Test | Greedfall
30 oct. 2019

Transition vers le monde des grands

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GreedFall

Trois ans après la sortie de The Technomancer, Spiders revient sur le devant de la scène avec son nouveau RPG : Greedfall. Le studio français veut en montrer plus sur son savoir-faire et s'éloigne de Mars pour proposer un jeu anachronique tout en gardant des thèmes très actuels. Partons ensemble pour Teer Fradee avant que la maladie ne nous emporte.

L'histoire

Le monde de Greedfall est mourant. Le vieux continent est surpeuplé, les ressources y sont mal gérées et pour ne rien arranger une étrange maladie sévit : le Malichor. Dans ce monde en pleine déchéance, vous incarnez De Sardet, légat de la Congrégation des Marchands. En tant que noble et que légat, vous avez pour mission de régler les différents conflits entre les membres de votre faction. Mais en tant que noble, vous avez aussi d'autres devoirs auprès des autres factions, à commencer par l'entretien de bonnes relations. Mais voilà que Teer Fradee, une nouvelle île découverte il y a peu de temps, vous appelle avec la promesse de trouver la solution à tous vos problèmes.

Fraîchement débarqué sur l'île, vous faites connaissance avec les autochtones qui ne souhaitent pas tous vous avoir pour ami loin de là. Le peuple qui vit sur Teer Fradee n'aime pas du tout vos façons de faire, préférant une vie simple proche de la nature. Et l'île semble répondre à ses habitants d'une façon très violente pour vous. Entre les recherches du remède, la nécessité de rester proche des locaux et les trahisons politiques, la vie sur Teer Fradee va se révéler compliquée.
Peux-tu peindre en mille couleurs l'air du vent ?

Le principe

Les combats contre les gardiens ne sont pas les plus difficiles mais les plus tactiques.

Greedfall est un action-RPG plus porté sur la partie rôle que sur la partie action. Après la création de votre avatar et du choix d'une classe, vous vous lancez dans la fiche de personnage et déjà vous comprenez que rien ne sera simple. Un point de compétence par niveau, mais des points d'attributs et de talents qui tombent au compte goutte (comptez quatre à cinq niveaux en moyenne pour en obtenir un), vous devez donc rapidement faire des choix. Diplomatie, force, science, artisanat, forge, etc., sont autant de compétences que vous n'approcherez peut-être jamais. Et pourtant, chacun de ces choix va vous amener à vivre une aventure différente. En choisissant la diplomatie dès le début par exemple, vous vous éviterez bien des combats et vous serez reconnu comme tel, mais ne comptez pas alors forcer des coffres, faire des potions ou construire des éléments de quêtes. En cela le jeu est très réussi et chacun de vos choix vous pousse dans une voie différente.

Coté action, le jeu propose un système de combat avec deux alliés qui fait penser aux jeux de rôle de BIOWARE. Votre protagoniste peut s'équiper en fonction de votre classe du début, d'arme à une ou deux mains, tranchantes ou contondantes, d'armes à feu ou d'anneau magique. À vous ensuite de choisir vos partenaires pour créer une alchimie de groupe entre dégâts magiques, à distance ou à courte portée. En combat, vous devez commencer par faire tomber les armures avant d'attaquer les points de vie de vos adversaires. Les stratégies sont simples et finalement peu variées, seul le niveau de difficulté vous pousse dans vos retranchements. Coup fort, coup faible ou coup de pied font partie de vos coups de base. Vous disposez de huit raccourcis pour vous équiper des pouvoirs, des pièges ou des potions comme bon vous semble. Et là aussi vos choix vont vite conditionnés votre style de jeu. Pourtant avec un bestiaire limité et des animations rigides, les combats ne sont pas forcément la chose la plus intéressante du titre, hormis les affrontements contre les gardiens qui donnent du piquant au jeu.

Mais il n'y a pas que ça dans Greedfall. Vous n'allez pas seulement vous battre puisque vous aller aussi devoir explorer et vous balader dans des quêtes malheureusement basées trop souvent sur des allers-retours inutile. Pourtant, vous allez aussi pouvoir profiter de ces grandes promenades pour découvrir le joli travail des studios Spiders. Les décors sont globalement de qualité et vous regretterez sûrement alors d'avoir à faire à une multitude de petites cartes plutôt qu'à un monde ouvert. La musique d'Olivier Derivière est agréable (même si parfois elle oublie de se lancer).
Les choix et leurs conséquences

Pour qui ?

Le style des cités est variés. Les détails sont plutôt nombreux.

Greedfall est comme les autres productions de Spiders marqué par la volonté de jouer à un véritable jeu de rôle, plus qu'à un jeu d'action. Cela a pour conséquence de ne pas offrir un jeu ouvert au nombre mais qui ouvre de nombreuses possibilités pour vivre votre aventure. La preuve par les multiples fins : il n'y a pas de choix qui conduisent à la bonne fin mais juste vos choix qui vous amènent à votre fin. Il faut tout de même accepter les rigueurs du AA, à savoir des visages peu animés, des personnages rigides et un monde plus ou moins fermé.
Les rôlistes plus que les aventuriers

L'anecdote

Chaque zone affiche divers points d'intérêt à découvrir.

Greedfall propose un système de romance lié à vos compagnons. Un peu comme dans Mass Effect, vous devez accomplir des quêtes pour eux ainsi qu'obtenir de bonne relation avec leurs factions. Pourtant dans les faits, le jeu ne vous laisse pas de place à l'erreur, et j'ai ainsi échoué mes trois relations à une question près. En effet, après chaque quête de personnage réalisée, vous pouvez discuter avec votre compagnon pour en apprendre plus sur lui. Vous avez le choix alors entre plusieurs réponses pour tenter de conquérir le cœur de ce dernier. Me trouvant trop prétentieuse ou trop avenante, j'ai échoué lamentablement. Et pour moi, cela a eu toujours le même résultat : la friendzone !
C'est beau l'amour... enfin surtout la friendzone
Les Plus
  • Un vrai jeu de rôle qui vous permet plusieurs approches dans toutes les situations
  • Des arbres de compétences riches et variés
  • Une intrigue prenante (même si elle aurait pu être plus développée) et plusieurs fins
  • Les choix qui guideront votre aventure
  • Un monde semi-ouvert plutôt joli
  • Les échanges entre vos compagnons après les étapes de quêtes
Les Moins
  • Les inconvénients techniques du AA (animations lourdes, visages peu expressifs)
  • Des quêtes Fedex avec des alllers-retours parfois sans intérêt
  • Un bestiaire limité
Résultat

Greedfall est un très bon jeu de rôle qui souffre pourtant, comme les autres productions de Spiders, d'un manque de moyen pour vraiment franchir le cap du jeu AA. L'ensemble du jeu est bien construit, que ce soit sur le plan scénaristique ou sur le plan rôle à proprement parler. Chaque joueur lancera ainsi sa partie avec la garantie de vivre une aventure comme il l'entend, en devant assumer ses choix jusqu'au bout de l'aventure. Le bestiaire limité et les animations rigides entravent le plaisir, ce qui est réellement dommage, car si vous passez ces aspects, Greedfall offre une très belle aventure à faire et à refaire.

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