Test | Alex Kidd in Miracle World DX

07 sept. 2021

L'histoire est à ce point mémorable qu'elle s'inscrit dans la légende des siècles. Alex Kidd doit sauver le monde de Radaxian dont il est le prince héritier. Pour cela, il lui faut maîtriser l'art du Shellcore qui lui permet de briser n'importe quel bloc et d'affronter ses pires ennemis au chifoumi...

Si le scénario est resté aussi sec qu'à l'époque, les développeurs ont tout de même essayé d'y apporter quelques éléments cosmétiques. Comme la présence de PNJ posés dans les niveaux afin de leur donner plus de vie et de rendre ce scénario plus engageant. La chose est louable, le jeu original n'est fait que d'aplats de couleurs monochromes rudimentaires ; aujourd'hui entièrement retravaillés graphiquement, les niveaux sont visuellement séduisants, extrêmement caractérisés et ont une identité autrefois laissée à notre imagination. Tout en étant cohérent, le travail accompli est respectueux, de toute beauté et n'en fait jamais trop.

Pour ce qui est de la jouabilité, tout a été laissé à l'identique et c'est tant mieux. Ressortir Alex Kidd en changeant sa jouabilité n'aurait eu aucun sens, car c'est justement dans ses mécaniques de sauts à retardement et dans ses atterrissages savonneux que la cohabitation avec des niveaux minimalistes et aménageables offrait déjà toute sa saveur et sa magie. Ses blocs que l'on détruit pour s'ouvrir un passage, ou dont on se sert parfois pour se retenir d'un élan, ses passages que l'on s'aménage à sa guise sont les signes d'un jeu très précurseur, à l'image de ses niveaux que l'on traverse à l'envie de nos possibilités : à pied, à moto, en hélicoptère, en volant, en nageant... Autant de relectures d'une aventure inépuisable... Puis ses combats de boss inoubliables au chifoumi ou ses improbables mini boss tous plus inventifs que jamais... Alors aujourd'hui c'est sans doute too much, mais à l'époque, sans sauvegarde, sans continue, la pression était telle que chaque boss était un combat au sommet...

Le jeu comprend aussi des sauvegardes automatiques, mais même si cela vous évite de recommencer le jeu et les niveaux depuis le début, ça le déséquilibre et rend le retour à la partie désagréable. Les niveaux d'Alex Kidd se jouent en synergie avec les objets disséminés dans les niveaux, ainsi certains morceaux de niveau sont pensés pour être joués avec l'objet que l'on vous donne en chemin. Reprendre un niveau en cours, c'est devoir se retaper des passages ou des boss plus laborieux puisqu'il vous manquera l'objet censé rendre votre progression plus fluide. Mais bon, rien d'insurmontable, et au pire vous activerez le mode de jeu avec des vies en continue.

Ceux qui ont connu le jeu seront aux anges, quel bonheur de se refaire la main sur Alex Kidd et de voir la quantité de souvenirs s'éveiller en jouant. Le faire découvrir est une autre histoire, sa jouabilité savoureuse mais datée et sa sauvegarde automatique punitive n'aide pas à se lancer dans l'aventure. Puis à ce tarif, c'est trop cher, il n'y aucun bonus musical ni d'archives... Reste un jeu culte à découvrir absolument, ici dans sa version premium.

Si le travail graphique est joli et met une bonne claque lorsqu'on passe d'une version à l'autre, on est encore loin du travail de Lizardcube sur Wonder Boy : The Dragon's Trap... Les personnages sont soignés, les décors réinterprétés avec soin, sans grandiloquence, mais c'est quand même timide et faire quelque chose de plus monumental n'aurait fâché personne...

D'ailleurs c'est très drôle car si les niveaux sont les mêmes, la version d'il y a 30 ans vous semblera bizarrement plus précise, en terme de jouabilité pure les niveaux s'enchaînent mieux alors même que c'est le même jeu et que les différences ne sont que cosmétiques...