Test | Fairy Tail
26 août 2020

Un nom et l'amitié ne suffisent pas

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Fairy Tail

Fort de son succès en manga et en animé, Fairy Tail s'installe sur nos consoles comme le premier jeu de la licence. Son potentiel visuel et gros contenu scénaristique en font une œuvre adaptée à ces médias. Mais faudrait-il pour cela attribuer un budget conséquent. Et Gust n'a pas vraiment eu de chance à ce niveau là.

L'histoire

C'est un peu compliqué si vous n'avez pas suivi le manga Fairy Tail, mais Fairy Tail vous plonge dans son prologue à la fin de l'arc de « L'île de Tenrô » pour vous mettre au boulot et reconstruire la guilde après vos sept années d'absence. Comme certains le constatent, il y a déjà un gros trou dans l'histoire du manga et certains choix ont été faits durant le jeu pour écourter de nombreux combats, voire les faire disparaître. Aux commandes de Nastu, Grey, Lucy ou Erza, vous allez devoir relever l'honneur de la guilde, alors que celle-ci est tombée dans les méandres du classement. L'aventure s'étale de l'arc « Sept ans plus tard » jusqu'à l'arc « Avatar » qui sert d'épilogue au jeu. Si quelques fan services sont placés pour faire fondre la cible principale, l'histoire est fidèle à l'œuvre de base, mais avec des trous, et ne propose que 16 personnages jouables dans la palanqué de mages que comptent les différentes guildes alliées. Il y a donc des absents au casting de la modélisation, ce qui représente autant de trous ou raccourcis dans l'histoire, mais retour sur cela dans l'anecdote.

Au cas où vous n'ayez jamais vu ou lu Fairy Tail, tout se passe dans le royaume de Fiore ou certains individus ont reçu la capacité d'utiliser la magie. Regroupés en guilde afin d'être surveillés et contrôlés, les mages aident la population au mieux de leurs capacités. Vous suivez les aventures d'une guilde particulière qui retient autant l'attention par ses actions que par la destruction qui en découle : Fairy Tail, et de ses jeunes membres – à savoir Natsu Dragnir, Lucy Heartfilia, Happy, Erza Scarlett et bien d'autres. Malheureusement, vous ne retrouvez pas le manga au début mais au moment où le secret de la genèse de la guilde est levé. Pour un RPG, il aurait été agréable de suivre la montée en puissance des héros, plutôt que de vous les balancer bêtement les uns après les autres. Mais l'absence des héros durant sept ans a créé un terrain propice à la reconstruction de la guilde, ce qui est raccord avec le jeu.
De l'amitié adolescente et de la magie

Le principe

Même si Grey passe plus de temps habillé qu'a l'accoutumé, le fan service est là.

Alors qui s'agit d'un manga basé sur la magie et la baston, Gust décide de vous proposer un jeu de rôle. Aux commandes de la joyeuse équipe, vous devez remplir différentes missions laissées sur le tableau et ainsi redorer le blason de la guilde pour en faire la guilde numéro un de Fiore. En plus de l'honneur, vous devez reconstruire et améliorer les services et bâtiments que propose Fairy Tail. Mais pour cela, vous passez par des allers-retours incessants (même si la téléportation et les temps de chargement courts aident) entre les différentes zones comme Crocus, Magnioria, etc. Trouver un objet, rapporter des matériaux ou chasser des ennemis sont les objectifs principaux pour occuper entre les missions basées sur l'histoire. Ce qui est un peu embêtant, c'est que les quêtes ne peuvent pas être cumulées entre elles quand vous les acceptez sur le tableau, vous forçant à de nombreux allers-retours lors de phase de leveling, ce qui n'est pas le cas avec les quêtes servant à la restauration de la guilde.

Pour le gros du jeu, il s'agit de faire des combats avec un soupçon de stratégie mais surtout beaucoup de magie avec une équipe constituée de cinq mages au maximum. Chaque protagoniste dispose d'un panel de coups relativement impressionnants qui dépensent des PM. Les effets visuels sont réussis et vous prenez du plaisir à voir les plus belles attaques de Natsu et de sa clique. Les ennemis sont posés sur un damier de trois cases par trois cases. Lorsque vous choisissez vos magies, certaines auront des effets sur une, deux, trois, voire toutes les cases, mais aussi des sous-effets comme éloigner les ennemis ou leurs infliger des dégâts type brûlures. Il vous faut alors choisir au mieux les magies utilisées pour combiner vos différentes attaques. Avec son système d'éveil, de contre mais aussi de lien d'amitié, les combats deviennent dynamiques et malheureusement bien vite faciles, surtout que l'équilibrage est surprenant. Vous pouvez taper un boss de niveau quinze en ayant une équipe de niveau six si vous avez une super attaque en réserve. Pourtant, le jeu reste convainquant dans la vingtaine d'heures nécessaires à terminer les 9 chapitres qui composent l'histoire.

