Test | Medieval II : Total War assure la descendance
30 nov. 2006

Testé par sur
Medieval II : Total War

The Creative Assembly a su bonifier avec le temps la série des Total War. Néanmoins, ce nouvel épisode est en position délicate : il sort peu de temps avant les fêtes mais surtout, il est considéré comme une suite. En reprenant une recette existante et en la transposant à une époque différente, les développeurs semblent jouer la carte de la simplicité. Mais un gros travail semble tout de même avoir été réalisé. Voyons ça de plus près.

Guerre et Paix

Avant toute chose, revoyons les bases de la série. Ce quatrième épisode suit de près le célébrissime Rome : Total War. Il nous permet de conquérir l'Europe, et bien plus encore par la suite. Pour ce faire, il vous faut endosser deux capes. La première est celle du stratège qui place ses pions sur une carte. Au tour par tour, vous choisissez les évolutions dont bénéficieront vos villes. Vous recrutez des soldats de la même manière. C'est aussi par ce biais que vous créez des alliances, déclarez des guerres et gérez le côté diplomatique du titre. Lorsque le conflit devient inévitable, le jeu bascule en 3D temps réel. Alors vous jouez à un STR d'une beauté bluffante et qui a pour particularité d'afficher des centaines de protagonistes à l'écran. Tout ceci n'est qu'un bref tour d'horizon, les détails sont pour après.

Diviser pour mieux régner

Des tonnes d'écrans, bien réalisés, vous exposent les situations et permettent de faire vos choix.

Il vous faut gérer un maximum de provinces pour gagner en importance. En début de partie, il vous est demandé de faire un choix entre plusieurs factions : Angleterre, France, Saint Empire Romain, Venise et Espagne. Ainsi, vous avez sous vos ordres un certain nombre de régions. Certaines d'entre-elles peuvent être rebelles, à vous de les mettre au pas. Le gros du travail de dirigeant est de gérer financièrement tout ce petit monde. Vous avez à votre disposition les taxes, le commerce, les revenus militaires (pillages, soumission...). Dans chacune de ces régions vous construisez de nouveaux bâtiments. Certains d'entre eux pour garder le peuple docile et calme. D'autres pour augmenter votre force de frappe. Tout ceci dans le but de former l'armée qui mettra le Monde à vos pieds.

Des points à ne pas négliger

La carte stratégique, claire, simple et fidèle : il fait beau à Marseille.

Les côtés diplomatiques et religieux du titre sont relativement poussés. Tout d'abord, il faut savoir que la religion tient une place importante dans cette période qui va de 1080 à 1530. Vous convertissez les régions païennes, et brûlez les hérétiques. Ne pas négliger cet aspect religieux est important, car il peut se retourner contre vous. En effet, si à force de persévérance un Pape de votre faction est élu, tout va bien pour vous bien que vous perdiez son contrôle. Dans le cas contraire, au moindre faux pas vous êtes désigné comme infidèle. Et c'est sans procès que vos voisins catholiques tentent de vous envoyer ad patres, vous expliquer directement avec le boss. Il vous faut avoir les reins solides pour supporter cette situation. Néanmoins, ce n'est pas une cause de Game-Over irrémédiable, juste un challenge supplémentaire. Le gros avantage que vous pouvez tirer d'être un bon chrétien est de pouvoir participer à une croisade : la récompense suprême. Vous accédez ainsi à de nouvelles ressources et évoluez plus rapidement.

Une époque pas des plus calmes

Les remparts sont assaillis. Vite, pénétrez avec la cavalerie par les portes.

La pépite du jeu se cache bien entendu au niveau des combats. D'une part, il faut relativiser les choses. La grosse évolution graphique annoncée se situe au niveau des détails de chaque unité. Cependant, vous comprenez en quelques batailles que les centaines de combattants sous vos ordres se dirigent bien mieux d'une vue d'ensemble. L'avancée technologique tombe donc à l'eau. Les combats se divisent en deux catégories différentes : les sièges et les batailles. Les premiers impliquent de fabriquer des béliers, des échelles ou encore tout autres machines permettant de passer ou détruire les murs d'enceinte. Vos hommes possèdent des capacités spéciales, comme les flèches enflammées pour les archers. Justement, occupez l'ennemi avec de belles salves de flèches en feu. Ou encore faites passer des fantassins sous ses murs pour distraire les hommes pressés sur les remparts. Ils se détacheront de vos engins de guerre, et c'est tant mieux car ils sont très coûteux à construire. C'est là que vous décidez de briser la porte de la forteresse, de détruire ses murs avec vos catapultes ou de donner un assaut en simultanée. La tactique dans ce cas présent montre vite ses limites. Les préliminaires à l'assaut, le siège, se veut par définition répétitif. C'est réellement sur les mornes plaines que votre art prendra toute son ampleur. Le jeu permet de revivre des batailles historiques, mais hélas tous les belligérants ne peuvent être joués. Usez de la topologie du terrain lorsque vous placez vos unités, cela vous donne un avantage certain. Quelques détails font la différence, comme penser à donner l'ordre à vos troupes de cesser le feu lorsque vos unités passent sous leurs tirs. Cela apporte une touche de réalisme. Cependant, il faudra pousser le niveau de difficulté pour trouver en face une IA belliqueuse. Mais qu'importe les imperfections, le combat fait rage, prend aux tripes et l'ambiance est forte.
Les Plus
  • La furie des batailles
  • Le nombre impressionant de soldats à l'écran
  • Le principe de la carte stratégique
  • L'ambiance violente et bruyante
Les Moins
  • La répétitivité des actions avant l'assaut
  • La configuration requise
Résultat

Et si vous aimez tout ça, alors Medieval II vous plaira. Notez au passage que les affrontements dont le sort semble évident peuvent être passées automatiquement. Cela permet de ne pas s'ennuyer dans de longs sièges contre des bourgades paysannes. La difficulté est bien dosée, vous pouvez choisir la durée de votre campagne solo, dont nul ne sait quel tournant elle peut prendre. Les missions annexes donnent du piment, et en peu de temps vous utilisez les gens rencontrés comme n'importe quel souverain le ferait. Le moteur peut mettre à genoux les dernières configurations mais en baissant les détails cela reste jouable sur d'anciennes machines. Mais attention, Medieval II : Total War n'est pas la grande avancée annoncée. Il mérite tout de même sa place dans cette prestigieuse série. Il aurait été bon d'instaurer un mode coopératif/stratégique par exemple. De plus, des problèmes d'IA et le peu d'innovations présentes ne le placent qu'au rang de bon jeu pour qui n'a pas sa préquelle. Il reste un excellent titre que ces quelques dépréciations ne doivent pas entacher.

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