Test | SuperHot : Mind Control Delete
22 août 2020

SuperJeu pour SuperJoueur

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SuperHot : Mind Control Delete
  • Développeur SuperHot Team
  • Sortie initiale 16 juil. 2020
  • Genres Action, First Person Shooter, Réflexion

En 2016, SuperHot premier du nom s'ouvre au monde comme un ovni au concept original, celui de ne permettre au temps d'avancer que lorsque le joueur se déplace. Une expérience assez courte mais forte, à l'ambiance numérique et survitaminée. SuperHot s'offre une suite avec SuperHot : Mind Control Delete. Véritable évolution de cette première proposition de gameplay, ce nouvel opus soumet de nouvelles idées qui permettent à la série d'avancer en se réinventant.

Le principe

SuperHot : Mind Control Delete propose ici une base de gameplay s'articulant toujours autour du concept qui l'a fait connaître il y a 4 ans. Un jeu de tir à la première personne qui vous place au sein de différentes arènes. Le temps y reste figé tant que vous restez immobile, une bonne situation pour analyser l'environnement et les diverses opportunités qui vous sont offertes. C'est lors de chaque mouvement que le temps se déroule, vous obligeant à rester vigilant face aux ennemis qui ne cherchent qu'à vous tuer. Pour parvenir à vaincre vos adversaires, il est possible de récupérer des armes au sol ou après avoir abattu la multitude d'antagonistes. Le gameplay millimétré, combiné au replay en temps réel qui retrace en fin de niveau vos actions, vous pousse à la rejouabilité, mêlant optimisation pointue et frustration.

Nouveauté plutôt bienvenue, après avoir proposé une évolution linéaire de l'aventure dans son premier épisode, SuperHot : Mind Control Delete vous permet de vous déplacer à travers différents niveaux parmi plusieurs mondes à la façon d'un Mario. De plus, chaque niveau présente une série d'arènes basée sur un concept de rogue-like, puisque cette série est générée aléatoirement parmi la liste de lieux prédéfinis. La défaite n'oblige donc pas à repasser par un niveau identique, mais par des alternatives. Cette nouvelle structuration dans la narration permet une plus grande liberté, la possibilité d'arriver à la fin du jeu en ligne droite tout comme celle de passer par toutes les ramifications secondaires – qui permettent aussi d'obtenir divers bonus et améliorations. Globalement, le jeu gagne en longueur sans pour autant trop étaler le beurre sur la tartine.

Alors que la structure des niveaux évolue, le cœur du gameplay est agrémenté par d'autres innovations de game design. Afin de palier la durée de vie gonflée, vous retrouvez de nouveaux adversaires assez spécifiques, mais aussi quelques nouvelles armes et moyens de combattre. Le jeu se retrouve enrichi de nouveaux atouts, les hacks, qui permettent lorsque vous les débloquez d'améliorer vos capacités, comme le fait d'avoir des vies supplémentaires, vous déplacer plus rapidement, ou encore commencer chaque arène avec un katana. Le tout est probablement classique, mais suffisamment bien enrobé dans son étoffe de gameplay pour s'avérer efficace et instaurer un climat de renouveau.
Un gameplay millimétré

L'univers

Perdu dans un couloir glitché.

La licence SuperHot s'affiche avec une direction artistique assez sobre – tranchant avec la brutalité du concept – mais diablement efficace. L'esthétique du jeu – autant visuelle que sonore – reste plutôt unique et reconnaissable entre mille. Tout élément inerte est blanc, chaque objet pouvant être utilisé comme arme est noir, et chaque élément avec lequel il est possible d'interagir est rouge – les ennemis, les mines, etc. De sa simplicité naît son essence intuitive puisque chaque entité de part son esthétique exprime sa place dans le game design global.

Loin d'être une limitation artistique, la narration s'y mêle en intégrant dans sa diégèse le fait que SuperHot : Mind Control Delete est un jeu, que tout est numérique, virtuel et irréel. C'est déjà lorsque vous lancez le titre que la narration commence. Pour rythmer l'aventure, vous suivez un scénario basé sur votre insistance à continuer de jouer et à optimiser les situations dans les arènes. Bien qu'assez anecdotique, il permet tout de même d'éviter un vide et un jeu qui ne reposerait que sur son concept. La narration est là pour perdre le joueur, questionner ses objectifs de jeu, mais de manière parfois poussive et basculant dangereusement entre immersion et auto-caricature.

Techniquement, SuperHot : Mind Control Delete de par sa simplicité et son univers glitché ne présente pas vraiment de défauts. Il est visuellement agréable et présente assez de références pour s'y retrouver, comme son level design présentant lieux classiques de l'univers de l'action – métro, bar, toilettes, et j'en passe. Sa bande son est électrisante et forte, tout en laissant respirer l'ambiance par son silence pesant – en réalité un bourdonnement quasiment constant. Quelques défauts viennent tout de même vous surprendre, sans pour autant détruire l'expérience, avec quelques ragdolls hasardeux, ou une musique qui se lance aléatoirement et avec puissance au cours de certaines arènes.
La simplicité tranche avec la brutalité du concept

Pour qui ?

Une balle dans la tête, une !

Sous ses grands airs, SuperHot : Mind Control Delete propose un gameplay suffisamment intuitif pour être facilement pris en main et à la portée de tous – tant que vous ayez déjà joué un minimum à un FPS. La courbe de difficulté présente par ailleurs de véritables obstacles à mesure de l'avancée. Heureusement, son rythme, s'articulant autour de d'un gameplay frénétique et de moments de redescente émotionnelle lors des replays en temps réel du niveau ou des passages de narration, vous permet de souffler quelque peu. Toutefois, il faut se lancer dans l'aventure avec persévérance et en prenant conscience du potentiel de frustration que propose le concept, qui se lance aussi vite qu'il se perd. Amis de l'optimisation et du tryhard il ne faut pas hésiter, mais l'expérience reste à vivre pour tout joueur.
Un fort potentiel de rejouabilité

L'anecdote

Quésako ?

Personnellement, je ne suis pas un joueur persévérant face à la difficulté trop élevée. Loin des Souls et autres du genre, j'en suis plus à me laisser porter par un univers, son gameplay et sa narration. Cependant, SuperHot : Mind Control Delete a un potentiel assez fort, et permet d'enchaîner rapidement d'un niveau à l'autre ou de relancer instantanément la prochaine arène à chaque défaite. C'est donc par petites sessions que j'ai pu arriver au bout de l'aventure, me permettant de jauger plus aisément l'optimisation et la frustration.
Frustration garantie, accrochez-vous...
Les Plus
  • Un concept de gameplay toujours efficace
  • Des nouveautés bienvenues
  • Le propos, la direction et le concept qui forment une unité
Les Moins
  • Une narration un peu poussive
Résultat

SuperHot : Mind Control Delete reprend la recette de son grand frère pour mieux la réinventer. Il gagne ainsi quelques heures de plus et n'en fait pas trop. Mêlant habilement son esthétique globale et son game design, ce nouvel opus frappe efficacement et vous laisse porter par l'envie d'arriver au bout de l'aventure par le chemin le plus propre possible. La narration est quelque peu poussive, mais articule l'expérience en présentant le jeu comme un jeu, corrélant son propos et son concept. Que vous ayez déjà fait le premier du nom ou pas, SuperHot : Mind Control Delete est une bonne expérience dont le gameplay et le chemin valent le coup, au détriment de son scénario anecdotique.

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