Test | Warhammer : Chaosbane
03 juil. 2019

N'est pas Diablo qui veut !

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Warhammer : Chaosbane

Ah, Warhammer, son univers Dark Fantasy inspiré de Tolkien dont sont issus de nombreux jeux de figurines ou le jeu de société Heroes Quest. Des années 90-2000 et de ce que nous nous souvenons de meilleur, il ne vit aujourd'hui qu'une série de jeux vidéo qui exploite l'univers des gars de Games workshop. Warhammer : Chaosbane essaye d'approcher une autre référence, Diablo, mais les risques sont grands et le duel pourrait vite tourner au carnage. Sortez votre hache de guerre et jetez-vous dans la mêlée.

L'histoire

La trame scénaristique n'est pas le point fort de ce Warhammer : Chaosbane mais l'équipe d'EKO sait que son jeu ne sera pas attendu sur ce point. Le monde a été sauvé par l'empereur Magnus et quatre héros. Il s'en est suivi une période de fragilité et les démons profitent de ces instants pour attaquer l'empereur en personne. Avec l'aide d'une sorcière, une malédiction est jetée sur lui et vous êtes accusé à tort de ces maux. Pourtant, avec l'aide de Teclis, vous allez pouvoir sauver votre honneur et rattraper la méchante magicienne. Vous retrouvez beaucoup d'éléments de l'univers Warhammer, et en cela, le jeu s'intègre parfaitement dans le lore. Quatre personnages vous sont proposés, avec des histoires différentes mais dont la finalité et les missions vont être les mêmes. Le nain tueur, le mage haut elfe, l'archer elfe et le soldat de l'empire vous proposent du grand classique d'archétype même si chacun se joue différemment. Et c'est là que vous attendez le jeu du studio français : de l'originalité sur le gameplay à défaut de moyens techniques débordants.

Coté visuel, le petit budget se confirme. L'univers Warhammer est là et si vous êtes fan de la licence, vous ne serez pas dépaysé. Le rendu est assez propre, les effets de lumières jolis, et les premières balades sont agréables. Pourtant, dès la seconde mission de chaque chapitre, vous sentez le hic venir. La répétition des décors est flagrantes, et retrouver un cul de sac (ou un coffre) toujours aux mêmes endroits s'avère désagréable. Avec deux types de décors par chapitre et quatre chapitres, vous avez huit environnements réussis mais répétitifs. Et la bande son ne va pas vraiment vous permettre de changer d'avis.
Un univers riche, un scénario anecdotique

Le principe

Une fois votre stratégie de combat trouvée, la redondance de situation s'installe.

Chaosbane est un Diablo Like ou hack'n'slash. Pour expliquer plus clairement si vous êtes passé à côté de ce genre, en vue isométrique, vous explorez des donjons avec une mission principale variable tout en anéantissant des vagues de monstres disproportionnées en pianotant sur une ou deux touches. Votre personnage progresse avec les loots trouvés sur les corps des monstres ou dans des coffres. Casque, gantelet, armes ou collier, tout est passé en revue. Le loot est l'une des composantes les plus importantes de ce genre puisqu'il est en fait le moteur premier de votre retour dans les niveaux pour progresser. Ici, malheureusement, le loot n'est pas l'attrait premier. Certes, la quantité est suffisante, mais les statistiques ne vous poussent que très rarement à changer d'équipement en plein donjon, ce qui donne plus l'impression d'accumuler des breloques en attendant le hub central ou les fameux équipements légendaires. Au nombre de trois sets par personnage, leur obtention facile dans les modes de jeux end-game ne vous tiendra guère en haleine. Il est à souligner qu'il n'y a pas de marchand. Votre équipement inutilisé ne sert que de monnaie d'échange contre un peu de butin, votre or qu'à vous faire revivre dans les donjons.

En plus de votre équipement, votre protagoniste dispose de compétences qui lui sont propres. Avec six compétences actives et trois passives, vous allez composer votre personnage au gré de vos envies et de votre façon de jouer. Dégâts de zone, empoisonnement, brûlure, magie de soin, invocations ou encore ralentissement seront à gérer dans vos points de compétences attribuables. Pourtant n'imaginez pas équiper votre héros de toutes les compétences même à la fin du jeu. Il va falloir choisir comment investir les points de compétences disponibles pour parfaire votre façon de jouer. Si toutes ces compétences sont connues ou déjà vues, les arbres divins, liés à votre affiliation, offrent eux beaucoup plus de personnalisation. Chaque nœud permet d'augmenter les caractéristiques de base ou d'apprendre de nouvelles techniques plus intéressantes. Avec l'ensemble de ces éléments, vous créez votre façon de jouer jusqu'à obtenir une stratégie. Malheureusement, vous retrouverez cette stratégie chez bien d'autres joueurs.
Explorer des donjons et broyer les touches de sa manette

Le multi

Le loot reste le cœur du jeu, et il faut bien dire qu'il est généreux.

