Test | Etrian Odyssey revient avec brio aux sources du jeu de rôle
08 juil. 2008

Testé par sur
Etrian Odyssey
  • Éditeur Atlus
  • Développeur Atlus
  • Sortie initiale 6 juin 2008
  • Genre Rôle

Bien qu'étant un jeu japonais, Etrian Odyssey renoue avec les bases des premiers jeux de rôle occidentaux. Les premières références sont évidemment Wizardry, Ultima ou encore Dungeon Master même si les développeurs ont su garder une touche caractéristique des RPG japonais. Pur Donjon / RPG, Etrian Odyssey va ravir les fans de la première heure et les hardcore gamers. Faire du neuf avec de l'ancien, voici le pari réussi de ce jeu.

Créez ta guilde et pars en mission compagnon !

Etrian Odyssey fait partie des donjons / RPG pur et dur, donc si vous n'appréciez guère les jeux sans scénario solide passez votre chemin. Les développeurs ont de ce coté opté pour le strict minimum. Vous arrivez à Etria, petite ville tranquille, pour monter une guilde d'explorateur. Près de cette charmante bourgade se trouve le labyrinthe d'Yggdrasil, une forêt aussi mystérieuse que dangereuse. Aucune autre guilde n'a réussi à percer tous les mystères du dit lieu et presque personne n'en est ressorti vivant. Évidemment, après avoir monté votre petit groupe, vous partez vaillamment pour accomplir cette tâche afin d'entrer dans la légende. Aucun rebondissement, aucune intrigue ne vous attend dans Etrian Odyssey, préparez vous à des heures d'errance dans les dédales du labyrinthe, de combats et de cartographie. Mais avant tout cela; il va falloir recruter ceux qui vont être vos coéquipiers. Après votre arrivée dans la ville et la naissance de votre guilde suit la création des personnages constituant votre équipe. Il est possible de créer une quinzaine de personnages mais seulement cinq participent aux excursions. Après avoir choisi le sexe et le nom de l'aventurier, c'est le choix de sa future classe qui s'ensuit. Il y a neuf classes de disponibles, sept le sont dès le début du jeu puis les deux dernières se débloquent plus tard. Vous avez donc le choix entre lansquenet (guerrier), chasseur (archer), trappeur, paladin, barde, guérisseur et alchimiste (magicien). Se rajoutent le samouraï et le sorcier.

Une ville, un donjon, point barre !

Il vous arrive de trouver des coins magnifiques, dans cette forêt la flore peut souvent vous être très utile.

Tout comme dans Final Fantasy Tactics, la ville n'est pas modélisée et visitable. Quand vous êtes à Etria, les lieux à visiter se trouvent dans une liste, une fois votre choix fait vous arrivez directement à bon port et discutez avec l'hôte des lieux. Votre groupe peut se rendre à l'auberge pour se reposer et sauvegarder, faire les boutiques afin de s'équiper correctement, à l'hospice pour soigner et ressusciter vos compagnons, à la taverne pour obtenir diverses missions, à la salle du Radha où les officielles vont donnent des objectifs et enfin dans le hall des guildes afin de recruter des combattants. Le dernier choix qui s'offre à vous est d'aller à l'orée de la forêt. C'est à partir de là que les choses sérieuses commencent. Il n'existe qu'une seule ville et qu'un seul donjon dans cet Etrian Odyssey, mais quel donjon ! La forêt est un vrai labyrinthe composé de trente niveaux séparés en strates. Tous les cinq niveaux vous vous enfoncez plus profondément et les décors changent même si le tout reste toujours très végétal. L'action se déroule sur l'écran du dessus, avec une vue subjective tout en 3D d'assez bonne qualité pour la DS. Le terrain est découpé par case, ainsi vous avez le choix entre avancer, reculer ou tourner sur vous-même. L'écran du bas, pendant ces phases d'exploration sert de carnet de route.

Promenons nous dans les bois

La cartographie est très importante dans le jeu, toujours commencer par dessiner les murs (limites) puis les zones franchissables.

Et c'est là que le coté jeu de rôle papier prend le dessus. Comme lors de partie de jeu sur table, vous devez cartographier le labyrinthe pour ne pas vous perdre et surtout pour ne pas tourner en rond. Une flèche indique où vous vous trouvez et c'est à vous de cartographier ce que vous voyez. Dessiner les murs, les zones franchissables, placer des portes, des escaliers, l'emplacement des coffres, des pièges ou des ennemis ; c'est à vous de faire au mieux pour cartographier le fameux donjon. Cette phase de cartographie est vraiment plaisante et apporte un peu de fraicheur dans le jeu et elle n'est pas à négliger. En effet, de nombreux aller-retours sont à prévoir entre la ville et la forêt. D'une part parce que le jeu est d'une difficulté d'un autre âge, ce qui va plaire aux nostalgiques des vieux jeux d'antan. D'autre part parce que les ennemis ne vous font pas gagner d'argent à la fin d'un combat. A l'instar de Final Fantasy XII, ces derniers laissent sur le champ de bataille des objets ou artefacts qu'il faut revendre pour augmenter son pécule. Mais n'ayez point d'inquiétudes, les développeurs ont pensé à tout en intégrant des téléporteurs appelés puits géomagnétiques pour revenir plus facilement. Ces puits sont placés à des endroits stratégiques et quand même assez éloignés les uns des autres. La prudence est donc toujours de mise.

