Test | Zeus : Master of Olympus
15 déc. 2000

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Zeus: Master of Olympus

Impressions Games continue sur sa lancée en offrant maintenant la possibilité, après les époques Romaines et Egyptiennes, d'incarner le Grand Bâtisseur de la civilisation Grecque. Le jeu se trouve bien dans la continuité de Pharaon, et souffre de défauts qui depuis le temps auraient pu être corrigés...

Un de plus?

Après Caesar premier du nom en 1993 – téléchargeable ici gratuitement gracieusement offert par Impressions Games Itself – qui devait faire face au fantastique Civilization de Sid Meier à l'époque, s'en suivit une lignée de jeux dont le but était de construire une ville, de la faire prospérer et de faire face à divers événements, naturels, militaires ou autres, le tout jusqu'à atteindre les objectifs de votre campagne. Caesar fit ainsi place à Caesar 2 puis 3, avant que ne vienne Pharaon il y a maintenant plus d'un an et enfin à son addon Cléopâtre il y a de ça tout juste quelques mois. Après l'Empire Romain et l'Egypte, la Grêce Antique est donc le nouveau théâtre des opérations. Malheureusement, la première question qui nous vient à l'esprit est: "Qu'ont pu imaginer les développeurs de si original pour sortir un jeu à peine 5 mois après leur dernière création ?". Une question pertinente…

Oh mon dieu!

Pour ceux qui l'ignoreraient encore, Zeus – sous-titré Maître de l'Olympe – est un jeu de la série des « Grands Bâtisseurs » d'Impressions Games, une espèce de Godlike Game, pour les puristes, qui vous place à la tête de la construction d'une cité. Votre but sera ainsi, à l'instar d'un Sim City, de développer toutes les infrastructures d'une ville prospère, en jouant sur des facteurs tels que l'hygiène, la disponibilité d'eau potable par l'intermédiaire de puits ou de fontaines, la sécurité de vos citoyens afin d'éviter que le moral de ceux-ci ne s'effondre, la présence ou non d'agoras distribuant les biens fondamentaux dont votre peuple aura besoin – nourriture, mais aussi laine, huile d'olive, armes pour les militaires… etc. -- mais aussi la gestion des loisirs de vos sujets, de leur détente morale et physique en créant des collèges, des podiums d'artistes ou encore des amphithéâtres, si chers aux Grecs. En bref vous déciderez de la vie et mort de vos habitants, gérant tout jusqu'à l'aspect militaire puisque vous devrez faire face à des invasions et pourrez vous-même envahir et fonder des nouvelles colonies.

Les modes de jeu

Comme les autres jeux de la série, Zeus dispose de deux modes de jeu principaux. Tout d'abord un ensemble de tutorials dont le but est évidemment de vous apprendre les rudiments de votre destinée de grand bâtisseur à travers une vingtaine de missions à difficulté et nombre de paramètres à assimiler et à contrôler croissants. Ainsi à vous d'essayer de maîtriser la construction de routes, d'un réseau de distribution d'eau, le placement idéal des habitations, ni trop loin d'une source de nourriture, ni trop près d'un grenier qui lui servira à stocker cette dernière, venue de la pêche, de la production de fromage de brebis ou d'autres mets. Le deuxième mode de jeu quant à lui est la sempiternelle campagne, ici nommée Aventure ou plutôt AventureS, puisque ce sont 7 mini-campagnes différentes, munies de 5 à 8 missions consécutives qui vous attendent. Chacune d'entre-elle vous proposera d'atteindre un objectif final, parfois historique, en réalisant différentes étapes correspondant aux missions de la campagne: la mythique Guerre de Troie vous tente? Ou ce sont plutôt les Travaux d'Hercule, les Voyages de Jason ou enfin la Guerre du Péloponnèse? A vous de choisir…

Chargez!

Ainsi, revivez certaines légendes et épopées, prenez le contrôle d'une armée, commandez un héros mythologique… En plus de ces Aventures, le jeu propose aussi 3 modes intéressants, à la Sim City, appelés "Open Play", c'est à dire ne requérant aucun objectif particulier pour être complétés. Ainsi jouez en mode Economique pour créer la cité la plus riche, en mode Militaire pour créer la ville la plus forte ou en mode un mode Sandbox, où vous aurez tout loisir de réaliser ce que vous voulez sans autre contrainte que les événements aléatoires du jeu. La plupart des missions a un objectif bien précis, comme conquérir une ville particulière après avoir créé une Colonne de Phalanges et de Cavaliers ou encore produire 50 unités de Marbre destinées à être vendues, créer une route de commerce entre votre cité et une colonie voisine afin de réaliser un bénéfice minimum de 5000 drachmes par an… etc. Les objectifs sont variés, et les moyens pour y parvenir aussi, d'autant plus que le jeu dispose d'un rythme quelque peu lent, vous permettant à loisir de réagir comme bon vous semble au moindre événement.

