Test | Hitman 3
07 févr. 2021

L'éblouissant homme dans l'ombre

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Hitman 3

L'ombre est souvent associée à l'obscurité. Mais sans lumière, pas d'ombre. Et ça, les Danois d'IO Interactive l'ont parfaitement compris. En se consacrant quasi exclusivement à la licence Hitman depuis plus de 20 ans, l'équipe peaufine le concept de l'infiltration hollywoodienne volet après volet, en y apportant à chaque fois la touche qui rendra la dernière itération indispensable. Avec cette conclusion trilogique, le célèbre Agent 47 a-t-il encore fait mouche ?

L'histoire

Attention, si vous débarquez dans la série, l'intrigue de ce Hitman 3 vous paraîtra bien obscure. Et pour cause : il s'agit du volet final d'une trilogie, une vraie. Une piqûre de rappel pour les distraits et une première injection pour les novices sont donc de mise. L'Agent 47 continue sa traque du Constant, le leader de l'ICA, une agence de mercenaires dont notre héros était autrefois l'employé. Cette chasse à l'homme va l'entraîner aux quatre coins du monde : Dubaï aux Émirats arabes unis, dans le Dartmoor en Angleterre, à Berlin en Allemagne, à Chongqing en Chine, à Mendoza en Argentine et dans les Carpates en Roumanie. Voilà de quoi vous permettre de voir du pays sans avoir besoin de brandir un passeport vaccinal. Le scénario y va bien sûr de son lot de rebondissements mais est surtout déroulé via des cinématiques impeccables. Même si vous ne saisissez pas toujours tous les tenants et aboutissants, l'intrigue vous tient en haleine grâce à une mise en scène de premier ordre.
Le compte est bon pour 47

Le principe

Les chemins vers l'élimination sont multiples et parfois inattendus.

Depuis qu'elle a été rebootée en 2016, la série Hitman peut se targuer d'être la meilleure du moment niveau infiltration. Les possibilités sont énormes, la générosité du gameplay est tout bonnement hallucinante, aussi bien en terme de progression dans l'ombre que de crimes discrets. Mais reprenons depuis le début, histoire de vous rafraîchir la mémoire ou de la déflorer.

Pour chaque mission, vous débarquez dans un niveau au level design aux petits oignons (l'un des meilleurs qui soit) et devez approcher une ou plusieurs cibles. Parfois, ces cibles vous sont déjà connues, d'autres, vous devez les découvrir par vous-même. Pour parvenir à vos fins (enfin surtout celle de votre contrat), les chemins sont multiples. À vous d'emprunter les moins exposés, en vous déguisant par exemple, et de profiter des opportunités que les décors peuvent vous offrir : un lustre à décrocher, une multiprise à dénuder, une boule à facettes à exploser, etc. Chaque niveau dispose de plusieurs intrigues pour vous permettre de progresser jusqu'à la cible l'air de rien. En Chine notamment, en vous faisant passer pour un cobaye, vous pouvez participer à une expérience en tête à tête avec l'une de vos cibles. Le concept est terriblement jouissif, vous n'avez même pas à serrer les fesses car personne ne se doute de votre véritable identité.

Pour les habitués, ce troisième volet apporte deux nouveautés sympathiques. L'appareil photo vous permet d'obtenir des informations sur certains personnages ou de déverrouiller portes et fenêtres connectées. Quant aux coffres-forts, cette fois-ci, ils ne sont plus auto-déverrouillables. Il vous appartient de dénicher le code à quatre chiffres dissimulés aux alentours. Ainsi, votre visite du manoir anglais est particulièrement réussie à ce niveau-là. Scrutez bien les décors pour repérer la combinaison magique.
Pour vivre (heureux), vivons cachés

Pour qui ?

Écouter une conversation peut être riche en enseignements.

Les habitués seront en terrain archi connu puisque ce volet est en tous points identique aux deux précédents. Mais quand on aime un gâteau aussi succulent, c'est pour la vie, non ? L'ajout de deux petites nouveautés permet d'apporter le minimum de fraîcheur nécessaire. Mais c'est surtout le plaisir de retrouver un gameplay aussi réjouissant sur des niveaux parfaitement étudiés (et à la replay value considérable) qui finit d'enfoncer le clou.

Pour les novices, cet épisode est évidemment le plus abouti techniquement et ludiquement parlant. À tel point que même en découvrant la série avec lui, et donc en mettant de côté le scénario qui sera bien entendu incompréhensible, vous disposerez d'une expérience de choix. Attention tout de même, il faut aimer la minutie, la précision et la patience car foncer dans le tas ne vous mènera qu'à la morgue.
Un plaisir renouvelé mais accessible aux novices

L'anecdote

Les environnements sont une fois encore un délice pour la rétine.

Dans cet épisode, l'Agent 47 dispose d'un outil bien pratique : l'appareil photo. Son utilisation est parfois indispensable pour mener à bien votre mission mais n'hésitez pas à aussi le sortir régulièrement "pour tester". Notamment sur les tableaux blancs que vous allez croiser dans les bureaux ou autres pièces réservés au staff. Il vous permettra par exemple de lire des post-it bourrés de références à la pop culture. Ces easter eggs sont légion et apportent une profondeur très sympathique à votre expérience de jeu.
Osez expérimenter

Greed - DLC #1

Bientôt un avis sur le premier DLC : Greed !
Les Plus
  • Un level design d'exception
  • Une replay value d'exception pour le genre
  • La diversité des intrigues
  • Des chemins multiples
  • Des décors éblouissants
  • Un niveau final magistralement linéaire et hollywoodien
  • Plein de clins d'œil à découvrir
  • Une bande sonore subtile
Les Moins
  • Peu de nouveautés pour les habitués
  • C'est la fin...
Résultat

Initié en 2016, le revival de la série d'infiltration Hitman poursuit son petit bonhomme de chemin. OK, l'expression est mal choisie car ici rien n'est petit, et encore moins pépère. Après deux premières saisons impeccables, Hitman 3 clôture magistralement la trilogie. Tout y est grandiose, du level design aux environnements, en passant par le nombre hallucinant de façons de remplir chaque contrat. Cette liberté d'action très motivante paradoxalement associée à une précision au cordeau vous offre un gameplay absolument jouissif. Ce petit bijou (re)place définitivement l'Agent 47 au panthéon des grands noms du jeu vidéo.

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