Test | Prinny 1 & 2 : Exploded and Reloaded
11 nov. 2020

Vous allez pleurer vos Prinnies !

Testé par sur
Prinny 1 & 2

Sachant que la Switch a connu la sortie de quasiment tous les épisodes de la saga Disgaea, vous n'allez quand même pas vous étonnez de l'arrivée de Prinny ? Bien au contraire, réjouissez-vous ! Pour vous qui avez toujours voulu vous aventurer dans l'univers de la maison mère, sans jamais oser, par manque de temps ou d'envie de prendre la série dans le désordre, Prinny 1 & 2 : Exploded and Reloaded est la compilation rêvée. Prinny est la porte d'entrée (des Enfers) idéale à l'univers, à l'humour et aux exigences qui ne trahissent en rien la licence.

L'histoire

Idée fabuleuse : cette fois on incarne un Prinny et l'introduction du jeu est un pur délice qui s'ouvre sur une injonction à aller de l'avant comme le lapin blanc dans Alice. Vite, vite ! D'emblée, manette en main, vous apprenez les rudiments d'un niveau entre sauts, double sauts, attaque/attaque sautée, attaque rodéo, course ; un boss vous aguerrira même à la dure avant de rejoindre les rangs d'une armée de Prinnies. Les Prinnies sont des esclaves qui obéissent aux ordres d'un Overlord. Ici ce sera Maîtresse Etna, qui s'est fait voler son dessert dans le premier épisode, et dans le second ce sera sa culotte qui sera dérobée par un Moriarty très Myazakesque. Comme vous le voyez, il va falloir déplacer une armée pour des valeurs et des causes qui en valent la peine !
Dans Prinny 1 & 2 : Exploded and Reloaded, si vous ne contrôlez qu'un Prinny à la fois, chaque mort vous donne le contrôle d'un nouveau en espérant que vous terminiez le jeu avant d'avoir décimé les 1000 Prinnies qui constituent votre armée.

Vous allez être surpris, Prinny 1 & 2 : Exploded and Reloaded comme Disgaea est un jeu certes loufoque, mais aussi et surtout très écrit ; le deuxième épisode prend même soin de construire et de penser des bribes de mises en scène. Pour un jeu d'arcade-plateforme pur jus, il y a un plaisir des mots, de la vanne et de situations potaches. Le jeu prend son temps pour être à la fois fidèle à l'esprit de la série et inventer sa propre singularité.

Les musiques, les décors et les ennemis creepy tellement emblématiques sont certes d'une grande simplicité mais ont un impact fort, indémodable et font d'emblée vivre l'univers. Néanmoins, si le deuxième épisode est plus chatoyant, ses paysages plus diversifiés et vivants, sachez tout de même que ces jeux accusent leur âge et passer d'un écran de PSP à l'écran de votre salon vous donnera quelques sueurs froides. Mais qu'importe, c'est spécifiquement le genre de jeu pensé pour le jeu nomade et dans cette configuration c'est le bonheur.
Un jeu très écrit

Le principe

Etna une vraie folle dingue.

Si la série principale est un tactical-RPG, ici vous êtes dans un jeu d'action-plateforme à l'ancienne proche d'un Mega Man pour le cheminement, Ghosts 'n Goblins pour sa jouabilité, avec quelques légères résonances à la Metal Slug. Les deux Prinny sont identiques et vous permettent de choisir votre stage (nombre) ; comme toujours l'intérêt est d'abord de ne pas bloquer dans un niveau et que la frustration s'installe. Puis didactique puisque butiner d'un niveau à l'autre permet de s'approprier la découverte des différents ennemis et le rythme comme déréglé des niveaux.

De manière très maline, le jeu se joue à la perfection des particularités très balourdes du personnage en les prenant de face. Les niveaux sont limités à 8 minutes et les affrontements avec les boss à 3. Le personnage très potelé ne court pas mais peut utiliser une course bélier qui le laisse essoufflé, s'il se fait toucher il recule de manière notable, en l'air il ne peut changer de trajectoire, les plateformes et ennemis sont ajustés de manière sadique, peu naturels, toujours en amont ou en aval d'un point de chute qui conviendrait le mieux. Il vous faudra donc vous débarrasser des ennemis en proue avec une attaque sautée qui a l'avantage d'une portée à distance ou couper l'élan d'un saut avec une attaque rodéo. De plus, les niveaux sont souvent assaillis de chutes de projectiles aléatoires qui rajoutent de l'hasardeux là où tout est déjà périlleux. Notons aussi les rares phases à bord de véhicules dont on comprend l'hommage mais qui dénotent, cassent le rythme et s'apprivoisent inutilement.

Un jeu au millimètre près qui va mettre vos nerfs à rude épreuve mais qui reste pourtant très agréable. En ayant 1000 vies, perdre n'est jamais un défaut où vous remettez un crédit, revenez à un menu... Les checkpoints étant aussi très bien placés, la partie se lance instantanément tant qu'il vous reste des Prinnies et stimule l'expérience, la progression et favorise la pratique où l'échec côtoie l'amusement décomplexé.
Le jeu se joue des particularités très balourdes du personnage

Pour qui ?

Les portails qui conduisent aux boss.

[gamesheet=12453]Prinny[gamesheet] vient élargir l'univers Disgaea et apporte une pierre à l'édifice solide que les fans se doivent d'essayer. Ensuite, en qualité de jeu d'arcade-plateforme, c'est un jeu à découvrir pour les amateurs d'expérience hardcore qui ne manqueront de vouloir réaliser les meilleurs scores. Pour ceux qui ne sont pas habitués, soyez certains que vous allez souffrir mais le jeu parfaitement pensé garde constamment un enthousiasme qui vous fera revenir, vous améliorer et vous rendre fier un niveau achevé.
Vous serez fier à chaque niveau achevé

L'anecdote

Des boss pleins de personnalité.

Notons qu'en bon jeu d'arcade ce jeu se joue pour le score, l'amélioration de celui-ci et pour le challenge que cela représente. Ce n'est pas un jeu d'aventure à la Wonder Boy : The Dragon's Trap malgré ses qualités narratives. Prinny 1 & 2 : Exploded and Reloaded reste un jeu long, riche avec d'innombrables secrets à découvrir et dont les DLC sont inclus. En contrepartie il faudra bien évidemment accepter le postulat de son genre : le pur jeu d'arcade.
Accepter le postulat de son genre
Les Plus
  • La jouabilité du personnage
  • L'agencement des niveaux
  • Un rythme de jeu véritablement original
  • L'univers est un enchantement
Les Moins
  • Les phases en véhicule
  • Trop court pour les plus forts
Résultat

La satisfaction viendra seulement de votre persévérance récompensée par vos progrès, rien d'autre. Prinny est un jeu à l'ancienne, qu'on apprend à maîtriser à la dure, dans les conditions d'un die and retry. Mais pour peu que vous vous accrochiez, c'est un grand bonheur : essentiellement parce qu'il s'emporte partout, sa difficulté est ajustable, ses combats de boss sont aussi intenses que dans Hollow Knight et ses niveaux courts favorisent l'apprentissage et les performances. Prinny est de ces jeux qui ne manquent pas d'occasions pour être joué.

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