Test | Shadow Warrior 2
01 juil. 2017

Liberté, furie et pas trop de fraternité

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Shadow Warrior 2

En 2014, Shadow Warrior avait prouvé que reboot pouvait rimer avec qualité. C'était d'autant plus vrai que la Xbox One et la PlayStation 4 n'étaient pas implémentées comme aujourd'hui, et que ce titre avait donc tout du "jeu sympathique" et de la "bonne opportunité". En 2017, Shadow Warrior 2 peut-il réitérer cet exploit ?

Le principe

Sans trop de surprises, Shadow Warrior 2 reste Shadow Warrior. Le jeu ne s'encombre pas d'un scénario travaillé et brille plutôt par un ton décomplexé qui pourra en faire sourire certains et en énerver d'autres. Passé ce constat, il est toujours question d'un gameplay nerveux s'approchant plus du dernier Doom que des FPS scénarisés et scriptés qui règnent sur le secteur depuis quinze ans. Équipé d'armes au corps-à-corps (sabres, tronçonneuse, etc.) et de fusils/pistolets faisant parler la poudre (et pas qu'un peu), vous vous retrouvez à affronter des démons et à circuler dans un HUB ouvert entre les missions.

C'est d'ailleurs dans la démesure de son système de progression que ce deuxième volet brille. Cette liberté fait écho à celle du gameplay, et vous vous retrouvez à récupérer des objets tous les dix mètres, que ce soit en ouvrant des coffres, en abattant des ennemis ou en faisant des emplettes. Compétences, améliorations des armes ou du personnage... Il y a de quoi faire, au point d'être un peu perdu durant les premières heures de jeu. Finalement, la mayonnaise prend et le dispositif se transforme en une belle carotte addictive.
Faire preuve d'une furieuse patience

Le multi

Si le scénario est quelconque, le design et la direction artistique sont réussis.

L'autre nouveauté est le mode coop' qui rend, par sa présence, ce système d'amélioration plus important qu'il en a l'air de prime abord. Certaines améliorations sont mêmes uniquement destinées au pan multijoueur du jeu (avec des soins collectifs par exemple). Dans ces partie, vous incarnez toujours le héros mais voyez les autres comme des compagnons. À noter, enfin, la présence de niveaux procéduraux (générés aléatoirement) en plus de ceux de la campagne : de quoi faire tenir le jeu sur la longueur, et même pendant de long mois pour les joueurs les plus furieux. C'est à coup sûr la grosse nouveauté de cet épisode.
Un pan longtemps réclamé

L'emballage

Les améliorations/compétences (et le jeu) gagnent en intérêt dans les hauts niveaux de difficulté.

Côté graphismes, Shadow Warrior 2 est dans la veine de son prédécesseur, alternant lui aussi entre le très bon et le correct. Si certains environnements sont très réussis, d'autres (parfois situés seulement quelques mètres plus loin) sont plus décevants. À vrai dire, c'est surtout le cas lorsque la profondeur de champ est prononcée et que les textures au loin sont moins détaillées. Soulignons enfin la qualité de la bande originale, avec des sonorités à la fois modernes et traditionnelles.
Sur la voie du (précédent) samouraï

Pour qui ?

Les armes à distance sont bien plus présentes qu'auparavant, et les effets visuels sont réussis.

Faut-il avoir joué à Shadow Warrior avant de se lancer dans cette suite ? Non. C'est même tout l'inverse. À moins d'être totalement fan du jeu d'origine, d'avoir été en manque depuis trois ans ou de véritablement miser sur le multijoueur, difficile de conseiller à quelqu'un de repasser bêtement à la caisse. Attention ! Shadow Warrior 2 est excellent et apporte de belles améliorations dans chaque compartiment de jeu, mais il bonifie avant tout une recette déjà un peu extrême à la base. À vous donc de voir si les ajouts évoqués dans ce test sont suffisants, et si cela vaut le coup d'acheter ce deuxième volet plein pot.
Fais fonctionner ton cerveau, Lo Wang

L'anecdote

Les monstres et coffres sont nombreux, et les niveaux sont beaucoup plus ouverts.

N'ayant plus beaucoup de vie lors d'une mission, j'ai tué des lapins inoffensifs qui rapportent généralement des objets (et en particulier des trousses de soin). Après en avoir tué deux à la suite, quelle ne fut pas ma surprise de voir ma troisième proie se transformer en un monstre plutôt coriace. La méfiance est donc de mise !
Attention au(x) piège(s)
Les Plus
  • Parfois beau
  • Toujours terriblement nerveux et fluide
  • Un système de progression très addictif
  • Un gameplay varié et assez profond (dans la veine de son prédécesseur)
  • Des armes à distance plus importantes
  • Le multi, la grosse nouveauté
  • Un contenu très généreux
  • Un jeu qui peut survivre dans la durée (communauté, etc.)
Les Moins
  • Parfois moins beau
  • Un scénario inintéressant et de toute façon anecdotique
  • L'utilité du HUB entre les missions ?
  • La découverte du système de loot un peu effrayante
Résultat

Certes, Shadow Warrior 2 ne convaincra pas nécessairement ceux qui n'ont pas aimé son prédécesseur, mais il reste l'une des seules alternatives crédibles à la nervosité de Doom. Lui aussi relique d'un genre presque disparu, le titre de Flying Wild Hog est aussi furieux qu'avide de liberté. Ainsi, malgré un prix dans la fourchette haute pour ce type de jeux (une petite quarantaine d'euros), Shadow Warrior 2 reste avant tout un divertissement à la fois fun et terriblement généreux, qui peut se parcourir seul ou désormais à plusieurs. Reste donc à savoir si vous êtes de la partie.

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