Test | Life is Strange : True Colors
26 nov. 2021

Une aventure pittoresque

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Life is Strange : True Colors

Licence devenue culte pour bon nombre de joueurs, Life is Strange revient pour un troisième volet qui cette fois marque un tournant dans la série. C'est donc bien décidé, au revoir Dontnod pour de bon, puisque c'est entre les mains de Deck Nine que va se jouer l'avenir de la série. Après avoir réalisé le sympathique préquel à Life is Strange premier du nom – Before the Storm –, le studio nous emmène vers de nouveaux paysages.

L'univers

Direction Haven Springs, petit havre de paix – comme son nom le laisse deviner – au cœur des montagnes du Colorado. Ville pittoresque aux habitudes et traditions bien ancrées, et où la sympathie des habitants saura mettre à l'aise Alex Chen. Cette jeune adulte sortant enfin du foyer où elle a vécu toute son adolescence retrouve son frère Gabe qui vit une vie paisible dans cette bourgade. Cependant, Alex cache un secret : elle dispose d'un pouvoir empathique qui lui permet de ressentir les émotions des personnes qu'elle croise. Celui-ci lui est particulièrement utile lorsque dans un accident son frère vient à périr. C'est aux commandes de la jeune femme qu'il va falloir enquêter et découvrir les sombres secrets de la ville et les coulisses de cet incident.

Ambiance mélancolique et chaleureuse aux touches de folk et d'indie rock, True Colors respire la vibe Life is Strange jusqu'aux os. Là où l'épisode précédent misait sur le roadtrip, cet opus se place dans des lieux récurrents dans et autour de la localité de Haven Springs. Les protagonistes et antagonistes reviennent eux aussi tout au long de l'aventure pour fournir un ensemble auquel se familiariser rapidement. La sensation d'appartenir au monde qui vous est offert vous gagne avec aisance. Ce procédé est le même que dans Life is Strange premier du nom, où Max Caulfield voyait son histoire prendre forme dans les mêmes lieux au fil de 5 épisodes. Haven Springs est une ville vivante, où vous pourrez croiser bon nombre de personnages hauts en couleur, dont l'écriture de qualité sait leur fournir le charisme nécessaire à leur crédibilité. Cette inspiration très forte de l'essence même du premier opus est une bonne chose puisque réussie, mais montre ses limites en restant trop sur ses acquis.
Ambiance mélancolique et chaleureuse aux touches de folk et d'indie rock

Le principe

Bienvenue à Haven Springs !

Après bientôt 7 années de Life is Strange, sa recette n'est plus vraiment un secret. Dans la lignée de Telltale Games – qui a dépoussiéré le genre du point'n click avec The Walking Dead en le centrant sur la narration plus que sur les énigmes –, Dontnod a échappé à sa fermeture en proposant les aventures de Max et Chloé, dont la première dispose du pouvoir de rembobiner le temps. Dans ce nouvel opus, Alex Chen prend aussi part à un scénario qui mêle relations fortes et un mystérieux pouvoir. Elle va alors se lancer dans une enquête pour comprendre la véritable raison de la mort de son frère. Il est vrai que le squelette de la trame narrative se rapproche fortement du premier opus, mais le titre se permet tout de même une identité propre qui se base avant tout sur sa lecture narrative et sur son aspect ludique. Life is Strange : True Colors mise l'entièreté de sa proposition sur son scénario. Heureusement que celui-ci s'avère véritablement prenant et haletant.

En effet, le pouvoir dont dispose Alex n'est plus qu'un outil narratif qui n'offre au scénario qu'une autre manière de distiller des informations, le plaçant alors au second plan. La marge de manœuvre de gameplay s'en trouve minimaliste – dans la veine de la série et du genre – mais en le situant d'autant plus sur le suivi et les choix de l'histoire. Évidemment l'envergure des dialogues est bien présente, mais cet opus aurait gagné à s'autoriser quelques séquences d'énigmes ou de recherche, qui sont elles inexistantes. Un rendez-vous manqué qui, même s'il n'est pas au cœur du propos, aurait pu offrir une plus grande variété de jeu. Soyez tout de même rassuré, l'exploration est toujours présente et fourmille de petits éléments narratifs à découvrir qui permettent d'approfondir un univers déjà bien dense.
Un gameplay minimaliste pour un scénario accrocheur

Pour qui ?

La chute pourrait être fatale...

Depuis sa sortie, Life is Strange est devenu un incontournable dans le genre narratif. Ce nouvel épisode ne déroge pas à la règle. Conçu comme une aventure solitaire, il peut aussi se jouer à plusieurs sur son canapé. N'hésitez pas à vous essayer au titre si vous êtes friand d'aventure humaine. L'unique proposition de Life is Strange : True Colors étant son scénario, vous pouvez passer votre chemin si vous cherchez d'éventuelles séquences d'investigation et autres énigmes.
Une aventure en solitaire, ou à plusieurs sur son canapé

L'anecdote

Steph, la geek cool de Life is Strange : Before the Storm, fait son retour !

Ayant accroché à Life is Strange à la sortie du premier épisode en 2015, je ne pouvais qu'être séduit par ce nouvel opus. Après avoir difficilement touché au deuxième titre de la série – dont la vibe déprimante m'avait fait lâcher son histoire après deux épisodes –, True Colors m'a ouvert ses bras pour m'accueillir dans cette petite ville pittoresque. Il est vrai qu'une ressemblance dans la forme avec Life is Strange 1 est visible, mais son écriture a été assez forte pour me le faire oublier.
Un esprit très – un peu trop ? - Life is Strangesque
Les Plus
  • Des lieux et personnages forts
  • Un visuel plutôt plaisant
  • La bande originale mélancolique signée par Angus & Julia Stone
Les Moins
  • Quelques séquences de gameplay qui auraient gagné à être plus ludiques
  • Le pouvoir qui s'avère finalement plutôt anecdotique
Résultat

En mettant un peu plus l'aspect ludique en retrait pour se concentrer sur son scénario, Life is Strange : True Colors recentre sa ligne éditoriale sur ce qui plaît le plus aux fans de la première heure. Des personnages forts et un Haven Springs ô combien accueillant, la flamme Life is Strange est bien présente... malgré quelques rendez-vous manqués et une charpente un peu trop proche du premier opus, qui ne parviennent pas à fragiliser ce dernier épisode en date.

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