Test | Gears 5
31 oct. 2019

Une ouverture dirigiste

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Gears 5

Après un Gears of War 4 coloré qui avait subi les influences de jeux plus à la mode comme Uncharted, The Coalition veut continuer de renouveler la licence et commence déjà par un changement de nom pour Gears 5. Mais il n'y a pas que le nom qui va changer, à commencer par la protagoniste, nouvelle héroïne bien loin du stéréotype Fenix. Assiste-t-on à un virage pour la licence ?

L'histoire

Gears 5 vous plonge directement dans la suite de Gears of War 4. Après avoir libéré sa mère de l'emprise des Locustes et récupéré un collier familial aux couleurs de ces derniers, Kait devient sujette aux migraines et à d'étranges visions. Un membre de la CGU ne fléchissant jamais, elle poursuit malgré tout sa mission aux côtés de Del, JD et Marcus. Et l'escouade ne tarde pas à se faire remarquer avec l'aide de Baird, en réactivant le Rayon de l'Aube, l'arme destructrice de la CGU. Mais comme à chaque fois, les choses tournent mal et l'équipe va se séparer. Aux commandes de Kait, vous partez à la recherche d'informations sur le médaillon et vos origines tout en devant faire face à un nouveau risque d'invasion. Démarrez votre Lanzor pour un scénario sans réelle surprise qui a tout de même le bon goût de garder un attrait jusqu'à la fin.

Comme annoncé dans l'introduction, The Coalition a opéré plusieurs changements. Le premier d'entre eux est de vous écarter de la famille Fenix, tout en la gardant toujours d'un coin de l'œil, en vous mettant aux commandes de Kait. Le deuxième plus gros changement est sur l'aspect visuel avec un titre qui tend vers les premiers Gears of War pour ses phases en intérieur tout en proposant des environnements variés et somptueux en extérieur. Et s'il n'y a pas non plus de grande originalité (coucou le monde de glace et le désert), le tout est joliment réalisé et offre quelques splendides panoramas, à commencer par la scène d'ouverture. Enfin, et grand merci, les personnages se voient dotés d'une personnalité plus prononcée, même si pour cela ils doivent tous rentrer dans le moule de la CGU.
Une histoire classique mais qui garde de l'intérêt

Le principe

L'ambiance des débuts est de retour pour votre plus grand plaisir.

Gears 5 est une continuité à la série des Gears. TPS un peu lourdaud, le jeu gagne tout de même toujours plus en fluidité grâce à des mises à couvert un soupçon plus rapides et des déplacements entre abris plus rythmés. Comme dans le précédent épisode, le supplément de sang fait mouche et les effets visuels vous plongent quasiment dans un jeu gore par moment. Car la série des Gears of War s'est aussi faite connaître comme ça : rien de tel que de démarrer la tronçonneuse de votre arme principale dans le corps d'un ennemi pour l'achever rapidement. Vous retrouvez aussi toutes les armes classiques de la série (Boltok, Lanzor, Destructor, etc.) avec quelques petites nouveautés histoire de dire, ce qui inclut des grenades flashs.

La vraie nouveauté vient de Jack, le cinquième homme de votre escouade. Le petit robot volant trouve vite son utilité au combat en vous rapportant par exemple les armes trop éloignées de vous pour les ramasser. Progressivement dans l'aventure, il devient même indispensable avec le bouclier qu'il projette sur vous quelques secondes pour vous aider ou la barricade mobile. Il permet même de rendre la furtivité plus intéressante en vous rendant invisible sur un court laps de temps. Tous ses talents passent par une sorte d'arbre de compétences que vous pouvez améliorer en collectant certains éléments durant vos promenades. C'est assez simpliste mais efficace.

L'IA a aussi vu sa qualité globalement augmentée avec des ennemis qui vous poussent dans vos retranchements au moindre affrontement. Pas de ligne d'ennemis, la réaction aux grenades est logique et les snipers profitent facilement de votre goût pour le corps à corps pour vous aligner. Ils n'hésitent pas à vous contourner ou à détruire votre barricade pour mieux vous achever. Affronter les Locustes est assez plaisant et, si l'on passe les robots corrompus, l'IA ennemie est globalement très bonne. Niveau alliés c'est aussi assez plaisant, chacun fait son boulot de manière logique et si vous foncez dans le tas, vos alliés auront souvent du mal à vous suivre pour vous réanimer (ce qui n'était pas le cas dans le précédent épisode). Ajoutez à cela le comportement de Jack et vous avez quelque chose de tout à fait agréable à voir interagir même si le manque de réaction pour venir vous relever vous fera un peu rager.
Se mettre à couvert pour vider des chargeurs, prendre une nouvelle arme et recommencer

Le multi

Sarah Connors ? Non, c'est de l'autre côté !