La composition de votre équipe est importante puisque chaque membre possède des capacités différentes. Si Lucy et Wendy ont par exemple le même rôle de soigneur, l'une aura pourtant le bénéfice d'effet de renforcement et l'autre plus de possibilités de soin. La composante RPG passe aussi par un ensemble de niveaux, que ce soit ceux de vos personnages ou ceux liés à votre guilde. Concernant les personnages, la montée de niveau permet d'améliorer les statistiques des héros, ainsi que le niveau de puissance des attaques. Les effets se font vite sentir avec des héros favorisés par rapport à d'autres. La guilde et les différentes pièces qui la composent (bar, restaurant, laboratoire, etc.) peuvent aussi être améliorées avec des matériaux pour gagner différents effets.
Un RPG tactique léger, de la magie prédominante

Pour qui ?

Les effets visuels en combat sont réussis.

Voir débarquer un jeu sous licence Fairy Tail est enthousiasmant pour les fans de la série. Pourtant, une fois plongé dans l'aventure, l'emballement retombe. D'un côté, l'aventure proposée est complète, riche en données, avec ce qu'il faut de fan service et de combats épiques visuellement, mais de l'autre, le jeu a clairement manqué de budget pour proposer une œuvre complète et de qualité. En regroupant les deux, vous avez affaire à un jeu pas mauvais mais qui aurait pu être tellement meilleur.
Les fans ou les gens ouverts d'esprit qui croient aux fées

L'anecdote

Désolé Meldy, le budget de modélisation est passé dans autre chose.

C'est un fait connu mais Gust n'a pas disposé d'un budget fantastique pour le développement du jeu. Si les premières grosses coquilles ont disparu, comme la traduction absolument calamiteuse en français, d'autres traces persistes. Vous pouvez ainsi profiter de l'absence de modélisation pour Meldy, qui apparaît seulement en bulle à l'écran. Les jeux inter-magiques, qui regroupe normalement huit équipes de cinq membres des plus grandes guildes, voient des équipes de deux ou un seul membre. Vous pouvez aussi saluer l'absence de Erik ou Cobra, l'un des sept chasseurs de dragons. Et je ne vous parle pas des scènes coupées, des combats abrégés et autres absences ubuesques. Une somme de regrets importante quand vient le verdict final.
Un jeu à trous
Les Plus
  • La bande-son Rock Celtique qui colle aux thèmes de l'animé
  • Le jeu est globalement fidèle au manga
  • Le système de combat est dynamique et efficace
  • Vous retrouvez toutes les magies des héros incarnés
  • Un peu de fan service mais pas trop
  • La difficulté qui apparaît seulement à la fin de l'histoire
Les Moins
  • Malheureusement, elle est très répétitive
  • Mais il y a des trous dans l'histoire pour des raisons budgétaires
  • Le système de quête est daté, et ne permet pas d'en choisir deux en même temps
  • Le leveling à peine déguisé en quête
  • L'équilibrage des niveaux qui n'empêche pas de taper un monstre niveau 15 avec des héros niveau 6
  • Le manque de budget qui se ressent un peu trop souvent
  • Des graphismes pas vraiment de 2020
Résultat

Difficile de ne pas aimer Fairy Tail et en même temps difficile de le recommander. La dualité des deux sentiments est d'ailleurs frustrante. L'œuvre proposée couvre énormément d'événements du manga, les combats sont animés et intéressants, le fan service est présent et les modélisations sont réussies. Pourtant quand vous vous attardez sur les détails, votre passion déraille. Outre la traduction minable dans un premier temps, ce sont les manques qui sautent aux yeux : monstres identiques, nombreux absents au casting, oublis d'éléments (coffres vides par exemple), équilibrage ou encore décors pas franchement dans l'air du temps. Alors si vous succombez aux charmes des fées, n'oubliez pas tous les portés disparus.

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