Des combats, toujours des combats

L'écran du haut vous montre vos ennemis et les caractéristiques de vos aventuriers comme dans un Dragon Quest.

Prudent, il faut l'être dans Etrian Odyssey car le jeu n'est pas des plus simples. Lors de la phase d'exploration, des ennemis viennent vous barrer très souvent la route. Les combats sont aléatoires sauf pour les boss et les djins qui se voient sur la carte. Tout comme dans la série des Dragon Quest, les combats sont en vue subjective, vous observez directement vos adversaires. Un menu classique s'ouvre alors et il faut choisir les actions de vos personnages comme dans tout RPG classique (attaque, techniques, défense, utilisation d'objets...). Mais les ennemis que vous rencontrez ne sont jamais faibles et le game over peut pointer le bout de son nez à chaque combat. Il est donc important de bien s'équiper et de bien choisir les membres du groupe et leur disposition (ligne avant ou arrière). Chaque combat vous rapporte logiquement de l'expérience, une fois un niveau atteint le personnage obtient un point de compétence à dépenser dans la liste de ses techniques. En octroyant un point à une technique, vous la débloquez. Ensuite, c'est à vous de choisir entre débloquer d'autres techniques ou booster celles que vous avez déjà. Sachant qu'en ville vous pouvez mettre en retraite un de vos aventuriers ce qui permet d'en récupérer un au premier niveau mais avec plus de points de compétence à attribuer. Vous pouvez aussi mettre un de vos compagnons au repos afin de réattribuer ses points en échange d'une perte de 10 niveaux. Tout est fait pour que vous puissiez composer l'équipe de vos rêves.

Djin tonique

Djin droit devant ! Dans ce couloir deux choix s'offrent à vous : fuire ou attaquer !

Il ne faut pas se le cacher dans Etrian Odyssey il faut passer des heures de levelling pour réussir à traverser sans encombres le donjon. Mais pour pimenter un peu plus la chose, les concepteurs du jeu ont eu la bonne idée d'implémenter les djins. Ce sont les ennemis les plus puissants de cet Etrian Odyssey, même les boss font pâle figure devant eux. Représentés sur l'écran comme des boules d'énergie flottantes, ils ont la particularité de se déplacer comme vous. Quand vous avancez, ils avancent aussi, sans forcement vous prendre en chasse. En revanche, ils avancent aussi lorsque vous rentrez en combat et peuvent même s'inviter dans la bataille en cours. Ils sont très difficiles à battre mais pas invincibles et heureusement vous n'en trouverez qu'un par niveau et qu'ils sont indiqués sur la carte ce qui permet d'anticiper leurs mouvements. Car chaque Djin est différent, certains ne se déplacent que verticalement ou horizontalement, d'autres vous attaquent que lorsque vous prenez leurs trésors ou quand vous faites de la cueillette sur les arbres fruitiers. Bref un ajout bien sympathique qui rappelle aux joueurs de rester constamment sur leurs gardes.
Les Plus
  • Le retour des donjons / RPG old school
  • La cartographie du donjon
  • La durée de vie
  • La présence des djins
  • Les musiques immersives
Les Moins
  • La difficulté très relevée
  • Sauvegarde effectuable qu'à l'auberge
  • Un scénario au ras des pâquerettes
Résultat

Etrian Odyssey revient donc aux prémices du jeu de rôle occidentale avec un Donjon / RPG vous menant dans un labyrinthe chaotique. La difficulté du jeu donne d'ailleurs l'impression d'un jeu d'époque ce qui risque d'en rebuter plus d'un. Si vous n'aimez pas les jeux sans un minimum de scénario ou si la perspective d'heures de combats, afin d'augmenter le niveau de vos personnages, vous révulse alors Etrian Odyssey n'est absolument pas fait pour vous. Pourtant, il mérite vraiment de s'y intéresser. Les designs manga des personnages et celui du donjon représenté par une forêt étouffante sont très réussis et les musiques sont parmi les plus envoutantes entendues sur la portable de Nintendo. Le gameplay n'est pas en reste, très bien pensé et avec une idée ingénieuse qu'est la cartographie du labyrinthe. Avec sa durée de vie plus que conséquente, sa réalisation propre et ses ajouts comparés à ses concurrents, Etrian Odyssey a de quoi ravir tout bon fan de donjon / RPG.

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