Test | Control
09 sept. 2019

Montez dans la tour

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Contrôler les balles (Max Payne), contrôler la lumière (Alan Wake), contrôler le temps (Quantum Break), le contrôle est une véritable obsession chez l'équipe finlandaise de Remedy. Si bien que sa dernière production s'intitule tout simplement Control. Elle se révèle être un véritable melting-pot de son savoir-faire. Mais également de ses travers.

L'histoire

Une prise de poste, c'est toujours un peu stressant. Même quand on porte un blouson de cuir et qu'on a une petite voix dans sa tête pour nous rassurer. Catapultée Directrice du Bureau Fédéral du Contrôle, Jesse Faden a pour mission de nettoyer les locaux de cette agence secrète située au cœur de New York. En effet, ce bâtiment tout en hauteur est envahi par une entité surnaturelle nommée Hiss qui, en plus de réaménager les lieux à la sauce Salvador Dali, a pris possession des employés pour se protéger. Mais Jesse n'est pas là par hasard. Elle n'a pas qu'une drôle de petite voix dans sa tête, elle a aussi une idée fixe : retrouver son frère Dylan.
Hiss's beyond my control

L'ambiance

Un couloir rouge et profond ? Hum, ça ne doit pas être très catholique...

Comme souvent chez Remedy, l'ambiance est très particulière. Elle navigue entre réalité, illusions, rêves et cauchemars. Si le procédé apparaît plutôt séduisant visuellement, et qu'il offre également au joueur des bousculades intéressantes, il a aussi l'avantage de permettre des ellipses narratives aux développeurs. D'aucuns peuvent y voir un manque de courage artistique : plutôt que d'oser des réponses, il est toujours plus confortable de laisser au spectateur le choix d'interpréter ce dont il est témoin. Avec Control, attendez-vous à être un peu perdu dans les zones d'ombre et les méandres d'une histoire d'abord écrite pour mettre en relief un gameplay aux petits oignons.
Dylan, c'est pas Versailles ici !

Le principe

Jesse n'est pas du genre à se laisser embêter par une simple serrure.

L'essence même de Control, c'est la télékinésie. En plus d'une arme de service "couteau suisse" que vous pouvez régulièrement booster, vos pouvoirs télékinétiques s'avèrent être vos meilleurs alliés pour combattre le Mal. Ainsi, déplacer, projeter, léviter, mais aussi éviter, renvoyer et posséder sont les verbes que vous allez conjuguer à toutes les sauces. Et de la sauce, il vous en faudra pour résister aux attaques et franchir certains obstacles assez coriaces. D'autant plus que les points de sauvegarde ne sont pas légion dans Control.

L'utilisation du pouvoir de projection lors des affrontements se montre très efficace. À tel point que vous pourriez être tenté de n'utiliser que lui. Ce déséquilibre entraîne une certaine redondance dans les combats. Sans compter qu'en l'absence de vrai système de couverture, vous passez le plus clair de votre temps à esquiver les attaques et projeter tout ce qui vous tombe sous la main sur vos adversaires.

Côté exploration, le tout se passe dans des environnements qui évoluent souvent en temps réel : effets de surprise garantis. En fouillant partout, et en prenant soin de lire / visionner / écouter les documents récoltés, le scénario perdra – un peu – de son obscurité. Que les métaphysiques se rassurent, même avec ça, vous aurez toujours l'impression bizarre d'évoluer au cœur de la matrice.
Les pouvoirs de l'esprit

Pour qui ?

Vu le nombre de post-it, ça doit être très urgent ce qui se passe ici...

Les habitués des productions Remedy peuvent être aux anges : on retrouve dans Control tout le savoir-faire de l'équipe finlandaise. Quant aux nouveaux venus, ils disposent d'un gameplay accrocheur susceptible de leur faire oublier les zones d'ombre d'un scénario sans doute trop déficelé.
Remedy touch

L'anecdote

Dans ce bureau, dès qu'on a le dos tourné les gens s'envoient en l'air.

Le background de Control a été créé avant le personnage de Jesse. Partir d'un gameplay pour lui greffer ensuite une histoire est une démarche rarissime pour les jeux solo scénarisés. C'est d'ailleurs une première pour l'équipe de Remedy puisque sur Alan Wake et Quantum Break, les développeurs avaient conçu le background en fonction du protagoniste principal.
Au commencement, le gameplay
Les Plus
  • Un gameplay accrocheur
  • Des missions annexes originales
  • La patte Remedy
  • Une bonne ambiance sonore
  • Des environnements réactifs
  • Une direction artistique plus complexe et donc plus intéressante qu'il n'y paraît
  • Le pouvoir de "saisie"
  • Un certain niveau de rejouabilité
Les Moins
  • Le scénario alambiqué
  • Une carte pas toujours très lisible
  • Des ralentissements récurrents
  • Une héroïne qui manque de charisme
  • Une synchronisation labiale ridicule en VF
  • Pas de système de couverture
Résultat

En créant l'univers de Control avant son héroïne, Remedy n'évite pas le piège du scénario mal fagoté et surtout d'un personnage principal sans grand charisme. Fort heureusement, le savoir-faire des Finlandais est tel qu'il parvient à relever le niveau avec brio. Grâce à son gameplay accrocheur, son ambiance bien marquée et sa direction artistique digne d'un Christopher Nolan, Control vous procure une expérience vidéoludique de belle qualité.

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