Test | Kemono Heroes
01 avr. 2020

Tant de forces, tant de faiblesses

Testé par sur
Kemono Heroes

Tellement en manque de run and gun qu'aux premières images de Kemono Heroes notre sang n'a fait qu'un tour. Franchement, depuis Hard Corps : Uprising quel autre jeu s'est montré à la hauteur de ce genre ? Kemono Heroes ? Peut-être, peut-être pas.

Le principe

L'histoire tient sur un coin de table et cela suffit amplement au bonheur. Concis comme un haïku, le jeu ne s'embarrasse d'aucune fioriture, l'action avant tout. Le dieu de la Lune a transformé les habitants de la forêt en pierres et quatre ninjas sont envoyés pour briser le sort.

En véritable jeu d'arcade 2D, seulement quatre niveaux vous attendent découpés chacun en trois zones, qu'il vous faudra refaire une fois de plus pour terminer le jeu. Ce deuxième run obligatoire passe plutôt mal surtout qu'il ne se justifie quasiment par aucune proposition nouvelle et ne semble là que pour faire pardonner une durée de vie rachitique. Autant être prévenu, il vous faudra moins d'une heure pour finir le jeu en mode normal.

Le souci n'est pas que le jeu soit court mais plutôt qu'il ne possède de manière incompréhensible aucun système de score et donc que finalement l'on ne sait pas très bien comment ce Kemono Heroes doit être joué. S'il prend des apparences de run and gun aux premiers niveaux, ceux d'après ressemblent plus à un jeu de plateforme, puis à un shmup et puis finalement à un pas grand-chose qui nous aura réservé des moments d'une extraordinaire beauté mais dont la jouabilité absurde ne répond à aucune des attentes du jeu et frustre. Puis surtout pourquoi y revenir puisque rien ne pousse à s'améliorer ?
Concis comme un haïku

La jouabilité

Beau à en pleurer.

Saluons l'effort. Kemono Heroes propose quatre ninjas différents qui possèdent des capacités uniques. Pour un jeu d'action tel que celui-ci, c'est à la fois salvateur puisque, si vous revenez sur le jeu, la relecture que vous ferez des niveaux sera légèrement différente et, si vous jouer à plusieurs, chacun aura sa traversée des niveaux qui lui sera propre. Mais les pouvoirs du ninja s'ajoutent à ceux débloqués automatiquement (grappin, bombes, projectiles et attaques puissantes) rajoutant de la confusion à la lecture du jeu.

On se croirait parfois dans ces projets étudiants de fin d'études où chacun prend la manette et fait ce qui lui plaît dans un joyeux bordel. Pas désagréable mais loin des ambitions qu'on pouvait prêter au jeu.
Loin des ambitions qu'on pouvait prêter au jeu

Pour qui ?

Le grand méchant vous surveille.

Un jeu qui frustrera ceux qui s'attendaient à une expérience ludique ambitieuse renouant avec les plaisirs d'antan. Finalement un jeu canapé entre potes, délicieusement rétro qui divertira à coup sûr une petite heure mais seulement en mode facile. La difficulté étant aussi mal équilibrée dès le mode normal, le jeu se transforme en expérience plutôt exigeante qui n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il y aura alors ceux qui voudront avancer sans vraiment se préoccuper des ennemis, ceux qui voudront bien faire, et cela risque de faire exploser les âmes pleines de patience lorsque l'écran aura du mal à suivre les volontés de chacun.
Un écran qui a du mal à suivre

L'anecdote

Les combats contre les boss déchirent.

Le jeu se distingue par des graphismes en 2D d'une très grande beauté et d'une précision à toute épreuve créant des scènes picturales magnifiques aux ambiances véritablement réussies et stylisées. La mythologie japonaise est à la mode et Kemono Heroes surfe dessus avec brio. Les endroits vous seront familiers, les ennemis sont d'excellente facture et les affrontements avec les boss sont un sans faute.
Les affrontements avec les boss sont un sans faute
Les Plus
  • Sacrément beau
  • Un irrésistible défouloir en mode facile
Les Moins
  • Un jeu qui part dans toutes les directions
  • L'absence de scoring incompréhensible
  • Level design et jouabilité en dissonance
Résultat

Un jeu attachant, joli, plein de panache qui se traverse avec ses potes dans l'heure. Malheureusement, on n'y reviendra plus. L'absence de score, la pléthore de mécaniques ludiques et le level design bancal l'empêchent de s'affirmer. Des fragilités partout qu'on fait semblant de ne pas voir dans le joyeux bordel ambiant. Resteront les souvenirs doux de magnifiques décors traversés.

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