Test | Assassin's Creed Odyssey

02 févr. 2019

En choisissant la Grèce Antique, le scénario de ce nouvel épisode s'assure une intrigue dans la grande tradition tragique. Ainsi, vous y trouvez dans le désordre de l'abandon, de la trahison, de la conspiration, un peu de coucheries et évidemment pas mal d'épique. Concrètement, vous incarnez un héros jeté d'une falaise par son père et abandonné par sa mère. Rien que ça. Durant votre épopée, les rencontres historiques seront légion : de Socrate à Périclès, en passant par Hérodote ou encore Sophocle. La mythologie est également respectée avec par exemple un passage par l'Atlantide et même une rencontre dantesque avec le célèbre Minotaure...

À l'image d'Assassin's Creed Syndicate, cet Odyssey vous propose de choisir entre un personnage masculin et féminin. Mais cette fois, vous ne pouvez pas revoir ce choix en cours d'aventure. En pratique, ça ne change pas grand chose, à la fois du côté des quêtes accessibles (ce sont les mêmes), et au niveau des éventuelles romances auxquelles vous pourrez vous adonner (dans ce jeu, comme dans la Grèce Antique, le genre n'a que peu d'incidence).

Aaaah la Grèce Antique, ses légendes, ses mystères, ses jupettes, ses sandales, ses plastrons ensanglantés, bref ses frasques en tous genres. Choisir les îles grecques comme nouveau terrain de jeu n'est pas anodin. C'est le cadre idéal pour tout un tas d'aventures et de quêtes. Et des quêtes, il y en a un gros paquet. C'est bien simple, il est fort possible que vous n'en voyez jamais le bout... de ces quêtes ! Cette profusion est pharaonique, si bien que la série propose ici son summum en matière de contenu. Tant mieux ? Pas certain. Vous avez effectivement beaucoup à faire, mais ce beaucoup est aussi synonyme de redondance. Passé la première vingtaine d'heures, Assassin's Creed Odyssey montre un brin d'essoufflement. Les "Oh, c'est beau !", "Oh, c'est grand !", "Oh, c'est vivant !" sont alors remplacés par des "Ah, c'est pareil !", "Ah, mais c'est déjà fait ça, non ?", "Mais, il me l'a déjà demandé ce PNJ !"...

Vous devez faire progresser votre personnage à un certain niveau avant de vraiment profiter des affrontements. Lui fournir l'équipement nécessaire vous oblige à beaucoup crafter. Et le crafting, au bout d'un moment... Idem du côté de l'open world – énorme – et la manière d'y évoluer : l'aspect procédural apparaît logiquement prononcé. Ainsi, s'emparer de camps militaires, libérer des prisonniers, affaiblir la défense locale pour ensuite liquider un dirigeant, tout ça finit par devenir un brin routinier. Fort heureusement, cet open world est suffisamment étendu pour se remplir de surprises et vous inciter à y revenir régulièrement. Les nombreuses îles grecques réservent souvent leur lot de diversités et d'imprévus. D'ailleurs, si vous avez appréciez les batailles navales initiées dans les précédents volets, vous serez ici ravi de voir cette possibilité de gameplay poussée dans ses derniers retranchements.

Savoir si vous allez apprécier cette nouvelle épopée n'est pas une question tant la série atteint ici son paroxysme en terme de gameplay et de contenu. Alors, fans de la première heure, vous êtes déjà sûrement en train de naviguer sur la mer Égée ou de batifoler sur Mykonos.

Pour les autres, Assassin's Creed Odyssey est un choix judicieux si vous aimez les open world bien remplis. Mais attention à la répétition des actions qui vous seront demandées. Heureusement, un scénario moins alambiqué que celui des précédents volets contribuera à vous maintenir à flot côté quête principale. Notez que si vous êtes plutôt fun, action musclée et cascades, ce jeu n'est sans doute pas le meilleur choix du moment. Pour ça, tournez vous plutôt vers Just Cause 4. Enfin, question ambiance, même si la Grèce Antique est superbement reproduite, il faut bien avouer que cet Odyssey ne fait clairement pas le poids face à la mélancolie sauvage d'un Red Dead Redemption 2.

Ce qui rend l'expérience Assassin's Creed aussi réjouissante, c'est aussi la possibilité de croiser des personnages célèbres qui ont marqué l'Histoire et souvent nos subconscients. Odyssey ne déroge par à la règle. Alors, quand au détour d'une rue d'Athènes, je me suis retrouvé nez à nez avec un certain Socrate, je dois vous avouer que cette rencontre a fait son petit effet. Nul doute que les développeurs ont profité de l'occasion pour intégrer au discours du philosophe la dose de second degré qui, à mon sens, manque justement aux autres protagonistes de cette épopée. La fraîcheur d'un plus que centenaire... Qui l'eut cru ?