Graphisme.

On ne peut pas dire que les précédents épisodes furent de véritables réussites graphiques. Les sprites étaient petits, surtout dans des hautes résolutions, et les animations manquaient bien souvent. Ici, le ton est donné dès l'installation: l'ambiance sera cartoonesque à en juger le portrait des dieux nous accueillant au chargement. Zeus semble un gros bonhomme barbu, quelque peu bedonnant, et bien heureux – non non, les fêtes de Noël ne me montent pas à la tête! Ce style graphique se retrouve tout au long du jeu, non seulement dans les menus, mais aussi dans le design des maisons, appartements, bâtiments, collèges, sanctuaires, palais… En outre, Zeus se voit largement ravivé en couleurs par rapport à ses prédécesseurs, ce qui ajoute à la gaieté apparente du soft. Mais tout ceci a demandé l'augmentation de la taille des bâtiments et des personnages vivant dans votre cité. Une bonne chose direz-vous? Certes, pour ceux qui souffrent de presbytie, car le jeu ne proposant que deux résolutions – 800*600 et 1024*768, choix étrange de ne pas en proposer plus – on se retrouve très rapidement avec un champ de vision extrêmement réduit au point que le scrolling devient obligatoire, parfois au risque de se perdre dans des niveaux immenses.

Son.

Côté ambiance sonore, la version anglaise du jeu présageait de très bonnes voix, peu utilisées il est vrai puisque uniquement lors de la description de chaque mission ou lorsque que vous interrogez un passant afin de connaître son état d'esprit. Les bruitages sont sans grande prétention, surtout dans un jeu de ce type, où seuls les événements importants seront sonorisés (combats, catastrophes naturelles), ainsi que les messages que vous allez recevoir ou encore les quelques événements intra-urbains – arrestations de bandits, Jeux Olympiques dans les stades… Mention spéciale tout de même à la musique, reposante, collant bien dans le thème, à la fois graphique et culturel que propose le jeu – pas de Sirtaki cependant – et il faut l'avouer aidant souvent à faire passer le temps agréablement.

Comparaison?

Si l'on devait comparer Zeus et ses prédécesseurs, on remarquerait deux choses. Tout d'abord, Zeus, comme généralement le fait un nouvel opus, s'enrichit de quelques options intéressantes: une gestion de l'armée et des combats plus complète avec la possibilité de fonder d'autres colonies ou d'envahir des cités, une gestion commerciale plus fiable que celle de Pharaon avec la possibilité – enfin! – de pouvoir vous aussi effectuer des requêtes en matières premières ou produits finis à d'autres villes, comme votre Souverain Pharaon se le permettait précédemment, mais aussi certains événements originaux, comme les Jeux Olympiques auxquels des athlètes de votre Cité, si ils sont bien entraînés, pourront participer, afin d'y remporter des médailles et ainsi accroître votre notoriété et celle de votre peuple. Mais pourtant, certaines choses peuvent chagriner. Techniquement d'abord, avec un manque flagrant d'évolution graphique, des résolutions trop limitées, puis au niveau du gameplay, puisque le jeu est toujours aussi lent (même à 100% de la vitesse), vos sujets se traînant lamentablement sur les routes et les mois défilant à la vitesse d'un escargot. Peut-être aurait-il été bon de rajouter un mode "accéléré" ?
Les Plus
  • La gestion économique et militaire améliorée
  • Le style graphique gai et rythmé
  • L'ambiance sonore agréable
Les Moins
  • Le faible choix des résolutions
  • C'est...
  • ...leeeent!
Résultat

Zeus, se situe ainsi bien dans la continuité des épisodes précédents, reprenant fièrement le flambeau de Pharaon et Cléopâtre, afin de poursuivre la lignée des Grands Bâtisseurs. Cependant, le jeu a clairement été simplifié sur le point de la micro-gestion, en retirant quelques ressources et bâtiments afin d'aider à la tâche du créateur que vous êtes: le médecin, le pharmacien et l'hôpital se retrouvent ainsi rassemblés en une seule infirmerie par exemple. Pourtant, certains points ont été éclaircis, voire grandement améliorés surtout au niveau économique, mais ils ne suffisent pas à palier à la lenteur excessive du jeu. Déjà pour Pharaon il fallait compter environ 500 heures de jeu pour arriver au bout de ses peines, et voilà que Zeus vient encore rajouter sa pléiade d'heures supplémentaires – environ 250/300 aussi! – et ce rien que pour finir la campagne. Au final, si vous aviez aimé les précédents épisodes, continuez sur votre lancée en découvrant la civilisation grecque ; sinon, à moins que vous ne vouliez découvrir le genre agréablement et longuement, passez votre chemin, vous risqueriez de vous lasser très rapidement…

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