Test | MotoGP 19
25 août 2019

Une mécanique en progrès

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MotoGP 19

Il y a des licences qui n'ont pas vraiment de concurrence et MotoGP 19 en fait partie. Pourtant, nouvelle année signifiant nouvelle mouture, Milestone doit produire un effort conséquent pour améliorer son jeu. Et après un épisode 2018 décevant par son contenu, la firme italienne a tout intérêt à proposer du changement. Et c'est du côté de l'IA que le plus gros effort a été fourni avec plus de deux années de travaux coopératifs. Est-ce probant et suffisant pour insuffler un nouveau départ ? Casque attaché, visière baissée, il n'y a plus qu'à mettre la poignée dans le coin.

Le principe

MotoGP 19 est un jeu de simulation de MotoGP comme son nom l'indique. Si la licence a été orientée un temps vers l'arcade, le pilotage est redevenu le cœur du jeu. De la catégorie reine et ses sous-catégories et passant par les toutes nouvelles motos électriques, le nombre d'engins et de pilotes commence à être conséquent. Pour cette version 2019, vous retrouvez également le mode Légende qui vous permet de revivre les grands moments du MotoGP. Si la physique des motos et les sensations de pilotage sont similaires à celles des motos actuelles, ce mode a l'avantage de faire vibrer la fibre nostalgique des fans de MotoGP. Le contenu est plus que convenable en réintégrant les modes absents l'année passée. Vous y retrouvez également un mode Carrière qui commence lui à souffrir du poids des années. Il s'agit à peu de choses près des mêmes évènements que les précédents épisodes et un dépoussiérage ne lui aurait pas fait de mal. En effet, les quelques interactions hors course n'attirent guère et l'enchaînement des weekends aurait mérité de gagner un peu de profondeur. Commencer en haut de l'échelle ou dans les arrières-coulisses du MotoGP n'y change rien.

Manette en main, les premiers tours de circuit risquent d'être rudes si vous n'avez pas le sens du pilotage entre la gestion du freinage et de l'accélération. Bien sûr, le jeu vous propose toute une série d'aides désactivables progressivement mais ne vous attendez pas à finir votre première course sans accident. Déjà parce que la physique des motos est relativement bien respectée, et que la moindre erreur de trajectoire vous emmène sur le bas côté. Mais surtout, parce que la nouvelle IA nommée ANNA va vous pousser à modifier votre attitude à chaque dépassement ou presque. Impossible de forcer deux fois de suite l'intérieur sans vous faire pousser comme un malpropre. La succession de chutes est alors déconcertante.
La différence entre le bon et le mauvais pilote

Le multi

Il y a plusieurs techniques de pilotage et le rendu est assez bon.

C'est sans doute là une des plus grosses déceptions pour ce MotoGP 19, l'absence d'un mode local pour affronter vos amis comme dans les précédents épisodes. Mais Milestone n'a pas chômé pour autant en proposant un mode multijoueur complet avec ses serveurs dédiés. Alors ne boudons pas notre plaisir, enfin sauf peut-être face aux temps de chargement qui sont encore plus longs qu'en jeu. Vous avez le choix de rejoindre une partie ou d'organiser votre course comme un directeur de course. Comme pour le mode solo, le mode multi présente une difficulté élevée qui rebutera un peu le novice. La voie du MotoGP est longue.
Un multi bien fourni... sauf en local

Pour qui ?

De nombreux circuits sont présents.

Sans surprise aucune, et comme toutes les années, MotoGP 19 se destine uniquement aux fans de MotoGP qui ont le bitume et la poignée de gaz dans le sang. Malgré un niveau qui monte progressivement dans le mode scénarisé, MotoGP 19 est un jeu de pilotage exigeant qui a laissé l'arcade loin derrière lui. Vous êtes prévenu !
Les Valentino Rossi en herbe !

L'anecdote

Les balades sur l'herbe sont évitables grâce à un système qui permet de remonter le temps.

Comme souvent quand je débute un jeu pour lequel j'ai déjà approché les anciennes versions, je me lance en mode grande gueule, dans les catégories reines, en désactivant toutes formes d'aide. Et comme souvent, j'ai péché par excès de confiance. Les trois premiers virages du circuit du Mugello m'ont donné une vilaine leçon. Après un départ réussi et une bonne négociation d'entrée en virage, je me suis trouvé un peu trop rapidement dans la courbe. Avec l'aide de mon voisin, j'ai réussi à maintenir une trajectoire correcte. Mais en réaccélérant trop tôt, la moto est sortie de la trajectoire pour aller sur l'extérieur de la courbe (première erreur). Rendu au second virage, j'ai pu goûter à la nouvelle IA qui ne m'a pas laissé passer en force (deuxième erreur) avec au bilan une lourde chute pour moi. Et le gros lot pour la réapparition, en appuyant trop fort sur l'accélérateur, la moto s'est mise à zigzaguer sans que je puisse reprendre le contrôle : fin de course, retour aux stands et réglages revus à la baisse.
Les premiers tours, les plus durs !
Les Plus
  • L'IA qui fait le boulot très correctement
  • Le contenu est vraiment très riche
  • Le multijoueur est à la hauteur du solo
  • L'ajout des motos électriques (même si bon, le bruit d'un moteur électrique c'est affreux)
  • Les défis historiques, toujours sympa de s'y replonger
  • Le pilotage toujours plus au cœur de l'expérience (technique de freinage, courbes, choix des pneus...)
Les Moins
  • Les décors globalement vides et les graphismes encore décevants
  • Encore quelques bizarreries sur la physique lors des accidents
  • Le mode carrière n'évolue pas vraiment
  • La sensation de vitesse parfois absente
Résultat

Milestone prend son temps pour nous proposer des épisodes toujours plus complets. Et cette version 2019 s'avère particulièrement riche en contenu en proposant notamment les MotoE ainsi qu'en rouvrant le mode Légende. Les progrès sont tout aussi notables en course, avec la nouvelle IA ANNA qui vous pousse régulièrement à changer votre approche d'un dépassement. Même le mode multijoueur se voit stabilisé. Pourtant tout n'est pas parfait dans ce MotoGP 19, d'abord visuellement puisque l'apparence est sensiblement identique à celle de 2018 et 2017, mais aussi par l'absence d'évolution du mode carrière ou par la physique des accrochages parfois étranges. Un bon épisode en espérant que la mouture 2020 soit encore meilleure après le rachat de Milestone par THQ Nordic.

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