Test | WRC 9
14 sept. 2020

Le jeu des 7 erreurs

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WRC 9

Vous aimez les jeux de rallye ? Attention, pas les jeux arcade où vous emboutissez d'autres voitures dans la gadoue. Non, les vrais jeux de rallye. En solo. Où votre adversaire est le chrono. Où votre bolide se faufile entre les vignobles allemands. Où les pneus hurlent sur l'asphalte brûlant. Avec le stress du retard. La prise de risque parfois fatale... Si vos battements de cœur s'accélèrent à la lecture de cette introduction, c'est que WRC 9 a de fortes chances de vous séduire.

L'histoire

WRC 9 propose de commencer en WRC Junior ou WRC 3. Votre but : devenir le nouveau champion du monde. Vous choisissez votre équipe technique, financière, etc., sélectionnez des épreuves au calendrier, engrangez argent et expérience et investissez dans un arbre de recherche et développement. Simple, efficace, aride : pas de scénario, de rivalités, de cinématiques hors podiums... Passée l'excitation de la découverte, l'intérêt retombe. Restent les autres modes de jeu solo, notamment les Défis qui permettent d'enchaîner des épreuves très variées (essais, voitures légendaires, conditions extrêmes avec un véhicule cassé, etc.), de gagner des points et de débloquer de nouvelles épreuves. Dommage que le contenu soit identique aux événements du mode Carrière. Les Saisons proposent un mode purgé de toute gestion. Et les parties rapides permettent de choisir le rallye et le véhicule de son choix – idéal pour s'entraîner avant une spéciale difficile. Rien de vraiment neuf sous le soleil toutefois. Pour cela, il faut plutôt regarder du côté du multi.
Le mode Carrière est repris de WRC 8

Le multi

Vous voyez le fantôme de votre rival en écran splitté.

La grosse nouveauté, ce sont les Clubs. Vous pouvez en rejoindre 3 ou en créer 1 pour participer à des épreuves – jusqu'à 8 spéciales à boucler en 1 semaine. La pression est maximale car il est impossible de recommencer une fois la spéciale finie : vous voyez votre chrono, votre position dans le classement et... bye, retour au menu. C'est un peu sec. Les autres modes sont plus classiques : défis quotidiens et hebdos, parties rapides (qui plantaient encore parfois 1 semaine après le lancement, malgré le patch 1.03)... Pour ceux qui aiment le multi local, un mode 2 joueurs en écran splitté est inclus – votre adversaire étant visible sous forme de fantôme. Tous ces modes sont réussis, maintenant que les problèmes initiaux de serveurs ont été réglés.
Les Clubs, la vraie nouveauté

Les nouveautés

Heureusement que recommencer une spéciale est instantané : pas de chargements.

Outre les Clubs, les changements viennent surtout des 3 nouveaux rallyes officiels : Nouvelle-Zélande, Kenya et Japon, qui proposent 7 à 8 spéciales. Le Kenya est vraiment dépaysant avec ses portions très ouvertes, sa surface unique et ses animaux sauvages – n'essayez pas de faire du safari photo au milieu des zèbres et des girafes, vous seriez ramené illico sur la piste. Manquent le Chili, annulé fin 2019, ainsi que l'Australie, la Corse et la Catalogne. Les dix autres rallyes issus du précédent opus sont de retour, mais c'est dommage de ne pas retrouver les anciennes spéciales dans les Défis. Enfin, la maniabilité a été améliorée, avec un gros travail sur les suspensions. Les transferts de masse sont peut-être un peu plus marqués aussi, mais honnêtement les améliorations sont subtiles. Et c'est le principal grief que l'on peut faire à cette suite.
Le Kenya est vraiment dépaysant

Pour qui ?

Au jeu des sept erreurs, WRC 9 ressemble trop à WRC 8.

