Test | Commandos Strike Force : la 3D n'a pas que du bon
20 mai 2006

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Commandos Strike Force

Après une saga très largement orientée tactique et stratégie, Pyro s'est décidé à convertir Commandos Strike Force en véritable FPS. Et un de plus ! Une question se pose : pour le bonheur ou pour le malheur des fans ? Après "La grande vadrouille", c'est "La grande question"...

La guerre n'en finit plus

Nous sommes en 1942, soit près de 3 ans après le début de la Seconde Guerre mondiale. Les pays Alliés sont presque anéantis par le 3ème Reich. Ici, il s'agit d'intégrer les Commandos Strike Force, élite spéciale des forces Alliées, ayant plusieurs objectifs principaux : saboter les opérations nazies sur leur propre territoire et faciliter les assauts Alliés. En utilisant des méthodes peu ordinaires et non conventionnelles pour stopper l'ennemi, le dernier titre de Pyro nous promet une approche différente tant sur le plan action que stratégie, par rapport aux autres titres du même genre. Avec le passage en 3D isométrique, la série des Commandos s'allège et ne garde que l'appellation "Commandos", un peu comme un label de qualité. Sans trop de rapport avec ses aïeux, que ce soit au niveau graphisme, gameplay général, tactique et stratégie, difficile de retrouver l'ambiance si particulière des titres précédents. Pour ne pas couper totalement les ponts, Pyro a tout de même choisi de garder trois des personnages principaux de la saga : le béret vert, l'espion et le sniper. Heureusement, tout n'est pas perdu.

La guerre des FPS a commencé

Décidément, ce ne sont pas des gentils chez les Commandos.

Avec les compétences de chacun, il vous faut venir à bout des 14 niveaux, partagés sur la France, la Norvège, et l'U.R.S.S. Un bon dépaysement en perspective. Les missions sont assez variées : infiltration, raid, sauvetage, sabotage, espionnage et encore pas mal de mots se terminant par "age", pour ne pas tous les citer. Pour corser le tout, elles sont divisées en objectifs principaux et secondaires, ce qui promet une durée de vie conséquente et une liberté de choix pour tous les accomplir. Par contre, pas question de stratégie comme dans les autres Commandos : foncer et tirer dans le tas est la meilleure solution. Vos ennemis n'y verront que du feu. Le scénario, même s'il est qualifié de "non linéaire", vous guide en permanence. L'arsenal est assez important, près de 28 armes au total, toutes d'époque. Par contre, dégommer du nazi rien qu'au couteau, à 30 mètres, ça le fait moyennement. Une nouveauté et non des moindres : il est possible de changer de personnage en fonction des missions et au fil de l'action. Malheureusement, cette méthode embrouille un peu le joueur en pleine action : vous aurez parfois du mal à cerner vos objectifs principaux. Pour ce qui concerne le multijoueur, le deathmatch est présent, mais il y a seulement une dizaine de cartes disponibles. Par contre, le mode sabotage est assez amusant et novateur : il s'agit d'obtenir le code de l'équipe adverse par le biais de l'espion, afin de pouvoir saboter sa base et marquer des points. Avec 2 cartes uniquement, la lassitude est vite au rendez-vous.

La guerre, c'est moche

Un angle de vision très... flou et... anguleux !

Même si actuellement la PS2 fait office de vétéran (par rapport à ses dernières concurrentes) et commence sérieusement à montrer ses limites, elle arrive tout de même, généralement, à tirer son épingle du jeu. Mais ici, ô surprise, elle s'enfonce bien bas avec le moteur graphique de Commandos Strike Force, qui s'avoue lui-même très vite vaincu. Contrairement à son cousin sur PC, la fluidité est hasardeuse, les effets de feu ou d'explosion sont très basiques, les décors comme les éléments qui le composent sont assez anguleux, pas de véritable interaction avec l'environnement (pourtant annoncé), et des cartes de jeu trop petites. En revanche, quelques effets de lumière sauvent les meubles. Même des pixels flous apparaissent un peu partout dans les textures. Heureusement, de loin, le rendu est bon, tout au moins pour les couleurs. C'est à se demander si les graphismes ne datent pas également de 1942... L'ambiance sonore n'est pas brillante non plus : vos ennemis tombent sous vos balles avec la même voix, et en écho s'il vous plaît lorsque vous en abattez plusieurs d'un coup, comme à l'époque des SNES. Les doublages sont également peu entraînants, et les personnages principaux répètent sans arrêt leur propre slogan, sans rapport avec l'action en cours... Les voix auraient également profité à être plus en adéquation avec l'allure des personnages. Par contre, l'animation générale est correcte et bien pensée, mais si Pyro annonçait une IA progressive avec des attributs personnels et un comportement naturel, avec l'écrémage général, il n'en reste pas grand chose. Exemple : si vous descendez à toute pompe les escaliers, les soldats allemands n'y prêteront pas attention ! Un comble pour des gardes.
Les Plus
  • La série des Commandos
  • La présence du jeu en ligne
  • La bonne finition générale
Les Moins
  • Graphismes dépassés
  • Pas assez de rapports avec les précédents titres
  • Pas de tactique et très bourrin
Résultat

Beaucoup de changements pour ce volet assez surprenant de la série des Commandos. Il est à noter que l'écrémage est plus que radical : mis à part les trois personnages principaux issus de la série, rien ne laisse penser que cette version est la suite des précédentes. Qu'a à apporter Commandos Strike Force à un genre déjà bien encombré ? Pas grand chose, hormis une certaine originalité dans son action double, le sabotage en multijoueur, et d'autres points assez discrets (cinématiques durant les combats, soin des soldats, etc.). Evidemment, ce n'est pas assez pour sauver un gameplay trop mou et basique qui finira par lasser même les plus mordus, surtout coté FPS. Pour le reste, graphiquement, ne vous y trompez pas en dépit des screenshots : dans la réalité, la finition semble dépassée d'au moins 2 ans. Avec un titre comme Commandos Strike Force, Pyro rompt totalement avec ses aînés, mais à quel prix ? Le plus dur combat de ce titre sera de trouver son public.

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