Test | Shining Resonance Refrain
14 juil. 2018

Un stéréotype de J-RPG

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Shining Resonance Refrain
  • Éditeur SEGA
  • Sortie initiale 10 juil. 2018
  • Genre Rôle

Sega nous propose de découvrir un de ses RPG, exclusif au sol japonais, sortie en 2014 dans l'archipel. Shining Resonance Refrain réapparaît donc en force et en musique dans une version HD all inclusive. Mais est-ce une bonne occasion d'étoffer votre collection ?

L'histoire

Autant être honnête : Shining Resonance Refrain se dote d'un scénario classique qui se laisse oublier rapidement de par la construction du jeu. Le royaume d'Astoria et l'Empire de Lombardie sont en guerre pour le contrôle des dragons, créatures mythiques qui avaient disparu après la dernière grande guerre. Les maîtres dragonniers sont des pièces maîtresses sur le grand échiquier de la guerre et le camp qui en aura le plus aura un avantage certain. Yuma, un jeune guerrier reclu dans les geôles lombardes, renferme en lui le pouvoir du dragon de Lumière. Refusant d'utiliser ce don, il est libéré par la princesse d'Astoria pour enfin déclencher son pouvoir quand la menace sur ses sauveuses est trop grande. De retour dans la cité fortifiée de Marga, le jeune garçon va devoir faire ses preuves, aider le royaume et draguer.

Une fois la première demi-heure d'aventure passée, le scénario finit par disparaître pour laisser place à vos envies : libre à vous d'aller discuter, marchander, sortir de la ville pour prendre des niveaux ou vous aventurer dans des donjons. Le système voulu par MediaVision vous offre une liberté rare mais pas sans conséquence. Le scénario est délaissé au profit d'une liberté qui vous fait oublier votre but, vous laissant vaquer à des occupations hors sujet, y compris en ayant des rencards avec la fille du roi. Le système de romance mis en place dans le jeu vous demande de vous balader avec la personne de votre choix, de discuter et d'échanger, afin d'améliorer vos aptitudes au combat. Et si l'idée est bien pensée, elle finit par être lassante par la répétition de dialogues sans intérêt.
Les banalités d'usages

Le principe

La capacité de Yuma à se transformer en dragon rend le personnage plus intéressant à jouer.

Shining Resonance Refrain est un J-RPG avec un système de combat dynamique qui ressemble beaucoup à celui de la série des Tales of. Vous enchaînez les missions qui vous éloignent de plus en plus de la ville principale tout en devant y repasser régulièrement pour commercer ou flirter. En combat, vous disposez d'une touche d'attaque légère et d'une touche d'attaque forte, complétées par quelques talents. L'enchaînement de ces actions spéciales est possible grâce à une barre de magie qui se remplit au fur et à mesure de vos coups portés. Vous pouvez bien évidemment alterner entre les différents protagonistes pour rendre le jeu un peu moins répétitif. Yuma possède en plus la capacité de se transformer en dragon et d'infliger ainsi de gros dégâts. Mais cette transformation très gourmande en MP peut aussi se retourner contre vous si vous ne faites pas la transformation inverse avant que vos points ne soient à zéro, rendant le dragon incontrôlable. Par contre, le dragon est très lourd et les combats perdent alors en dynamisme.

Shining Resonance Refrain est aussi un J-RPG qui pioche largement dans la culture pop pour son style et son système de combat. Vos personnages sont des musiciens capables de jouer de concert pour augmenter vos dégâts ou votre défense. Du nom de B.A.N.D., après une petite scénette aux allures de concert, vous boostez vos capacités pour rendre le combat plus abordable. Le jeu vous propose aussi un système de traits qui permet de modifier le comportement de vos personnages les uns envers les autres en fonction des conversations que vous aurez eues avec eux (les fameuses romances). Vous pouvez ainsi assigner un guerrier qui prendra des dégâts à la place d'une soigneuse ou une soigneuse qui soignera en priorité tel ou tel personnage. Bien pensé, cela complète assez bien le système de combat mais ne change pas la donne : c'est déjà vu et ce n'est pas exceptionnel.
Des romances et de la baston

Pour qui ?

D'autres stéréotypes se joignent progressivement à l'aventure.

Shining Resonance Refrain est l'adaptation HD d'un jeu sorti en 2014 sur PS3 qui fait en plus partie d'une licence de jeu de rôle de Sega oubliée en dehors du Japon. Tirant beaucoup de mécanismes de jeux meilleurs, l'attrait du titre peine à décoller, surtout que la réalisation n'est pas fantastique. Il y a de bonnes idées disséminées ici et là mais aucune n'arrive à transcender le jeu pour le rendre mémorable. De plus, vous devez vous coltiner des tartines de texte en anglais pas forcément fascinant. Si vous avez l'occasion pourquoi pas mais sans plus.
Ceux qui ont du temps à perdre avant d'apprécier

L'anecdote

Le début d'une grande histoire d'amour ? Non, l'histoire d'un soir.

Malheureusement, l'écriture des conversations entre les différents protagonistes de Shining Resonance Refrain n'a pas été épargnée par les stéréotypes et banalités d'usage dans toutes mauvaises romances. Ainsi, il n'est pas rare de voir deux damoiselles se disputer l'amour de Yuma à grand coup de "C'est moi qui ait les plus gros, il m'aimera donc plus". Ce qui peut être très drôle quand utilisé avec parcimonie finit par être lourd (très rapidement en fait). Un effort sur une écriture un peu plus inspirée aurait été un bonus je trouve, donnant de la profondeur aux différentes héroïnes.
Mais puisque je te dis qu'il préfère les Boobs !
Les Plus
  • Le principe de B.A.N.D.
  • Des combattants aux techniques variées
  • Le principe de Traits, Aspect, Force et les romances (malgré tout)
  • Des combats dynamiques
Les Moins
  • Les stéréotypes et les clichés
  • Les dialogues sans intérêt et trop longs
  • Un scénario qui s'oublie vite
  • Uniquement en anglais
Résultat

Malgré ses inspirations variées et ses quelques bonnes idées, Shining Resonance Refrain peine à percer dans le monde du J-RPG. Certes, le système de combat est intéressant, quoi que vous demandant régulièrement de changer de personnage pour garder son attrait, mais il faut du courage pour tenir jusqu'au moment où le jeu devient captivant. En plus du scénario anecdotique, vous devez vous coltiner des dialogues longuets et sans saveur, qui osent le cliché comme rarement. Même les romances, qui constituent une idée aguicheuse sur le papier, finissent par donner lieu à de la lassitude. L'offre est décevante en début de jeu et finit mieux, pour un résultat honorable mais sans plus.

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