Difficile de distinguer WRC 9 de son prédécesseur. Graphismes identiques, mode Carrière presque copié-collé, maniabilité très proche... Rien de flambant neuf, à part les Clubs et les nouveaux rallyes, dont le Kenya. Reste un jeu exigeant, qui place la barre très haut et concurrence nettement le redoutable DiRT Rally 2.0. À ce petit comparatif, quelques défauts font encore tache : des bruitages décevants, du clipping beaucoup trop présent sur les bords de route avec des fourrés et des barrières qui apparaissent littéralement devant votre capot... de quoi vous déconcentrer parfois en pleine spéciale. Les temps de chargement sont également longuets. Ajoutez de nombreux plantages au lancement, notamment en multi, corrigés avec le patch 1.03, et vous avez une suite qui nous laisse un peu sur notre faim. Le suivi des développeurs étant exemplaire, il faudra compter sur les patchs et sur la version PlayStation 5 pour améliorer le jeu au fil des mois.
Un bon concurrent pour DiRT Rally 2.0

MàJ : La version PS5

Le clipping est moins présent mais reste visible sur PS5.

Déjà excellent sur PS4, WRC 9 devient indispensable sur PS5. Non seulement les temps de chargement sont ridicules – douze secondes depuis le menu de la PS5 pour arriver au menu du jeu, et seulement cinq secondes pour lancer une course. Impressionnant. Mais en plus de ces bonus, l'utilisation de la manette DualSense est parfaite : gâchettes adaptatives pour l'accélération et le frein, haut-parleur pour simuler le gravier qui racle le fond de caisse en cas de sortie de piste, vibrations localisées hyper précises... Le tout en 60 fps, sans screen tearing, le luxe. Une optimisation qui enterre DiRT 5 et rend l'approche simu encore plus intense. Il faut presque lutter avec la DualSense pour garder le contrôle, le stress montant clairement d'un cran. Restent plusieurs gros défauts : le clipping toujours présent sur la végétation et les barrières, notamment en Suède ; une compatibilité PS5 avec certains volants hasardeuse au lancement ; et surtout, surtout, l'impossibilité d'importer sa sauvegarde PS4. Adieu le mode Carrière, adieu vos trophées aussi, si vous aviez eu le malheur d'y jouer déjà sur PS4 : cette version PS5 est considérée comme un jeu différent.

Dommage que la communication soit si obscure sur ce point, même sur les réseaux sociaux. C'est un vrai problème sur PS5, alors que Microsoft marque des points avec sa fonction Smart Delivery concurrente. Pour citer Sony sur la fiche officielle du jeu : « Si vous possédez déjà la version PS4™ de ce jeu, vous pouvez obtenir la version numérique PS5™ sans frais supplémentaires et sans avoir besoin d'acheter ce produit. Les détenteurs d'une version PS4™ physique doivent l'insérer dans la console PS5™ à chaque fois qu'ils souhaitent télécharger ou jouer à la version numérique PS5™. Les détenteurs d'une version PS4™ physique qui achètent la console PS5™ Édition numérique sans lecteur de disque ne pourront pas obtenir la version PS5™ sans frais supplémentaires » (source). Bref, si la mise à jour PS4 vers PS5 est gratuite pour les détenteurs de la version boîte, il faut impérativement le disque pour lancer le jeu. Dommage si vous avez opté pour la version sans lecteur de la PS5 : vous êtes bon pour racheter un exemplaire...

Pour plus d'informations, rendez-vous sur la page du jeu et sur la page rétrocompatibilité de Sony.
L'utilisation de la manette DualSense est parfaite
Les Plus
  • Les rallyes et voitures officiels
  • Une maniabilité au top
  • Un contenu gargantuesque
Les Moins
  • Clipping trop présent
  • Bruitages décevants
  • Peu d'innovations par rapport à WRC 8
Résultat

Si vous êtes fan de jeux de rallyes exigeants, WRC 9 est un très bon cru. Licences officielles, mode Carrière copieux, défis solo, Clubs multi – le contenu est gargantuesque. La maniabilité est redoutable, avec des suspensions, une adhérence et une gestion des transferts de masse qui tutoient clairement DiRT Rally 2.0. Dommage que ce WRC 9 ne marque pas de vraie avancée comme son prédécesseur : très peu d'innovations justifient un achat cette fois. Si vous avez déjà le précédent, acheter WRC 9 ne met à jour que quelques rallyes et modes de jeu... avec encore trop de défauts techniques pour emporter définitivement les cœurs.

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