Test | Judgment
24 mai 2021

Inspecteur Cardio-Gadget

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Judgment
  • Éditeur SEGA
  • Développeur SEGA
  • Sortie initiale 25 juin 2019
  • Genres Action, Aventure

Détective privé, c'est un métier : filatures, indics, poursuites... Judgment coche toutes les cases et en rajoute une au passage : la course à pied.

L'histoire

Takayuki Yagami a réussi un exploit : faire acquitter un tueur en série, dans un pays où 99 % des inculpés sont condamnés (demandez à Carlos Ghosn). Problème : le tueur récidive aussitôt, culpabilisant Takayuki et lui faisant perdre son poste d'avocat. Reconverti détective privé, vous traînez avec le yakuza Masaharu Kaito, en vivant de petits boulots. Jusqu'à ce que des meurtres barbares vous ramènent à vos vieux démons.
Des meurtres barbares vous ramènent à vos vieux démons

Le principe

Le scénario vous oblige à multiplier les courses dans le même quartier, du début à la fin du jeu.

Produit par l'équipe des Yakuza, Judgment reprend tous les codes de ses grands frères. Personnages hauts en couleur, nombreux dialogues, combats incessants, mini jeux, tout y est. La boucle de gameplay repose sur des briques qui se suivent et se ressemblent : filer discrètement quelqu'un. Lui courir après avec des Quick Time Events pour esquiver les obstacles. Examiner un endroit en vue subjective. Tabasser des groupes d'ennemis, à mains nues ou avec des objets du décor. Piloter un drone pour écouter une conversation ou trouver un otage.

Toutes ces séquences ne se valent pas – la récupération d'indices est parfois une purge. Il faut accepter de scanner l'environnement sans aucun indice visuel ni sonore pour vous indiquer que vous chauffez – ne parlons pas de cette vis qu'il fallait trouver dans une ruelle, derrière des poubelles, et qui semble juste avoir été planquée là pour rallonger la durée de vie. Faire de très nombreux allers-retours dans les mêmes endroits flingue l'intérêt du jeu, sans toujours donner l'impression d'avancer dans l'enquête. Un détour imposé par le parloir ne vous apprend rien par exemple. Dommage quand vous aviez pris un taxi après avoir traversé tout le quartier au pas de course – le même quartier, du début à la fin du jeu.
Les allers-retours flinguent l'intérêt du jeu

Le Japon

Les filatures ne sont pas passionnantes : tous les endroits où se cacher sont indiqués au sol.

Les premières heures sont pourtant prometteuses. Le quartier de Kamurocho est incroyablement vivant avec ses nombreux restaurants, ses supérettes, ses courses de drones et... ses tripots clandestins. Vous pouvez passer des dizaines d'heures à jouer au black jack ou au poker dans une ambiance détendue, au milieu de paumés et d'hôtesses ravissantes. Sans oublier les salles d'arcade. Beaucoup de vieux jeux Sega y sont entièrement jouables, depuis Out Run et son chrono impitoyable jusqu'à Virtua Fighter 5 et son boss chromé Dural. C'est tout bête mais ce genre de mini jeux fait remonter des gros souvenirs pixélisés.
Le quartier de Kamurocho est incroyablement vivant

Les combats

Certains consommables rendent les combats beaucoup plus faciles.

Évidemment, vous n'allez pas passer tout votre temps dans les salles d'arcade : il faut aussi tataner des yakuzas dans la rue et jusque dans leurs bureaux. Les combats sont réussis : attraper un vélo, un cône de circulation ou un fauteuil pour l'envoyer sur un ennemi fait toujours son petit effet. Judgment propose aussi des pouvoirs spéciaux à base de feu ou d'électricité pour décupler les dégâts pendant une brève période de temps.

Mais il faut surtout acheter de nouveaux combos comme passer dans le dos des ennemis ou prendre appui sur les murs. À noter que vous pouvez toujours aller dans votre inventaire même en plein combat de boss pour recharger votre barre de vie, à condition d'avoir assez de provisions en stock. Survivre aux pires combats n'est donc pas bien difficile, et heureusement : la caméra rapprochée ne permet pas de bien voir les ennemis qui vous arrivent dans le dos.
Vous pouvez acheter des attaques spéciales

Pour qui ?

Les boss ont des attaques spéciales qui déclenchent des QTE.

Judgment est le petit frère sérieux des Yakuza. On y retrouve les mini jeux, les protagonistes caricaturaux, la mise en scène soignée, la maniabilité pataude et les combats délirants. Est-ce que l'enquête et le rôle de détective suffiront aux puristes ? Probablement. Est-ce que les petits nouveaux qui découvrent le genre seront séduits ? C'est moins évident. Le scénario beaucoup trop dilué et les allers-retours incessants émoussent le rythme et l'intérêt. Comme quoi, à force de rallonger la sauce, on finit par perdre le goût.
Le petit frère sérieux des Yakuza
Les Plus
  • Le quartier de Kamurocho
  • Les combats nerveux
  • Le scénario réaliste
Les Moins
  • La maniabilité pataude
  • Les nombreux allers-retours qui ne font pas avancer l'intrigue
  • De grosses longueurs dans les enquêtes
Résultat

Si vous aimez les Yakuza, vous aimerez Judgment. Le gameplay est le même, avec une petite touche de sérieux peut-être par rapport au grand frère et à ses combats loufoques – pas de homards ou d'attaques de pigeons ici. Reste qu'on aurait bien aimé un scénario moins délayé et des allers-retours moins rébarbatifs.

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