Test | El Hijo
05 avr. 2021

Tu seras discret mon fils

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El Hijo

L'ouest sauvage, les bandits, la couleur ocre, voilà les bases de El Hijo, le dernier jeu d'Honig Studios et Quantum Frog. Après son succès sur PC en décembre, le petit jeu indépendant franchit la barrière des consoles et débarque sur toutes les plateformes. Sortez votre harmonica, votre poncho et vos santiags et en route pour les terres désertiques d'El Hijo.

L'histoire

Le postulat de départ de El Hijo est assez simple et se trouve présenté dans le prologue du jeu. Vous incarnez un jeune enfant laissé par sa mère dans un monastère après l'incendie de leur maison par un groupe de bandits. Mais le monastère qui vous accueille à des allures de prison et l'époque du western étant ce qu'elle est, vous tentez rapidement de vous échapper pour retrouver votre maternelle. Mais les moines qui s'occupent de vous ne sont pas spécialement conciliants avec la fugue, surtout que des choses étranges se passent dans le cloître.

Tout comme l'histoire, les graphismes, sans être poussés, sont assez mignons pour créer une ambiance western des plus plaisantes. Les bases des couleurs ocres et beiges fonctionnent parfaitement et tous les petits détails des décors viennent enrichir le parcours. La bande-son colle aussi très bien au thème. Vous pourrez regretter sa relative discrétion par moment mais pas de faute grave à signaler.
Les bons, les moines et les truands

Le principe

Votre oiseau vous permet d'avoir une vue d'ensemble.

El Hijo joue sur un mécanisme simple d'infiltration sans armes ni violence mais avec quelques accessoires. La plus grosse activité du jeu consiste à se cacher, attendre que l'ennemi tourne le dos pour passer ou encore se tapir dans l'ombre. Votre chant de vision peut être amélioré un cours instant grâce à votre oiseau, sur la simple pression de RB. À vous de patienter pour voir les chemins des gardes et autres guets fixes et vous tracer un itinéraire préférentiel. Car le jeu vous permet régulièrement plusieurs voies, laissant à votre esprit le plaisir d'une action plus ou moins risquée plutôt qu'une autre.

Pour pimenter vos escapades, le petit garçon est équipé d'un lance-pierre, servant à créer un bruit et une distraction. Bien vite, vous trouvez des jouets qui créent des diversions pour les méchants ou des chaussures pour courir plus longtemps. Tous ces éléments sont classiques et donnent malheureusement rapidement un sentiment de redondance. Le nuage de spores de cactus, rendant votre personnage invisible, est un élément intéressant, d'autant qu'il est limité en quantité et en durée. Mais la principale variation vient de l'alternance entre la mère et le fils. Celle-ci dispose d'un gameplay plus nerveux avec notamment des interactions de sauts et d'escalade.

Heureusement, pour agrémenter votre fuite à pas feutrés, des énigmes ont été intercalées avec l'infiltration. Ne vous attendez pas ici à quelque chose d'inaccessible mais elles sont bien pensées et permettent régulièrement d'oublier la répétitivité du jeu. L'ensemble est bien dosé et permet de ne pas s'ennuyer. Il vous faut durant ces phases être particulièrement attentif, au risque d'être bloqué bêtement à la fin du niveau et de devoir faire demi-tour pour tout vérifier.
De l'infiltration sans violence ni haine

Pour qui ?

Les moines semblent avoir un problème avec les enfants.

Sans aucun détour possible, El Hijo se destine aux amateurs d'infiltration plus que d'énigmes. Tous les éléments sont réunis pour satisfaire ces derniers même si le jeu s'avère assez varié. Sa durée d'environ cinq heures l'ouvre cependant aisément à un public plus large, d'autant que la direction artistique s'avère réussie pour un prix des plus raisonnables.
Pas besoin d'être solide comme serpent

L'anecdote

Les décors sont variés et globalement réussis, permettant plusieurs approches.

El Hijo ne possède pas vraiment de rejouabilité hormis le plaisir d'aller chasser les succès. Cela passe pourtant par la hausse drastique de la difficulté puisque vous devez sauver tous les enfants mais aussi et surtout finir tous les niveaux sans jamais vous faire repérer. Et vous trouverez là un vrai challenge alors n'hésitez pas à essayer sur quelques niveaux, surtout à partir du niveau dix-huit.
La difficulté du jeu poncé
Les Plus
  • Un level design qui permet plusieurs approches
  • Le gameplay agréable et varié
  • Un univers et une ambiance maîtrisés
  • Durée correcte pour le prix (30 chapitres, environ 9-10 h pour le 100 %)
Les Moins
  • Un peu redondant sur la fin malgré les variations de gameplay mère-fils
  • La bande-son se fait souvent trop discrète
Résultat

Avec des mécanismes simples et même évidents, les créateurs de El Hijo nous rappellent que, parfois, simple mais bien fait est suffisant pour être réellement plaisant. Le jeu ne révolutionne en rien le genre de l'infiltration mais toutes les bases sont maîtrisées ce qui donne au jeu un véritable supplément d'âme malgré quelques lourdeurs et répétitivités. Les variations de gameplay entre mère et fils ainsi que les énigmes rendent les cinq heures nécessaires à voir le bout de l'aventure des plus agréables. La bande-son plus présente et quelques niveaux de plus auraient été salutaires pour faire basculer le jeu.

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