Test | Lost in Blue 2 : aujourd'hui, c'est vendredi
01 juil. 2007

Testé par sur
Lost in Blue 2
  • Éditeur Konami
  • Sortie initiale 10 mai 2007
  • Genre Aventure

Après un Lost in Blue plutôt réussi ou du moins capable de créer la surprise, Konami revient à la charge avec un deuxième épisode au nom aussi original que ses nouveautés : Lost in Blue 2. Cartographie de l'île différente, quelques actions inédites... Mais au-delà de ces aménagements, quelles réelles différences ? Pas grand chose à vrai dire, pas de quoi révolutionner le concept de Crusoé. Passage en revue d'un titre qui peine à survivre.

Saperlipopette, c'est horrible !

Rappelons le concept assez simple du jeu. Copie conforme du scénario du premier épisode, Lost in Blue 2 débute par un terrible naufrage au large d'une île inconnue. Seuls survivants, deux adolescents qui ne se connaissent pas vont devoir se débrouiller ensemble. Vous incarnez au choix soit le garçon, soit la fille, et ce sans pouvoir intervertir en cours d'aventure. Ce qui représente une première faiblesse du jeu, tant les deux personnages sont complémentaires et que vous avez très vite besoin de les utiliser tous les deux. Mais reprenons le fil : vous êtes échoué et devez commencer par trouver à boire, à manger et un abris pour vous reposer. Le plus étonnant est que malgré la situation catastrophique, personne ne semble vraiment paniquer. Si vous avez joué au premier Lost in Blue, vous devez vous rappeler d'un début de partie extrêmement difficile, sujet à maints efforts. Ici, le jeu démarre plus vite, surtout si vous avez déjà l'expérience du titre précédent. Ce n'est que par la suite que vous vous rendez compte d'une difficulté dans la longueur, reposant sur des invraisemblances agaçantes.

Un boulet vivant

Cette belle jeune fille là, c'est un vrai boulet en fait !

Dans Lost in Blue 2 vous ne dirigez toujours qu'un seul personnage, ce qui se révèle particulièrement frustrant. En effet, bien que vous disposiez d'un certain nombre de commandes via les dialogues pour déclencher des actions chez le deuxième naufragé – comme aller chercher à manger ou des brindilles pour le feu – ses capacités sont réellement limitées. Son efficacité, dans un environnement aussi hostile, est de fait totalement déplorable. Incapable de se nourrir ou d'aller chercher à boire seul, de composer un repas équilibré malgré vos efforts pour trouver de la nourriture variée, votre co-équipier révèle très vite sa véritable nature de boulet. Ce handicap représente un frein énorme dans votre progression, car avec les capacités d'un seul homme, vous devez en gérer deux. Cela en devient vite usant et l'envie d'explorer les contrées aux alentours s'essouffle peu à peu tant vous peinez à rassasier tout le monde chaque jour. La faim vous tiraille et quand la panse est pleine, la nuit s'écoule et l'appétit vient en dormant : anticipez le poisson cru pour le petit déjeuner, autrement la journée sera encore perdue en chasse, cueillette et non-exploration.

La logique s'est échouée sur une autre île

Fatigue, faim et soif vous font perdre peu à peu espoir de survivre.

Bien que vous ayez envie de progresser dans l'aventure, des aberrations de gameplay vous en empêchent coûte que coûte. Vous ne pouvez par exemple demander à votre équipier d'aller chercher du bois ou à manger uniquement quand vous vous trouvez dans la grotte. Si vous êtes à l'extérieur, pour l'accompagner boire par exemple – puisqu'il n'y arrive pas seul – vous devez revenir à la grotte pour lui demander quelque chose. Une fois que vous avez récolté suffisamment à manger, vous pouvez lui passer la nourriture pour qu'il fasse à manger – après tout pourquoi vous seriez le seul à bosser sur cette île ? Sauf que son intelligence de sardine à l'huile lui empêche de préparer efficacement à manger : résultat, il prépare les plats avec les éléments dans l'ordre que vous lui avez donné, au lieu de les mélanger pour créer des plats variés de qualité. Et donner c'est donner, reprendre c'est voler : vous ne pouvez pas récupérer un aliment transmis pour compléter votre propre recette une fois que vous décidez de prendre les choses en main... Cooking Mama se retournerait dans sa cartouche !
Les Plus
  • Ne peut exister que sur DS
  • Des actions de chasse, pêche et cuisine qui apportent une vraie diversité
Les Moins
  • Votre boulet de co-équipier qui ne sert à rien, même pas préparer à manger correctement
  • Les problèmes de gameplay
  • Très dur : la faim vous tiraille sans cesse, même avec des plats réussis
  • Rien de neuf depuis Lost in Blue premier du nom
Résultat

"Persévérer" pourrait être le maître mot de Lost in Blue 2. D'accord, être le seul survivant sur une île déserte habitée de loups et de biches et accompagné d'un boulet, c'est pas tous les jours faciles. Mais avant de pouvoir chasser à l'arc, poser des pièges et trouver comment s'enfuir de cet endroit mi-paradisiaque mi-infernal, vous butez davantage sur des problèmes de gameplay que sur des difficultés de jeu. Certes, vous mourrez souvent d'épuisement après une longue mais nécessaire journée d'exploration, ce qui est d'autant plus rageant quand vous vous écroulez à quelques mètres de votre grotte. Ne parlons pas des marées terriblement longues qui peuvent vous piéger pour la nuit dans un renfoncement de plage, vous empêchant de continuer votre route et vous forçant à attendre patiemment la mort. Lost in Blue 2 ne corrige pas grand chose des aléas du premier volet et surtout n'apporte plus la surprise qu'était de pêcher au stylet, souffler sur l'écran pour allumer un feu et découper les aliments façon Cooking Mama. Du déjà vu, alourdi par des problèmes de jouabilité décidément trop présents.

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