Test | Lunar Knights : De l'ombre à la lumière
04 août 2007

Testé par sur
Lunar Knights
  • Éditeur Konami
  • Sortie initiale 12 avr. 2007
  • Genre Rôle

Vous jouez encore avec vos poupées ? La vue d'un film de Bruce Willis vous est insupportable avec cette somme de cascades et d'explosions à chaque scène. Alors, passez votre chemin. Ici, pas question de vous laisser le moindre répit. Avec Lunar Knights, c'est de l'action "en veux-tu, en voilà" à cent à l'heure.

Une histoire qui donne les crocs

Les temps sont durs pour les humains : les vampires font leur loi depuis des siècles sur la population, s'en prenant à de nombreuses victimes pour se repaître du sang nécessaire à leur survie. Mais aujourd'hui, avec l'avènement de l'ère spatiale, les vampires se sont rendus dans l'espace afin de pouvoir créer le ParaSOL, une sorte de dôme artificiel qui vient filtrer la lumière du soleil et qui leur permet de changer le climat à volonté. Avec cette technologie, les vampires peuvent désormais déambuler librement dans les rues à toute heure de la journée. Pour accroître encore un peu plus le côté catastrophique de la situation, ces derniers ont réussi à contenir le pouvoir des Terrinniens dans des armures qui semblent les rendre invincibles. Il ne reste plus qu'un seul espoir, deux jeunes garçons, qui seraient les héros de la légende. Lunar Knights démarre donc sur ce simili scénario déjà maintes fois exploité et qui ne laisse pas de place au doute : il va y avoir de nombreux morts sur votre route si vous désirez arriver au terme de votre quête. Voyons ensemble si le reste du jeu s'avère être plus intéressant que cette entrée en matière.

Le Retour de Boktaï

Le climat change régulièrement pour faciliter l'utilisation de l'un des deux personnages.

Lunar Knights est le quatrième volet de la série connue en France sous le nom de Boktaï. Deux épisodes sont déjà sortis chez nous, le troisième ayant préféré s'abstenir de faire une nouvelle incursion dans nos rayonnages en raison des ventes ternes de cette licence en Europe. Konami a d'ailleurs gardé pour cet épisode le nom américain, essayant peut-être ainsi de remettre les compteurs à zéro avec les joueurs européens. Et c'est Hideo Kojima, le père de Solid Snake, qui se retrouve aux commandes une nouvelle fois. La principale originalité de cette saga réside dans l'implantation d'un capteur solaire sur la cartouche. En fonction de la lumière qu'il capte, vos héros possède plus ou moins de pouvoirs. Aussi, pour peu que vous comptiez faire un minimum de dégâts sur vos adversaires, jouer à l'extérieur par beau temps s'avérait vital. Les choses ont bien changé avec ce nouvel épisode puisque le capteur solaire a été remplacé au profit d'une génération aléatoire du temps un peu plus juste. Ce sont les joueurs habitant en Normandie et qui aimeraient bien voir un peu plus le soleil qui vont être contents !

Deux pour le prix d'un

Voici le changement de personnage.

Deux personnages sont jouables dans Lunar Knights. Lucian est un chasseur de démons typique avec son côté mauvais garçon qui ne s'intéresse qu'à lui-même. Quant à Aaron, c'est un jeune bandit de la Guilde. Le premier se sert uniquement d'une épée et n'est donc utile que pour des combats au corps à corps, alors que le second abuse d'armes à feu : les "Solar Gun". Vos deux héros ont une barre de vie, une deuxième d'énergie qui leur sert à utiliser les Terrinniens (voir le paragraphe suivant) et une dernière barre de TRC correspondant à une attaque dévastatrice déclenchable au bout d'un certain nombre de combats. Vous pouvez les augmenter à l'aide de quelques points d'expérience glanés au fil des batailles. Rien de bien original jusque là pour un Action RPG. La grande subtilité qui réside entre ces deux personnages est que Lucian ne peut recharger sa barre d'énergie qu'une fois la nuit tombée quand Aaron se sert du jour pour alimenter ses armes. Aussi, les deux personnages doivent habilement cohabiter tout au long de l'aventure pour ne pas se retrouver lors d'une situation critique sans énergie et donc désarmés.

Terrinniens en renfort

L'appel du pouvoir d'un Terrinnien.

