Test | Good Job !
25 avr. 2020

Le travail c'est la santé

Testé par sur
Good Job !
  • Éditeur Nintendo
  • Sortie initiale 26 mars 2020
  • Genre Réflexion

Par les temps qui courent les œuvres qui nous font rire doivent être accueillies avec la plus grande des bienveillances, et à en croire les sorties de ce début d'année on court véritablement à l'apocalypse. Puisqu'entre Journey to the Savage Planet, Doom Eternal et cet excellent Good Job ! les occasions de rire franchement n'ont jamais été aussi nombreuses. Good Job ! est une bouffée d'air frais et un joyau burlesque salutaire.

Le principe

Votre papa, le PDG de la boîte, veut que vous gravissiez les échelons, mais pour qu'on ne remarque pas que vous êtes parachuté et que votre parcours n'est dû qu'à vous-même, il va falloir passer par tous les services de l'entreprise.

Rassurez-vous, ici il n'est pas question d'un quelconque jeu de gestion ou d'une obscure simulation économique pleine de chiffres et de tableaux orthodoxes. Non, ici on est dans le puzzle game, c'est-à-dire que chaque secteur de l'entreprise est l'occasion d'une mission simplette à réaliser à base de manipulation d'objets où il faut faire preuve de logique, d'optimisation et d'habilité. Quelques exemples : libérer les toilettes, inciter les employés au travail, rassembler les commandes, ranger le matériel de piscine, arroser les fleurs... Vous l'aurez compris, l'entreprise est parfaitement et richement thématisée et ressemble à une de ces parodies de start-up qui vous veut du bien : incitation au sport, nourriture à volonté et des pots de fleurs ridiculement en surnombre...
Une parodie de start-up qui vous veut du bien

La jouabilité

Vous pourrez tout catapulter !

Dès le départ, vous comprenez que le puzzle game n'est qu'un prétexte pour « foutre littéralement le bordel » et que les injonctions à bien faire seront remises à plus tard. Impossible de se déplacer dans les niveaux sans renverser quoi que ce soit : les boîtes en carton empilées partout, les seaux d'eau (???) qui traînent négligemment, des centaines d'œuvres d'art maladroitement accrochées ou posées sur les cartons empilés (???)... Les extincteurs ou les véhicules qu'on ne peut s'empêcher d'utiliser, les prises électriques branchées aux quatre coins des niveaux et qui finissent par créer une gigantesque toile à ressort prête à expulser n'importe quoi sur les murs, portes, vitres qui se brisent dans une hilarante détonation – surtout que les animations suivent et sont délicieuses, votre personnage glisse sur les liquides, s'élève au-dessus du sol avec les tuyaux d'arrosage, s'envole accroché à la laveuse automatique...

Si vous aimez le cinéma, vous ne pourrez vous empêcher de penser à Loyd, Chaplin, Tati, Lewis ou Carrey. Good Job ! réussit cette chose incroyable de vous mettre au cœur de niveaux qui créent les conditions de ce genre comique. C'est véritablement une prouesse de construction, de rythme et de créativité, mise entre les mains des joueurs. Une synergie du chaos se met en place, et pour peu que vous soyez sensible à la proposition, ce jeu est un laboratoire de gags, de chutes, de fous rires et d'heures passées à tester les limites de l'horlogerie. Soyons clair, il ne s'agit pas d'un éditeur de niveaux mais bien de détourner les diverses solutions à la résolution des missions pour en faire des lieux de sketchs.

Pour le reste, vous pouvez évidemment tenter de recommencer chaque niveau, le plus vite possible, sans rien casser et en coûtant le moins d'argent à l'entreprise. Dans cette configuration, le jeu s'écroule ; il n'a pas été pensé pour ça. La précision dont vous aurez besoin n'est jamais au rendez-vous, sans compter sur les petits soucis techniques qui bloquent votre personnage ou les objets dans le décor. Mais l'intérêt est-il bien là ? Sûrement pas. Qu'on se le dise, le bonheur et le plaisir viendront de votre capacité à accepter de réussir les missions proposées dans le fatras le plus total.
Le puzzle game n'est qu'un prétexte

Pour qui ?

Typiquement le genre de missions.

Un jeu qui s'adresse à ceux qui ont un Chandler Bing dans le cœur. Good Job ! est un jeu incroyable, qui vous procure des sensations inédites et qui questionne sans cesse votre capacité à vous amuser et à rire. Les joueurs avertis, à la recherche d'expériences inédites, seront ravis ; les autres, ceux qui sont venus pour un puzzle game, seront forcément déçus d'y trouver un énorme brouillon qui va les ennuyer les premières heures passées.
Pour ceux qui ont un Chandler Bing dans le cœur

L'anecdote

Neuf étages avec quatre niveaux chacun.

Mention spéciale aux graphismes complètement géniaux du titre. Un aspect tout en rondeurs, aux couleurs ultra acidulées et aux personnages dépersonnalisés qu'on croirait sortis d'un site d'iconsfree. Idée complètement géniale, surtout que le jeu nous propose au contraire une personnalisation à outrance de notre héros au gré des objets dénichés dans les décors.
Le jeu propose une personnalisation débordante de son personnage
Les Plus
  • Ça déborde de détails désopilants
  • Un jeu vraiment marrant
  • Des graphismes géniaux
  • Énorme diversité des lieux d'action
Les Moins
  • Le cœur du jeu ne fonctionne pas
Résultat

Good Job ! est un jeu expérimental : si ses ambitions sont immenses, elles ne s'adressent pas à tous. Logiciel de bidouille humoristique, il crée les conditions du rire en vous laissant créer le spectacle et les situations qui vous surprennent et vous font rire. Le puzzle game qu'il propose n'est pas à la hauteur, mais qu'importe puisqu'avec ses couleurs et ses niveaux chatoyants, le jeu se termine tranquillou dans la bonne humeur. Les amoureux y reviendront sans cesse, pour les autres c'est un tout petit jeu sympathique sans plus. Les gars, la prochaine fois on assume et on crée le Stuntman du rire.

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