mérité un meilleur traitement.

L’expérience traumatisante

Trente secondes, c'est la durée de vie moyenne d'un nouveau venu dans Enemy Territory : Quake Wars. Le temps de rejoindre la zone de combat à pied, en fait, et de se faire laminer par des adversaires bondissants. Qu'il s'agisse de [i]bots[/b] contrôlés par la console ou de joueurs humains, la sanction est la même : l'élimination directe, rapide, parfois incompréhensible. La maniabilité de Quake Wars est en effet très particulière : à pied, les joueurs vont vite, très vite. Et leurs armes sont terriblement efficaces. Quelques rafales suffisent pour abattre un ennemi. En duel, la jauge de vie descend à toute vitesse. Alors dans une pièce qui regorge d'adversaires, il n'est pas rare de sauter sur une grenade surgie de n'importe où ou de se prendre une rafale dans le dos.

Un brin de stratégie

Les deux races sont équilibrées mais les Stroggs ont un petit avantage.

Pour survivre, il faut donc être précis : ne pas perdre de temps, savoir où aller, quoi faire. Quake Wars vous impose des objectifs successifs que votre équipe doit accomplir pour réussir. Il peut s'agir d'envoyer un missile, de faire sauter une installation, de desactiver un champ de protection... Rien de bien neuf par rapport à ce qui se fait déjà. Les objectifs, très répétitifs, ne sont là que pour définir une zone d'affrontement et forcer les joueurs à y rester. Par exemple, quand vous placez une bombe sur une installation, vous devez tenir la zone le temps qu'elle explose : n'importe quel ennemi peut en effet la désamorcer. En cas de succès, vous gagnez des points d'expérience qui finissent par améliorer vos caractéristiques ou vos armes. Une carotte suffisante pour motiver les acharnés, histoire de leur donner un léger avantage sur les autres.

La grande classe

Certains fantassins sont terriblement efficaces contre les véhicules.

Les deux races qui s'affrontent, Marines humains et Stroggs extraterrestres, utilisent les mêmes armes. Leur apparence diffère mais elles ont le même comportement et la même puissance dans chaque camp. Les Stroggs sont quand même légèrement avantagés par leur système de munitions est basé sur une jauge d'énergie. Pas besoin de les recharger donc, contrairement aux Marines qui doivent parfois mendier l'aide d'un des leurs. Les classes sont classiques et identiques là encore : Agresseur, Technicien, Constructeur, Oppresseur et Espion, c'est du pareil au même. Les Stroggs ont quand même un avantage avec leur jetpack un peu trop efficace, surtout pour les snipers : se percher dans un endroit inaccessible est un peu trop facile.

Rapide et décevant

Déplacements rapides et dégâts trop forts rendent les combats très frustrants.

Autre regret : les véhicules. Annoncés comme le gros atout du jeu, ils sont en fait tellement vulnérables qu'ils ne servent qu'aux déplacements, histoire de rejoindre plus rapidement la zone de combat. Même les tanks ne font pas un pli face aux fantassins bien équipés. Seuls les avions et les hélicoptères sont intéressants à piloter. Du coup, les parties se suivent et se ressemblent. Les affrontements trop rapides, facilités par l'aide à la visée sur console, les objectifs répétitifs, lassent assez vite. Vous passez plus de temps à courir qu'à tirer, à vous déplacer qu'à affronter des ennemis. L'absence de sensations en cas d'impact ou de tir rend le tout un peu fade. Et la réalisation technique ne fait pas des merveilles. Les environnements grisâtres et marrons, si emblématiques de la série, ne se renouvèlent pas suffisamment. Mais c'est surtout ce manque de punch dans les combats, cette rapidité caricaturale des déplacements, cette impression désagréable de flotter, qui laissent dubitatif. Il manque les vraies sensations d'un pur Quake : le contact vigoureux d'un shotgun, la force d'un Rocket Launcher, la violence d'un Grenade Launcher. Difficile dans ces conditions de séduire les fans de jeux d'action, qui ne manquent pas de friandises multijoueur sur la console de Microsoft.
Les Plus
  • C'est l'univers de Quake !
Les Moins
  • Dédié au Multijoueur
  • Des déplacements et combats trop rapides, pas de sensations
  • Des environnements et objectifs vraiment trop répétitifs
Résultat

Exclusivement multijoueur, avec une campagne solo qui sert juste de tutoriel, Enemy Territory : Quake Wars est un titre élitiste qui risque de refroidir pas mal d'ardeurs. Non, ce n'est pas la suite de Quake IV. Non, le jeu n'a aucun intérêt en solo, avec ses objectifs répétitifs et ses ennemis un peu trop précis et rapides contrôlés par la console. Mais même en multijoueur, le manque de variété et de puissance dans les combats, trop vite expédiés, laisse n'importe quel joueur sur sa faim. Notamment ceux qui appréciaient l'univers de Quake, réputé pour sa violence et sa sensation de puissance. Une déception, tout simplement.

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