Test | Tom Clancy's Rainbow Six : Vegas 2 recycle
08 avr. 2008

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Tom Clancy’s Rainbow Six : Vegas 2

Vous aimez les terroristes ? Ces gens étranges qui prennent dans l'ordre des otages, puis des grenades aveuglantes dans les yeux et enfin une balle dans le front ? Si c'est le cas, Tom Clancy's Rainbow Six : Vegas 2 est fait pour vous. Ce jeu d'action tactique va en effet vous offrir la joie, le plaisir et le privilège d'exterminer des milliers de ces individus décérébrés aux revendications grotesques. Le tout dans des lieux très folkloriques, que ce soit sur les cimes enneigées ou dans le désert, en passant quand même par Las Vegas pour justifier le titre. Un plaisir sain, et simple, à un gros défaut près : c'est quasiment le même jeu que le premier.

PlayStation 3, PC : même combat

Si vous pensez naïvement que vous allez voir une belle introduction en images de synthèse avec survol nocturne de Las Vegas et moult explosions colorées, vous allez être déçu : Tom Clancy's Rainbow Six : Vegas 2 commence par télécharger un patch. Frustrant. Si vous pensez, incorrigible naïf, pouvoir jouer juste après, c'est que vous être décidément trop habitué aux jeux console. En fait, vous allez encore patienter : le jeu installe obligatoirement 2,5 Go de données sur le disque dur sans vous demander la permission. C'est peut-être un détail mais commencer un jeu de cette façon, par quinze minutes d'attente, ça tue ! Surtout que la première mission commence très mal, sur une piste d'atterrissage perdue en haute montagne... Mais où est Las Vegas ? Où sont les terroristes ? Et que fait ce négociateur en costume cravate ? Et qu'est-ce que c'est que ces dialogues bidon sortis d'un mauvais sitcom, avec un négociateur qui parle d'embrouiller les terroristes pendant que vous prenez position pour les buter ? Manifestement, scénaristes et développeurs n'ont pas la moindre notion du contre-terrorisme. En fait, jamais le label Tom Clancy n'avait été aussi peu mérité : rien à faire, l'ambiance n'est pas là.

Call of Duty : Las Vegas 2

Parfois, il existe un itinéraire bis pour faire une mission. Mais c'est trop rare.

A la rigueur, tant pis. Que Rainbow Six : Vegas 2 se transforme en gros jeu d'action, ce n'est pas si gênant au fond. Juste décevant pour les puristes. Ceux qui regrettent les suées froides des premiers épisodes, quand une seule balle était mortelle et que l'ouverture d'une simple porte donnait des frissons. Quand les ennemis ne déboulaient pas par troupeaux entiers comme dans un Call of Duty pour tomber courageusement sous les chargeurs illimités de vos hommes suréquipés. Mais après quelques niveaux, une autre impression désagréable commence à pointer son groin : la sensation de déjà vécu. Comme cette situation si typique où il faut entrer simultanément par deux portes différentes dans une même pièce. C'est gentil, mais ceux qui ont fini le précédent volet ou pire, qui ont déjà joué à d'autres épisodes de la série, connaissent beaucoup trop ça. Avec toutes les variantes possibles : terroristes de dos, de face, planqués, exposés, avec otages, sans otages... Glisser une caméra sous la porte : déjà vu. Désigner les cibles avant d'entrer : déjà vu aussi. Les incrustations en haut de l'écran pour donner des informations, ça aussi c'est du réchauffé. Il manque clairement les armes réjouissantes qui ont fait le bonheur d'autres jeux estampillés Tom Clancy, comme le Corner Shot à l'israélienne qui permet de dégommer des terroristes en toute impunité grâce à un canon orientable. Ou encore ces robots serpents utilisés sous forme de prototype... Bref, ce petit frisson d'anticipation qui fait tout le sel des techno-thriller et normalement, des jeux basés sur ces univers.

Des améliorations discrètes

Vous pouvez améliorer votre équipement au fil des missions.

Au jeu des sept erreurs, quelques changements surgissent tout de même. Le système d'expérience par exemple, qui permet d'avoir accès à de meilleures armes. Si vous snipez tout le temps, ou qu'au contraire vous dézinguez avec de grosses sulfateuses genre Rambo, vous débloquez des armes plus performantes dans la catégorie correspondante. Cool. Même en multijoueur : plus vous jouez, plus vous accumulez de l'expérience. Super cool. Le système marche plutôt bien, il donne envie d'améliorer son barbouze en l'équipant d'armes plus puissantes mais aussi de protections plus efficaces. Les niveaux sont plus ouverts, les environnements plus variés, avec des morceaux de désert et de banlieue ; ça change des machines à sous même si du coup, le jeu perd son identité forte. Au passage, la mise en scène manque d'ampleur et pas seulement d'ambiance. Ce n'est pas pour faire la fine bouche (encore qu'à 70 € le jeu ce serait justifié), mais la concurrence dans le genre FPS et guerre moderne fait quand même salement mieux... Reste le mode Coopératif bien sympa et le multijoueur retravaillé, un grand moment surtout vu l'intelligence artificielle perfectible. Tuer des terroristes à plusieurs, c'est quand même le pied. Une fois n'est pas coutume, c'est clairement ce mode là qui rend le jeu intéressant, le solo n'apportant rien de neuf. Ceux qui découvrent la série ne s'en formaliseront pas, même s'il vaut mieux vu le manque de nouveautés chercher le premier opus à un prix plus raisonnable. D'occasion par exemple. Ceux qui ont déjà plié le premier peuvent par contre très bien se passer de cette suite qui ressemble en fait à une grosse extension.
Les Plus
  • Tuer des terroristes et sauver des otages fonctionne toujours
  • Le multijoueur, notamment la coopération
Les Moins
  • Des situations déjà vues mille fois
  • Aucune amélioration siginificative ni dans le gameplay, ni dans la technique
Résultat

Si vous aimez les jeux d'action avec des terroristes, cette suite peut éventuellement vous attirer. Se mettre à couvert, désigner des cibles, passer en vue nocturne, regarder sous les portes, sniper un ennemi, tenir une position, déclencher un tir croisé, c'est du déjà vu mais ça reste plaisant. L'ennui, c'est que la mayonnaise ne prend pas, la faute à des dialogues et des doublages en français très mauvais, à des situations déjà vues, à des mises en scène qui manquent clairement de panache et pour tout dire, d'ambition. Profitant d'une concurrence acharnée, les habitués du genre méritent mieux que du réchauffé.

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