Test | Ride 4
09 nov. 2020

Une évolution étincelante et inspirée mais minimisée

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Ride 4

Alors que le panel de Milestone s'est enrichi cette année d'un joli MotoGP 20, le studio italien spécialiste du deux-roues nous propose Ride 4, la suite de son jeu catalogue de moto. Pourtant, pour réussir ce passage de relais, Milestone avait du travail afin d'améliorer son grand projet, notamment sur l'IA. Et la mention de MotoGP 20 dans cette introduction n'est pas anodine. Enfourchez votre machine pour une visite guidée sur un air de déjà-vu !

Le principe

Ride 4 n'est pas seulement une amélioration de son prédécesseur, mais une volonté de proposer une simulation de jeu de moto à la Forza. Le travail sur le rendu des motos est impressionnant et le moindre zoom pendant une course laisse apparaître la multitude de détails des engins. Pas moins de trente circuits ont été scannés afin de multiplier les terrains de jeu, vous proposant de tester vos aptitudes au pilotage sur les circuits du Nürburgring, de Mugello, de Monza ou bien de Magny-Cours. Si le résultat est plutôt pas mal pour un jeu de moto, cela reste encore en dessous des équivalents automobiles et, surtout avant la sortie des DLC, moins que Ride 3.

Le mode carrière, lui, recule d'un cran en proposant quelque chose de standard mais dont la forme a été revue à l'austérité globalement. Engagé sur les circuits européens, asiatiques ou américains, vous devez enchaîner les courses, les contre-la-montre et autres essais pour glaner des points et essayer de monter en ligue mondiale et ainsi de suite. Vous êtes privé d'animation de victoire hormis la petite caméra de fin de course et cela retire un peu de vie au jeu. Mais le plus gros défaut vient sans doute de la difficulté qui oscille étrangement. Sur les contre-la-montre, la moindre morsure sur la ligne vous fait perdre. Et le pire, c'est que vous ne pouvez pas directement recommencer, vous devez sortir de la course pour y rentrer à nouveau. Vous avez plus la sensation de passer votre temps dans les menus que d'essayer d'améliorer vos temps.

Côté personnalisation, Ride 4 a pompé littéralement les bases de MotoGP 20 en proposant toute une série de sets pour les motos ou l'équipement de votre motard. Le tout est relativement riche et vous passerez un certain temps dans votre garage. Vous pouvez aussi changer certaines pièces de vos machines pour gagner en performance. Que ce soit le bloc moteur, le kit chaîne racing ou les sorties d'échappements type Akrapovic, tous ces choix vous coûteront de l'argent et modifieront les performances de vos machines. Mais pas seulement car les différentes sorties d'échappement modifieront aussi leurs sons, et c'est très appréciable d'entendre le travail fourni sur la sonorité des machines.

Derniers gros ajout de cette version : le mode endurance et la gestion des consommables. En effet, dans ce mode où vous choisissez la durée de la course entre 20 minutes et 24 heures, les passages aux stands revêtent une importance capitale dans votre course, l'IA ayant toujours la fâcheuse tendance à faire son passage dans les derniers tours. Pourtant, c'est bien l'IA ANNA (celle de MotoGP 20) qui est utilisée ici. L'amélioration est conséquente par rapport à Ride 3 donnant un aspect plus réaliste aux affrontements, même si les collisions par l'arrière sont nombreuses dans le dernier tour, surtout quand le rewind est désactivé.
Moins de motos, plus de réalisme

Le multi

La modélisation des bécanes est magnifique, ce qu'il y a derrière beaucoup moins.

Milestone avait envie de proposer une expérience toujours plus riche et a mis à disposition des serveurs dédiés. L'ensemble des propositions est classique mais il faut avouer que le multijoueur est assez agréable à parcourir sauf quand vous lancez une partie pour regarder les autres jouer (et cela arrive souvent). Nous n'avons rien vu de spécial à reprocher et, pour une fois, nous avons pu enchaîner les parties même si le plus souvent les affrontements sont à quatre ou cinq plutôt que douze, histoire de ne pas attendre trois heures.
Plus que jamais solide

Pour qui ?

Chaque moto a un comportement différent en course, il faut souvent un petit temps d'adaptation.

Autant vous prévenir de suite, l'exigence est au cœur de Ride 4 ce qui le rend désappointant surtout en mode carrière. En plus d'un emballage austère, les objectifs sont souvent difficiles, et le coût d'une moto va vous pousser à la garder un petit moment. Pourtant, une fois les bases acquises, Ride 4 procure de bonne sensation de pilotage. Surtout que chaque moto nécessite un petit temps d'acclimatation ce qui pousse régulièrement à réaugmenter l'assistance le temps de l'apprentissage. Il vous faudra donc de la patience pour espérer avoir un garage correct.
Les pilotes ambitieux et patients

L'anecdote

Les accidents ont un rendu encore plus réaliste même s'il persiste quelques défauts.

Ride 4 se veut comme la version moto de la série Forza Motorsport. Et même si le catalogue est moins impressionnant qu'il y a deux ans, vous y trouverez de nombreuses machines de série comme le 600 Hornet de Honda ou le 1300 XJR de chez Yamaha. Même Harley Davidson a le droit d'intégrer ce casting (certes, ce ne sont pas les meilleurs modèles). Et après les DLC payants ou gratuits, soit au total 29 ajouts pour un an pour 81 motos et 4 courses, rares sont ceux qui ne devraient pas trouver leur modèle de deux-roues dans le jeu.
Un plan onéreux et riche sur un an
Les Plus
  • La modélisation des motos est impressionnante
  • L'outil de personnalisation des engins et équipements très riche
  • Un gros progrès visuel par rapport à Ride 3
  • La météo dynamique
  • Les ajouts liés à MotoGP 20 (IA, gestion des consommables)
Les Moins
  • La difficulté des contre-la-montre est au delà de tout mot
  • Le mode carrière est terne
  • Les chocs par l'arrière, la terreur de ceux qui sont en tête trop tôt dans la course
  • La politique de DLC discutable pour un nombre de motos limité
Résultat

L'année 2020 a été riche en jeux de moto. Outre MotoGP 20, c'est surtout TT Isle Of Man 2 qui est venu titiller nos âmes de pilotes. Et Ride 4 vient se placer entre ces deux titres pour proposer une expérience riche en motos de série mais avec une orientation racing prononcée. Avec son catalogue conséquent mais minime par rapport à son prédécesseur, ce sont les nombreuses améliorations visuelles et sur l'IA qui donnent du corps à ce titre. L'endurance apporte aussi de la fraîcheur dans des courses longues et stratégiques. Mais Ride 4 se met des bâtons dans les roues seul par sa difficulté variable et sa politique de DLC onéreuse. Un bon titre pour les motards mais qui a encore besoin d'être rodé.

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