Test | Resident Evil Zero HD Remastered
06 août 2019

Une femme aux origines du mal

Testé par sur
Aussi disponible sur
Resident Evil Zero HD Remaster
  • Éditeur Capcom
  • Développeur Capcom
  • Sortie initiale 19 janv. 2016
  • Genres Action, Aventure, Survival

Resident Evil Zero HD Remastered vous replonge dans l'horreur de Raccoon City, là où tout a démarré. Avant même d'explorer le mythique manoir qui marquera les débuts fracassants de la saga Resident Evil, l'équipe Bravo piste le virus T qui sera la cause de bien des ennuis de la population locale, sur fond de vengeance entre chercheurs jaloux. Cette version Switch poursuit le travail systématique de portages engagé par Capcom, pour tirer sur la corde du souvenir passé avec Rebecca et Billy et éventuellement séduire de nouveaux joueurs...

L'histoire

Raccoon City. La Bravo Team des S.T.A.R.S. est dépêchée sur place en hélicoptère, initialement pour neutraliser un prisonnier évadé. Séparée, votre équipe va rencontrer des gens du coin pas très accueillants. Mais que se passe-t-il ici ? Vous incarnez Rebecca, nouvelle recrue capable de préparer des soins en mélangeant diverses plantes, qui va d'abord explorer un train arrêté en pleine voie, avant de tomber sur Billy, l'évadé de service en marcel. Il ne vous faut pas longtemps pour comprendre que Billy est innocent dans cette histoire et que si vous voulez revoir la lumière du jour, la collaboration avec le rebelle s'impose. Bras-dessus flingue-dessous vous allez successivement nettoyer le train de ses immondes créatures, le faire s'encastrer dans un laboratoire secret qui n'est autre que la base mère d'Umbrella aux prises du Dr Marcus (un allumé qui a abusé du jus de larves), puis accéder à une usine où tout inspecteur de la sécurité rédigerait un rapport plus salé que la mer morte. Le tout sur fond de pièces secrètes, ponts mouvants et autres joyeusetés architecturales vous promettant une exploration aussi riche qu'absurde (mais qui a décidé de mettre autant d'escaliers ?!). Mais que voulez-vous, chez Umbrella, on a les sous pour ce genre de facéties.
Un film de zombies qui se joue à quatre mains

Le principe

Speed, sans le bus mais avec un train et quelques zombies.

Le gameplay de Resident Evil Zero HD Remastered repose sur le principe du premier du nom : des plans fixes, des angles cinématographiques générant une ambiance sans égale, une gestion des ressources au chargeur près, et des points de sauvegarde réguliers. Vous menez votre enquête dans trois environnement successifs : le train, le labo, puis l'usine, en explorant des zones, trouvant des clés, résolvant quelques énigmes basiques... le tout avec des ennemis parsemant votre chemin. Mais attention : nulle obligation de les décerveler à la chaîne. En effet, tout le jeu repose sur votre capacité à bien gérer votre arsenal de combat alors vous pencherez naturellement vers l'économie de cartouches. C'est ainsi qu'il sera souvent possible de contourner un ennemi sans grande peine, voire pénétrer une pièce, courir tout autour pour ramasser ce qui est intéressant et ressortir aussi sec en laissant pantois la bête zombifiée qui s'y trouvait. Car contrairement à Jurassic Park, dans Resident Evil Zero HD Remastered, les ennemis ne savent pas utiliser les poignées de portes.

Mais la grande nouveauté (à l'époque) de Resident Evil Zero HD Remastered résidait dans le "partner zapping". Vous pouvez switcher (haha) de Billy à Rebecca à tout moment ou presque. Billy étant plus résistant, Rebecca pouvant mixer des herbes, à vous de décider qui vous est le plus utile selon la situation. Notez que le second personnage suit alors vos ordres : rester sur place, vous suivre et vous couvrir, ou vous suivre sans dépenser de munition. Certains passages séparent vos personnages, vous devrez donc les gérer indépendamment pour que chacun puisse avancer correctement dans l'aventure sans se faire bêtement bouffer par un insecte géant passant par là.
Pensez à bien fermer la porte derrière vous

Pour qui ?

Bienvenue à Innsmouth.

Ne nous mentons pas : Resident Evil Zero HD Remastered a ce petit goût suranné des jeux des années 2000. De bonnes idées, une réalisation impeccable, mais une rigidité qui rappelle la bonne époque de la Gamecube. Encore une fois, Capcom porte sans efforts un titre qui fonctionne mais dont de simples évolutions lui permettraient de séduire le public d'aujourd'hui. Notamment les innombrables chargements : tout changement de pièce amène une transition visuelle, aujourd'hui inutile, à l'époque nécessaire pour charger la pièce suivante. C'est lourd, pénible, on soupire. De même avec les menus de l'inventaire, peu adaptés à la Switch, qui auraient mérité un petit coup de jeune. Les joueurs à la barbe grisonnante replongeront donc avec grand plaisir dans ce titre particulièrement bien rythmé, stressant comme il faut et bien dosé. Mais il est fort probable que la jeune génération (comprendre ceux qui jouent à Fortnite) reste interloquée face à Resident Evil Zero HD Remastered, un jeu rigide, volontairement lent, et qui vous demande de réfléchir sans tirer sur tout ce qui bouge.
Archéologie Biohazardienne

L'anecdote

Je suis chaud pour un billard mais si tu veux bien d'abord je vais t'arracher les boules au fusil.

Vous l'aurez remarqué sur les screenshots, les habits des personnages ne sont pas des plus réglementaires. Cette version Switch inclut tous les bonus du jeu, avec notamment les différents costumes, et la possibilité de jouer avec Wesker à la place de Billy une fois le jeu fini. Ce dernier possède un regard laser terrible, capable de venir à bout d'ennemis en un clin d'œil.
Et si on danse ?
Les Plus
  • Le scénario vous dévoile les origines d'Umbrella
  • Le "partner zapping" avant Tinder
  • L'ambiance bien sale et dégoulinante
  • Le bestiaire est varié et bien équilibré
Les Moins
  • Un simple portage, avec toujours autant de chargements
  • Vous ne pourrez pas poser autant d'objets que vous voulez au sol
Résultat

C'est toujours un plaisir de monter à bord du train Umbrella, surtout en compagnie de Rebecca et Billy. Le duo fonctionne bien, tout comme l'équilibre global du jeu qui alterne phases exploratoires sur le qui-vive et phases de tension absolue où chaque balle a intérêt à se loger entre les deux (ou quatre) yeux de vos ennemis. Malheureusement, cela reste un simple portage, sans aucun effort pour redynamiser un tant soit peu l'expérience. À prendre tel qu'il est, donc, même si le plaisir sera à coup sûr au rendez-vous.

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