L'utilisation des Terrinniens est l'autre originalité de Lunar Knights. Ils peuvent s'unir aux armes pour provoquer plus de dégâts chez vos adversaires. Mais pour cela, il convient d'utiliser le bon. En effet, chaque Terrinnien représente un élément, et ils possèdent tous leur opposé. Le bestiaire du jeu est assez réduit, mais tous les monstres ont différentes déclinaisons d'éléments distincts. Ainsi, frapper un monstre de glace avec le Terrinnien du même élément ne lui fera que peu de dégâts. Par contre, en optant pour le feu, les points de vie s'en iront bien plus vite. Vous en venez alors à jongler tout au long de l'aventure entre les éléments que vous récupèrez. Mais leur utilisation fait baisser votre barre d'énergie. Il faut donc pouvoir souvent se ravitailler à l'aide des objets de votre inventaire ou de la lueur extérieure qui filtre parfois au travers d'une fenêtre lorsque vous vous trouvez dans un donjon. De plus, les armures que vous pouvez récupérer pour améliorer certaines caractéristiques de vos personnages réagissent différemment selon les conditions climatiques. Là encore, il convient de choisir la bonne protection en fonction du temps qu'il fait. Une petite mécanique à prendre. Fort heureusement, les commandes répondent au doigt et à l'oeil. Les personnages réagissent instantanément à vos injonctions et ne vous laissent jamais tomber en plein milieu d'un combat.

Y a-t-il des temps morts ?

Les phases de pilotage sont hasardeuses mais amusantes.

Seulement, lorsque vous déciderez d'éteindre la console, pas avant ! N'espérez pas avoir de répit entre deux niveaux. Le scénario anecdotique n'est là que comme prétexte à une succession de donjons. Il ne vient donc pas vous ennuyer souvent. A chaque fin de boss, une petite séquence de shoot-them-up en 3D s'enclenche, vous empêchant de vous reposer après une victoire finalement souvent plus facile que le reste du niveau. Il convient d'atteindre une plate-forme spatiale pour purifier le vampire vaincu. Tout se joue au stylet, ce qui en fait à la fois son intérêt et son défaut. Vous tirez sur les ennemis en cliquant sur leur embarcation. Pour se déplacer, il suffit de maintenir le stylet enfoncé sur votre vaisseau pour le diriger sur l'écran. Ces deux actions ne peuvent donc pas être faites en même temps ce qui oblige à réfréner ses tirs pour être paré à se déplacer au premier danger venu. L'utilisation de l'écran tactile ainsi que de la croix directionnelle aurait été un gros plus pour maniabilité. Une petite habitude à prendre pour un mini-jeu plutôt amusant. De plus, de petites séquences animées ont été incluses ici et là et se révèlent très agréables à regarder bien que parfois redondantes. Lunar Knights n'a pas pour autant à rougir face à cette débauche d'effets visuels : la 3D isométrique qui le sert est plutôt de bonne facture et ne se trouve jamais mise en défaut, même au cœur de l'action. Les animations des personnages sont quant à elles correctes. Vous ne pourrez donc vous en prendre qu'à vous lorsque vous viendrez à mourir.
Les Plus
  • Des graphismes agréables
  • Un gameplay bien pensé : cycles jour/nuit et utilisation des terrinniens
  • Deux personnages complémentaires dans les combats
Les Moins
  • Un scénario contenu dans un post-it
  • La linéarité
  • Une lassitude au bout de quelques heures si vous n'êtes pas vraiment fan du genre
  • Un multijoueurs gadget et inintéressant
Résultat

Lunar Knights est donc un jeu avec des qualités indéniables mais aussi des défauts particulièrement gênant qui viennent ternir le tableau. Si le système de combat s'avère très réussi, il est rapidement anéanti par la trop grande linéarité. Vous augmentez tellement votre force au gré des niveaux que l'utilisation des Terrinniens en devient assez souvent anecdotique, parfois presque une perte de temps. L'action se veut toujours frénétique, mais la lassitude risque de pointer le bout de son nez après quelques heures, l'aventure n'arrivant pas suffisamment à se renouveler. Bref, si Lunar Knights est loin d'être mauvais, il risque tout de même de ne pas convenir à tout le monde. Les fans d'action pure seront ravis de leur achat, mais les autres trouveront dans ce jeu un défouloir amusant quelques temps, mais pas suffisamment pour mériter leur attention. Espérons que si un nouvel épisode voit le jour, il saura corriger ces erreurs pour offrir ainsi le même plaisir de jeu à un plus grand nombre.

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