Test | Tropico 6

19 nov. 2019

Tropico 6 est un jeu de gestion d'une île des Caraïbes avec une bonne dose d'humour potache. Le jeu vous propose d'être le nouveau dictateur ou le nouveau président alors que Tropico n'est qu'un bout de terre sans intérêt. Comme dans tout jeu de gestion, vous allez devoir bâtir, décider des productions, les faire évoluer pour enfin exporter vos produits sous quatre ères différente (de coloniale à moderne). Ce système économique basé sur les exportations rythme la partie financière du jeu. Bien sûr, vos concitoyens ont des besoins, que ce soit en nourriture, en loisir, en foi, etc., que vous devez vous dépêcher de satisfaire sous peine de ne pas être réélu à la fin de votre mandat. Une partie politique importante est mise en avant avec un système de réputation avec divers factions et pays. Chacun vous demandant régulièrement un service ou un bâtiment en échange de leurs faveurs que vous pourrez monnayer plus tard dans le jeu. Les demandes des rebelles, des capitalistes ou des dirigeants des autres pays pleuvent et alimentent votre fil de quête sans discontinuer.

En se faisant plus abordable, le jeu délaisse donc les micro-gestions. L'outil qui permet de connaître la répartition de satisfaction ne donne que peu d'indication sans grande précision. En regardant une carte, vous pouvez avoir une zone verte pour les loisirs mais un taux de satisfaction de loisir inférieur à 40 %. Vous vous contentez donc souvent d'aligner les bâtiments sans logique particulière quitte à poser cinq bars les uns à côtés des autres. Idem pour les transports, c'est assez difficile de voir où un transport de matériaux ou d'employés bloque. C'est même parfois très obscur quand vous vous attardez sur les transports en commun. Vous disposez de stations de bus pour vous permettre de faciliter normalement les transports des citoyens vers les lieux de production mais la pratique vous amène à une autre solution.

Dans la pratique, le jeu permet et encourage même l'implantation de mini structure pour les citoyens non loin des lieux de production. Ainsi, si vous créez une nouvelle usine un peu à l'écart de vos habitations, il est souvent plus simple de bâtir en même temps les habitations, un lieu de loisir ou deux et un lieu de culte plutôt que de mettre en place un nouveau système de bus. Il finira le plus souvent par faire défaut et un bidonville s'installera proche des bâtiments (entraînants une baisse de la satisfaction de vos citoyens). Tropico 6 propose quelques nouveautés comme la crique des pirates qui vous permet de piller des ressources comme des merveilles du monde (Tour Eiffel, Statut de la liberté, Stone Edge...). Vous avez aussi l'insertion d'un négociant, qui permet de faire fructifier et de donner plus d'intérêt à votre compte en Suisse. Toutes ces nouveautés augmentent l'intérêt du jeu mais sans réellement renouveler la formule Tropico.

Ce n'était pas le point fort de la série et malheureusement ce n'est pas le cas non plus de ce sixième épisode. Il faut tout de même signaler sa présence, en mode coopératif ou compétitif à quatre (avec alliance ou pas). Dans les faits, vous n'avez que peu de cartes disponibles et vous êtes soumis aux volontés du créateur de la partie qui gérera seul le temps et son défilement. Ce qui est un vrai problème pour le compétitif puisque le leader peut très bien décider de faire pause juste avant de perdre et de vous laisser là sans victoire. Les deux modes se laissent jouer mais ne sont pas vraiment emballants non plus. Une sorte de distraction donc.

Depuis que Tropico 3 a percé de son humour nos cœurs de joueur, la licence a évolué pour devenir une référence sur PC comme sur console. Pourtant Tropico 6 avait une lourde tâche, faire évoluer suffisamment la licence pour ne pas désintéresser les joueurs de la première heure, et ce n'est malheureusement pas contrat rempli. Si les ajouts proposent quelques bonnes idées, la sensation de jouer à une extension de Tropico 5 ne tarde pas à s'installer. Tropico 6 est donc plutôt conseillé pour les nouveaux venus que pour les habitués qui pourraient vite se lasser.

Les missions sont toujours aussi bien construites. Elles ont souvent des petites références plutôt marrantes et je vous partage l'une d'elle. Une des missions est tournée autour de "Charlie et la Chocolaterie" avec la fameuse recherche du ticket en or. Vous devez donc commencer par construire des épiceries pour que Penultimo puisse acheter toutes les barres de chocolat. Puis encore plus d'épiceries afin d'acheter plus de barres. Je vous laisse la surprise des textes mais la mission continue d'évoluer avec la construction de trois chocolateries. Willy Wonka approuve Tropico.