Test | Warm Up!
17 janv. 2001

Testé par Netsabes sur
Warm Up!

Après 2 jeux de Formule 1 sous licence, Lankhor revient, des années après, à ses anciennes amours, avec Warm Up!, qui, en plus de la simulation qui faisait tout l'interêt des 2 volets sous licence, inclut un mode Arcade pour retrouver le fun de Vroom. Test complet du nouvel opus en formule 1 de Lankhor.

Preambule

Lankhor et les jeux de courses motorisées, c'est toute une histoire. Ca avait commencé au debut des annees '90 avec Vroom, énorme succès, qui tenait plus du jeu d'arcade que de la simulation, et qu'on pouvait trouver sur à peu près toutes les plate-formes à l'époque. Puis, il y a eu Kawasaki Superbike sur Megadrive/Genesis. Et enfin, en 98, on avait vu le grand retour de Lankhor sur PC avec Formula 1 Official Racing, et l'année suivante avec F1 World Grand Prix, tous deux distribués par Eidos avec la licence de la FIA. Cette année, c'est encore un jeu de Formule 1 qu'ils nous proposent, mais sans licence, et distribué par les français de Microïds, en attendant qu'Eidos sorte son jeu de Formule 1 sous licence (norlament en mars), à peu près en meme temps que celui d'Ubi Soft (qui semble avoir de nouveau réobtenu la licence).

Le jeu

Bien qu'il n'y ait plus de licence, l'equipe de developpement a tout de meme developpé un mode simulation pour son jeu de Formule 1, mode qui avait fait le succès, grâce à sa realisation et sa qualité, des 2 jeux precedents. Mais cette fois-ci, le jeu n'est plus qu'une simple simulation: on y trouve aussi un mode arcade, une personnalisation des voitures, des modes multijoueurs... Le jeu, developpé en peu de temps (à peine 4 mois), inclut donc beaucoup de choses qu'on ne trouve pas forcément dans les jeux concurrents, parfois limités par,
justement, la licence très restrictive de la FIA.

Vraie simu pour faux circuits

Pour cause de licence, les circuits, pilotes, voitures ne sont pas officiellement les bons, ce qui n'empêche pas que les circuits du jeu soient en vérité très fidèles aux originaux (ils sont juste désignés par le nom de leur pays au lieu du lieu de course). On reconnaît sans
problèmes la plupart des pistes. Au niveau des pilotes, par contre, pas besoin de les recopier, c'est plus simple, il n'y en a pas. Quant aux voitures, lè encore, elles ressemblent beaucoup à des Formule 1, mais il n'y a pas de réelles différences entre elles au depart. A l'inverse, une fois bien configuré, le jeu est une simulation réaliste vraiment réussie, et l'on peut s'amuser pas mal de temps dessus, car le niveau est globalement assez dur (surtout si l'on veut une vraie simulation, donc en supprimant toutes les aides a la conduite, qui gâchent un peu le jeu quand on les laisse, à mon avis). Toujours est-il que Warm Up ! n'a ici rien à envier à d'illustres prédecesseurs comme les Racing Simulation d'Ubi Soft ou les Geoff Crammond's Grand Prix. A noter également que tous les modes de la partie simulation sont jouables à 2 sur le même écran, ou tout seul (aussi sur le même écran), et que le mode course rapide est jouable en réseau.

Differentes facons de simuler

Les développeurs ont eu la bonne idée de proposer plusieurs modes de simulation, qui permettent, notamment, de s'entraîner avant de s'attaquer au Grand Prix. Le mode Course Rapide vous permet tout simplement de faire une course sur le circuit qu'on choisit, sans pouvoir vraiment régler sa voiture (et c'est bien dommage). Par contre, ce mode est jouable en réseau. C'est d'ailleurs, hélas, le seul. Il n'empêche que l'absence de réglage introduit une égalité dans la course en réseau qui vous évite d'être encore plus largué que si vous ne connaissiez simplement pas le circuit. Le mode le plus pratique à mon goût pour s'entraîner reste cependant le (très) commun mode ghost, où l'on essaye de battre le meilleur temps avec pour adversaire une voiture transparente représentant ce meilleur temps. Enfin, les modes Grand Prix et Championnant sont très liés. Le mode Grand Prix vous permet de faire tout ce que l'on fait avant et pendant une course: réglages, passage au garage, présentation du circuit, essais libres, séances de qualifications, warm up, et évidemment, la course. A peu près tout dans votre voiture est réglable via le garage, et c'est l'un des grands intérêts du jeu. On prendra soin de bien régler sa voiture (en plus de désactiver les aides diverses) avant une course ou un championnat, de façon à avoir une conduite la plus réaliste possible. Le mode championnat, justement, est une suite de courses à tours prédéfinis, mais, là encore, tout est modifiable: le nombre de courses comme le nombre de tours. Par contre, et c'est bien dommage, encore une fois, ce mode n'est pas accessible en réseau. On aurait bien aimé faire profiter les autres de ses championnats concoctés avec amour.

