Test | Gran Turismo Sport
27 oct. 2017

La qualité japonaise ?

Testé par sur
Gran Turismo Sport

Tantôt vu comme un avant-goût de Gran Turismo 7, tantôt comme un nouvel épisode à part entière, Gran Turismo Sport s'est fait attendre. Après un développement un peu longuet, le voici qui débarque enfin – et en exclusivité évidemment – sur PlayStation 4.

Le principe

Comment définir Gran Turismo ? C'est avant tout un feeling que vous retrouvez dans Gran Turismo Sport. Contrairement à d'autres jeux actuels, le jeu ne fait pas dans le tout modulable. Ou plutôt, il essaye toujours de composer seul, sans réglage nécessaire, l'équilibre entre arcade et simulation. Loin d'une concurrence qui demande de mettre les mains dans le cambouis pour trouver une pointe de réalisme ou d'arcade.

Ici, l'expérience est sensorielle et se résume même à un cocktail savamment dosé entre physique du véhicule, réalisme des pistes et sensations visuelles. Gran Turismo Sport est beau, et même très beau. Seul Forza 7 est objectivement devant, le titre de SONY ayant pour sa part le luxe d'un vrai cachet visuel forcément renforcé sur une TV 4K ou/et HDR (les images illustrant ce test sont "classiques"). De plus, le titre est compatible VR avec un mode qui, s'il reste secondaire, s'avère plutôt convaincant en matière d'immersion. Bien sûr, la présence des circuits tokyoïtes est à saluer.
Clés en main

Le contenu

Le jeu vous propose (à travers des réglages poussés) de choisir la colométrie de l'image.

La radicalité de Gran Turismo Sport réside dans son obsession pour les sensations. C'était déjà le cas par le passé, mais le fait d'expurger le jeu de tout contenu superflu rend la démarche plus honnête qu'autrefois. Pas de bla-bla. Le meilleur exemple ? L'intelligence artificielle consternante du pan solo (qui est d'ailleurs globalement inutile) et qui pousse inévitablement le fan de courses automobiles vers le multijoueur, comme si Yamauchi avait compris une forme de sincérité : qu'importe le travail sur l'IA, rien ne vaudra des humains et un aspect compétitif. De même, le titre ne se concentre pas sur le contenu : des dizaines de véhicules (moins de 150) et des tracés plutôt classiques et pas forcément nombreux. Nous revenons ainsi aux années 90, étrange époque où les gens se contentaient de peu.
L'honnêteté avant tout

Le multi

Le solo est surtout constitué de missions courtes et pas forcément passionnantes.

Le souci, c'est que Gran Turismo Sport pose de nombreuses conditions pour espérer rencontrer la gloire. La première d'entre elles, c'est le fait de réussir à attirer des joueurs, et qui plus est futés. Le titre impose des vidéos de fair-play avant que vous lanciez le mode multijoueur, et pourra aussi assigner des groupes en fonction des réputations. L'ensemble est un peu austère et, surtout, le titre conserve toujours quelques fous furieux parasitant les courses. Espérons qu'ils auront disparu d'ici quelques semaines.
Un peu naïf ?

Pour qui ?

Comme le reste, le multi dégage parfois un vrai sens de l'esthétique.

Du coup, il est compliqué de situer Gran Turismo Sport sur l'échiquier conséquent des jeux de course. Si vous recherchez des sensations, un jeu exigeant mais "sans plus", du feeling, le titre de Polyphony Digital peut vous convenir... À condition que vous soyez abonné au PlayStation Plus et que vous ne soyez pas attaché au contenu solo. D'autres iront inévitablement vers la concurrence, question d'époque et c'est bien dommage compte tenu de l'honnêteté de la démarche présente ici – bien moins factice que le gloubi-boulga du cinquième épisode (par exemple) en son temps.
Les amoureux de sensations

L'anecdote

Très classique, la progression en solo fait gagner des niveaux et offre des bolides aléatoirement.

Gran Turismo Sport propose un mode de progression commun pour son mode solo, il s'affranchit d'une très sale manie des jeux de course actuels : la fonction de retour en arrière. J'ai toujours trouvé celle-ci absolument consternante, et je suis bien content de voir que Kazunori Yamauchi ne cède toujours pas à cette mode.
Be kind, rewind pas
Les Plus
  • Des vrais sensations
  • La conduite pour tous, mais avec une vraie physique imposée
  • Un vrai sens de l'esthétique
  • Une orientation audacieuse
Les Moins
  • Attention à ne pas rétropédaler...
  • Des soucis et parti pris qui ne séduiront pas la majeure partie des joueurs (IA, dégâts, contenu, etc.)
Résultat

Gran Turismo Sport est en soi assez radical pour justifier son modèle. Le souci, c'est que le titre risque de ne pas y survivre. C'est souvent le problème de l'audace. Plus sensé que Gran Turismo 5 en son temps, le jeu se concentre sur l'asphalte et les sensations. Le reste n'existe pas, ou pas encore. En l'état, Gran Turismo Sport ne peut atteindre la note maximale pour la simple et bonne raison que tout dépendra des choix opérés par la suite. Nous commençons à les connaître les développeurs, à aimer la marche arrière. Si (et seulement si) l'expérience perdure dans le temps, et ce même sans contenu à la noix, Gran Turismo Sport sera véritablement un grand jeu.

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