Test | Toem
26 oct. 2021

Il a presque tout d'un grand format

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Toem

Toem a tout pour séduire : une direction artistique légèrement cartoon tout en noir et blanc, un principe de départ qui n'est pas sans rappeler quelques grandes aventures comme celles de Pokémon, et un twist intéressant : le passage de la 3D isométrique à la vue subjective pour immortaliser une scène avec votre appareil photo. Pas tant pour alimenter votre album souvenir que pour résoudre des mystères et rendre service aux individus croisés sur votre route. Alors, arrivés au bout de la pellicule, est-ce que Toem fait bonne impression ?

L'histoire

Ça y est, vous avez l'âge de quitter le nid familial. Pour vous encourager à explorer le monde, votre grand-mère vous confie ce qu'elle a de plus précieux : un appareil photo. Après quelques essais de cadrage et un selfie avec mamie, vous voilà prêt à embarquer dans le premier bus venu et immortaliser ce périple dans votre album souvenir. Au fil des rencontres et des lieux visités, votre album photo se remplit de tampons validant une situation observée et répondant à des requêtes proposées par les autochtones ; ce qui vous permet, au bout d'un certain nombre de tampons, d'emprunter le bus pour la destination suivante. Jusqu'à revenir chez vous, l'album chargé de souvenirs, de photos plus ou moins bien cadrées, avec l'impression d'avoir fait le tour du globe.
Tirage sur papier glacé

Le principe

Cromignon.

Si le point de départ rappelle les classiques RPG et a de vagues airs de Pokémon pour son démarrage, le très intriguant Toem vous emmène davantage dans une aventure mi-poétique, mi-photographique. Votre curiosité vous pousse à déclencher l'obturateur à tout animal ou situation incongrue croisés, avant de vite vous calmer et vous concentrer sur les objectifs donnés. Dans chaque village ou ville visité, les personnages engagent volontiers la discussion et vous partagent leurs tracas, leurs aspirations, ou juste vous demandent un service. Les discussions débouchent systématiquement sur un objectif à photographier : identifier où sont cachés les cinq bouquetins dans la montagne, photographier des graffitis, ou encore un animal marin... Les défis sont riches et variés, vous incitant à explorer la zone dans toute son étendue. Certaines missions nécessitent de porter un vêtement ou accessoire, déniché par ricochet dans d'autres missions. En effet, comment photographier un défilé de mode si vous n'avez pas de chapeau de reporter ? Et plus vous échangez avec des personnages, plus votre carnet de commandes se remplit. Avec le risque, souvent, d'oublier certains objectifs. En effet, les explications sont souvent succinctes, parfois floues, et rien ne vous indique qui vous a demandé quoi. Résultat, il arrive que vous ne sachiez plus quoi ramener comme cliché à ce personnage croisé au coin de la rue.
Le choc des photos

Pour qui ?

Clic clac, merci Chirac.

Amateurs de jeux graphiquement différents, Toem est une pépite pour vous. Le choix du noir et blanc intégral n'enlève rien aux détails et apporte même une touche cartoonesque rétro. Le principe d'alternance entre la vue isométrique qui offre une belle perspective et la vue subjective lorsque vous tenez votre appareil photo provoque une double lecture des scènes. Cela pousse votre curiosité et l'envie d'explorer les alentours. Cependant, ne vous attendez pas à un RPG ou même un jeu scénaristiquement fourni. Les missions sont un prétexte à la découverte, et si déambuler n'est pas votre tasse de thé, vous risquez de vous lasser très vite de la mécanique de jeu.
Reporters en herbe

L'anecdote

N'ayez pas peur de vous mettre à l'eau pour une belle photo !

J'ai toujours été fasciné par le mode photo présent dans les jeux. Il autorise parfois une utilisation détournée et ouvre de nouvelles perspectives, comme dans Theme Park World, sorti en 1999, où le mode photo permettait de se promener dans son parc d'attractions comme un visiteur, et profiter pleinement de l'ambiance. Quand j'ai compris que la photo était au cœur de la mécanique proposée par Toem, je me suis demandé quel traitement était réservé à l'interface. Et je n'ai pas été déçu. Le fait que la plupart du jeu ne se passe pas en vue subjective renforce l'immersion particulière de la vue dans l'œilleton. Les codes classiques de l'appareil photo sont présents : mise au point, zoom, selfie, cadrage. Ce dernier point est d'ailleurs intraitable : si le sujet photographié est mal cadré, sa légende n'apparaît pas et votre cliché est donc inutilisable. Le jeu ne vous l'explique pas clairement mais l'expérience et la confrontation avec les personnages oui : montrez une photo de l'objet de votre quête mal cadré et celle-ci ne sera pas complétée. C'est ainsi que j'ai gagné quelques allers et retours, avant de faire davantage attention à bien gérer le cadrage et la mise au point pour "déclencher" l'apparition de sa légende, et d'appuyer pour de bon sur le bouton déclencheur.
Faisons une mise au point
Les Plus
  • Visuellement très réussi
  • Un univers à part entière
  • La mécanique de défis photos
  • Les environnements riches en détails
Les Moins
  • Redondant de ville en ville
  • Le manque de clarté dans les objectifs oubliés
Résultat

Une mécanique simple mais efficace, un graphisme original, une ambiance agréable qui s'en dégage : Toem n'est pas loin d'être le petit bijou où il fait bon de déambuler, appareil photo en bandoulière, les yeux grands ouverts sur des scènes et êtres improbables qui feront un excellent cliché. Une redondance s'installe cependant dans le titre, avec un manque de clarté dans les objectifs ce qui vous fera perdre le fil si vous décrochez du jeu quelques jours. Dommage, car de petites aides visuelles ou davantage de contexte dans les discussions avec les personnages auraient évité de se sentir seul par moment.

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