Le principe

Le mode arcade de Warm Up! constitue à lui seul une bonne moitié du jeu, au même titre que le mode simulation. Le principe est très simple: au lieu de courir,comme en mode simulation, pour la première place, difficile à atteindre, et ennuyeuse au possible une fois qu'on y est (on passe son temps à doubler la queue de course), on a ici affaire à un nombre infini de voitures, dont on doit doubler un certain nombre par course, afin de gagner des points. Ces points se rajoutent à chaque course (il y en a 17 qu'il faut réussir à la suite sans perdre, puisqu'il n'y a pas de sauvegarde), et, évidemment, plus l'on double de voitures (même si on a déjà dépassé le bon nombre de voitures à doubler), plus l'on gagne de points. On perd par contre des points si l'on roule trop hors de la piste ou si l'on tente des raccourcis expéditifs hors des chemins goudronnés, et le nombre de points étant important pour le classement final (nommé "Hall of fame"), on apprends vite à oublier les instincts barbares nous poussant à traverser l'herbe plutôt que suivre la chicane. Par contre, ce mode n'est jouable que seul. Finies les parties à deux sur le même écran avec écran splitté. Finies les parties réseaux. C'est bien dommage, parce que ça le mériterait.

Le pied (au plancher)

Le jeu est (beaucoup) beaucoup plus fun en mode arcade qu'en mode simulation. On passe son temps à appuyer sur l'accélérateur, à prendre les virages en épingle à cheveux comme s'ils s'agissaient de simples tournants, à doubler les autres à 300 à l'heure, bref, on s'amuse. On passe son temps à se crasher avec des figures spectaculaires, et le comble, c'est qu'il arrive qu'on double des voitures adverses lors d'un saut périlleux causé par un crash. Les crash en vue interne sont d'ailleurs impressionnants (mais un chouïa moins beaux, puisqu'on ne se voit pas tournicoter en l'air). Pour tout dire, on a l'impression de se retrouver par moments devant un Moto Racer façon Formule 1, d'autant qu'on dispose même d'un Turbo à utiliser dans les lignes droites. Et ça faisait bien longtemps qu'on n'avait pas eu un vrai jeu d'arcade fun et rapide avec des engins de courses motorisés à quatre roues. Depuis Screamer, presque. L'absence de sauvegarde entre les courses (qui fait que si on n'atteint pas le quota de voitures, on doit recommencer depuis le début) ajoute un stress permanent dans la course à partir du cinquième circuit (car auparavant, c'est tout de même bien facile). Bref, c'est très réussi, on s'amuse beaucoup, et on en redemande. Seule l'absence de mode réseau se fait ici sentir, et l'on se plait à imaginer ce que ça aurait pu donner, notamment en réseau local, au niveau du plaisir de jeu. On peut toujours espérer qu'un patch sortira un jour, rajoutant cette option.

La claque

Le moteur graphique, uniquement Direct3D, du jeu a été développé par Lankhor, et ça se voit qu'ils le maîtrisent bien, parce que, la vache, c'est beau. Sur une Voodoo5, FSAA non-activé, et sans le T&L proposé, donc, c'est déjà splendide. Avec le FSAA, c'est encore mieux. Avec le T&L, on peut supposer que ça soit aussi beau en allant plus vite, mais je n'ai pas pu le tester. Mais tout de même, c'est vraiment beau et bien fait: même avec plusieurs voitures autour, l'affichage ne rame pas chez moi, et l'on voit très loin. Le sol a l'air bump-mappé par endroit, tellement les textures sont détaillées (notamment la terre bordant une partie des circuits), les lumières se reflètent sur les voitures, et ça reste rapide. Par contre, autant le jeu en lui-même est graphiquement réussi, autant les menus ne le sont pas: lents, lourds, ils sont vraiment peu pratiques. Pour revenir au jeu en lui-même, un autre point décevant du point de vue graphisme est la pluie, totalement ratée. Que ce soient les gouttes ou la trainée qui se dégage derrière les voitures, le jeu devient irrémédiablement laid. D'ailleurs, une fois qu'on a vu cette trainée d'eau rejetée par les roues des voitures, on s'aperçoit à quel point la fumée provoquée par les voitures dans le reste du jeu est laide également. Dernier point gênant, provenant du moteur graphique, celui-là: le mode 32 bits ne change pratiquement rien, sinon qu'il rend le jeu plus lent: d'un point de vue qualité de l'image et des couleurs, il n'y a presqu'aucune différence.