Gears 5 mise sur des grands classiques pour sa partie multijoueur. La horde est bel et bien présente sur cet épisode. Il vous faut toujours défendre un point contre des vagues de Locustes toujours plus fortes. Le PvP voit aussi tous ses classiques revenir. L'équilibrage des armes a été revu par rapport à l'épisode précédent et elles retrouvent toutes un intérêt en jeu. Bien sûr la stratégie roulades et Destructor est toujours valable et il ne sera pas difficile de repérer les habitués de la licence. La vraie grosse nouveauté vient du mode Fuite, qui vous demande de fuir en escouade un nid ennemi dans un dédale de couloirs. Avec un groupe coopératif, ce mode peut être assez grisant, proposant des moments vraiment épiques notamment grâce à une quantité de munitions limitée. Mais il peut aussi être rapidement rageant si votre équipe se lance à l'abordage d'un mode où la course est impérative et l'entraide omniprésente. Avec une durée assez courte, le mode Fuite se pose comme l'autre face du mode Horde. Enfin, il est à noter que pour le moment, peu de skins de personnage sont disponibles.
Classique, solide et pourtant amélioré

Pour qui ?

Les finishs sont toujours aussi sanglants.

Malgré ses évolutions et son ouverture aux balades moins rythmées, Gears 5 se destine essentiellement aux amateurs de Lanzor qui aiment découper à la tronçonneuse des Locustes. En effet, le gameplay évolue peu et le scénario lui-même est une référence permanente aux anciens épisodes. Le jeu est bourré de qualités (et de défauts) mais n'ouvre pas son panel de public pour autant comme d'autres l'ont fait cette année.
Les anciens Gears plus que les nouveaux

L'anecdote

Les balades en Skiff sont agréables mais il n'en faut pas plus.

Comme dit plus haut, Gears 5 se dote de deux mondes semi-ouverts qui vous permettent de vous déplacer un peu plus librement qu'à l'accoutumé grâce à votre Skiff. Dans les faits, c'est malheureusement un peu déconcertant. Je me suis amusé à me balader dans les deux zones pour découvrir un maximum de choses et les missions annexes sont relativement pauvres, vous menant généralement à un conflit puis à un loot pour Jack. Il y a sans aucun doute un peu de progrès à faire sur ce point pour les rendre plus intéressants, à commencer par la sensation d'être dans un grand couloir.
L'exploration ou la maladie du monde ouvert
Les Plus
  • Les phases en intérieur qui rappellent les premiers Gears of War
  • C'est vraiment beau
  • Un scénario qui garde de l'intérêt jusqu'au bout
  • Le nouveau JD
  • L'ajout de jack sur vos possibilités en combat
  • Une campagne plaisante en coopération
  • L'IA globalement bonne (surtout chez les ennemis)
  • Les combats contre les boss vraiment ardus
Les Moins
  • Un jeu toujours très dirigiste malgré une ouverture marquée
  • Un semi open world qui ne convainc pas pleinement
  • Il reste des bugs notamment sur les sous-titres et les mises à couvert qui vous bloquent
  • La durée de vie un peu courte de la campagne
Résultat

Gears 5 s'avère être agréable à parcourir tout en rabibochant les joueurs de la première trilogie avec le travail proposé par The Coalition. Le jeu ne révolutionne pas la licence mais s'ouvre à d'autres horizons pour vous sortir de votre habituel couloir rouge sang. L'histoire est plaisante et offre de nombreux clins d'œil aux autres épisodes de la licence. Le travail réalisé sur les visuels est somptueux, et vous vous arrêtez régulièrement pour contempler. Pour l'ambiance, les combats en espaces clos rappellent un peu plus les premiers épisodes de la série. Mais c'est aussi un épisode qui ne surprend pas réellement et qui ne renouvelle finalement que très peu une formule déjà bien utilisée.

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