C'est sans doute la partie qui sauve l'expérience proposée. Si vous passez ma petite anecdote personnelle, le jeu semble même avoir été pensé pour cela. En effet, les quatre classes proposées sont assez complémentaires à bas ou haut niveau. Vous pouvez aisément adapter vos compétences pour spécialiser votre personnage dans un domaine. Les compétences elles-mêmes vous orientent dans ces choix avec le contrôle de foule, les dégâts de proximité ou éloignés, les effets négatifs sur les ennemis ou positifs sur vos collègues. Ce qui semble ennuyeux seul est vite effacé par le challenge à plusieurs. Que ce soit en local ou en ligne, il y a tout de même moyen de s'amuser un peu.
Sa différence est sans doute son plus grand point fort

Pour qui ?

Vous pouvez diriger les sorts du mage avec le joystick droit.

Avec son approche progressive de la difficulté, Warhammer : Chaosbane est un point d'entrée agréable du hack'n'slash qui ne doit son plaisir qu'aux modes multijoueurs (en ligne ou en local). Un peu trop léger sur le scénario, il peut être par contre rebutant pour les néophytes de l'univers de Warhammer. Malheureusement pour le reste, Diablo III est déjà passé par là et il est difficile de subir la comparaison.
Les adeptes du Chaos de Warhammer

L'anecdote

Les tenues ont peu d'ajouts visuels... parfois pas du tout.

Les premières parties en multijoueur en ligne ont été particulières pour moi dû aux rencontres des joueurs sur lesquels je suis tombé. Le premier joueur qui m'a rejoint, a rejoint la partie au moment où j'achevais le mini boss du niveau. Sans trop faire attention, je l'ai laissé récupérer ses loots et son or avant de passer au suivant. Mais en débutant en même temps que lui, je ne pensais pas avoir un tel décalage de niveau : mage de haut rang, ses premières attaques ont été annonciatrices de ma misère d'expérience. En un niveau, j'ai tué moins de dix monstres (sur le millier qui devait habiter là), et je n'ai jamais pu le rattraper pour essayer de coller une flèche ou deux. Et ça a recommencé le niveau d'après, en tombant sur un archer de haut rang aussi, mon score n'a pas été vraiment meilleur avec la dizaine de dryades qui se baladaient autour de lui. Une horreur, j'ai fini par me mettre hors ligne.
On n'a pas le même niveau, mais on a la même passion
Les Plus
  • Un multijoueur en local qui fonctionne bien
  • L'univers assez joli avec de beaux effets de lumière
  • La variété de coups et de pouvoirs qui vous permet de changer de style de jeu en gardant le même héros
  • Quatre archétypes complémentaires pour des parties multijoueurs plaisantes
  • Un gameplay dynamique
Les Moins
  • Hubs exigus, sans intérêt
  • Des décors redondants
  • Quatre chapitres qui se bouclent en moins de 8 heures en mode normal
  • Le end-game qui ne vous poussera pas dans vos retranchements bien longtemps
  • Les quatre boss, mélange de sac à PV et d'attaques routinières, que l'on finit par regretter puisqu'il s'agit du seul défi présent
Résultat

Difficile de venir se battre sur le terrain de Diablo si l'on ne vient pas avec une machine à tuer. Et malheureusement, Warhammer : Chaosbane n'en est pas une. La globalité du jeu est moribonde, voire décevante. Déjà par sa durée de vie et son scénario qui ne change pas d'un héros à l'autre. Les décors sont beaux, mais répétitifs puisque vous partez en mission dans les mêmes décors, et quasiment les mêmes cartes si bien que vous devinez aisément où sont cachés les trésors. De l'exploration (mode de jeu end-game) naît une frustration, celle d'avoir le sentiment d'être déjà venu alors que vous commencez juste la visite du lieu. Sans être mauvais et proposant même quelques bonnes choses, le jeu paraît vraiment juste pour justifier un prix de 69 €. Pourtant, son approche multijoueur lui est salutaire, donnant un résultat plaisant lorsque vous rencontrez un second joueur ou que vous connectez une seconde manette.

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