Les caméras

Les caméras sont un des gros points forts du jeu: extrêmement nombreuses, elles permettent de visionner la course comme s'il s'agissait d'une retransmission télévisée (avec, hélas, le logo Eurosport en haut à droite de l'image, pour faire "réaliste", sans doute), mais en plus, on peut bouger soi-même les nombreuses caméras, de façon à regarder la course à sa manière. Evidemment, ça n'est pas très pratique pour jouer, mais pour montrer aux copains ébahis, c'est sympa. Par contre, certaines caméras sont très (mais alors très) pratiques pour jouer, notamment la vue fixe, qui vous place au ras du sol, grosso modo sur la pointe de votre voiture, ce qui fait que votre voiture n'est pas affichée, et donc pas calculée. D'où un gain important (15 fps chez moi) d'images par seconde, et une fluidité encore plus grande pour un jeu qui l'est déjà. De plus, c'est là qu'on a la meilleure impression de vitesse. A noter qu'une vue interne est proposée, dans laquelle on voit à travers le casque du pilote, son visage se reflétant sur l'intérieur de la visière. Nice touch.

Des problèmes...

Hélas, le jeu n'est pas exempt de petits problèmes, ce qui est un peu normal vu la courte durée de développement du titre (à peine 4 mois): il y a des petits bugs d'affichage (notamment en vue interne, où, lors d'un crash, on voit à travers le plancher de sa formule 1) ou de collision (décor qu'on peut par endroit traverser pour se retrouver côté spectateur). Un patch est sorti, réglant déjà quelques problèmes, mais il reste toujours des petits bugs. Les sons sont également un autre point noir du jeu. Et pour cause, ils sont presque ridicules: les Formule 1 ont un bruit de mobylettes trafiquées, les voix sont bidouillées, étouffées (sans doute pour faire réaliste, encore une fois, façon "le coach parle dans le micro au milieu du bruit"). La vidéo d'intro, même si (vraiment) peu importante est tout de même endormante: 2 minutes et des poussières d'images du jeu sur fond technoïde en petit format, c'est pas passionnant. Enfin, là encore, c'est plus à mettre sur le dos du court laps de temps que Lankhor a eu pour le développement de Warm Up!. On poura aussi regretter que la durée de vie (notamment en mode arcade) semble un peu courte, mais on a souvent envie de rejouer pour améliorer son score. Et évidemment, le multijoueurs manque trop en arcade...

... et des trucs biens.

Mais il y a aussi d'autres points vraiment positifs dans Warm Up!, et le premier, c'est la possibilité de customiser entièrement sa voiture. Que ce soit le chassis ou la peinture, tout peut-être changé. Et c'est l'un des points positifs de l'absence de licence: on fait tout ce que l'on veut avec les voitures, même des voitures conduites par le Père Noël, comme celle que Lankhor a offerte peu avant Noël sur le site de Warm Up !. De même, comme cela a déjà été dit, on peut entièrement gérer sa voiture, et donc tout modifier pour la rendre la plus performante possible, en mode simulation.
Les Plus
  • Le mode arcade
  • La simulation réussie
  • Le jeu à deux sur écran splitté
  • Le graphisme
  • Les caméras
Les Moins
  • Pas de vrai multi
  • Petits bugs...
  • Durée de vie courte trop courte en arcade
Résultat

Dernier opus de Formule 1 chez Lankhor, Warm Up! est à la fois très fun grâce à son mode arcade, et très pointu grâce à son mode simulation. Vraiment réussi graphiquement, à quelques détails près, il n'a que deux gros défauts : sa durée de vie, qui oscille entre "un peu trop courte" et "moyenne", et l'absence de réel mode multijoueurs. Le jeu pourra plaire autant aux amateurs d'arcade qu'à ceux de simulation pure et dure (à condition qu'ils aient bien paramétrés le jeu), mais chacun risque de le trouver un peu court pour la partie qu'il aime, même s'il continuera à y jouer avec plaisir, et découvrira aussi l'autre mode (chacun des modes étant très réussi, il n'y a pas de risque à prendre à essayer, à vrai dire). Le vrai fan de formule 1 y trouvera par contre totalement son compte. En bref, un bien bon jeu, destiné à un peu tous les publics.

NB : Pour plus d'infos sur le jeu, vous pouvez toujours aller lire notre interview d'un des membres de l'équipe de développement.

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