Test | DRIVECLUB VR
28 oct. 2016

La queuleuleu mais en VR

Testé par sur
DRIVECLUB VR

Avec les jeux de shoot dans l'espace, ceux de course sont probablement les plus aptes à mettre en avant la VR. C'est donc avec une certaine impatience que nous attendions DRIVECLUB VR, premier titre du genre à sortir sur le PlayStation VR. Le résultat est-il à la hauteur de cette attente ?

Le principe

Sans surprise, DRIVECLUB VR applique la VR à DRIVECLUB (mais sans les effets météo). De ce fait, vous retrouvez les défauts inhérent au jeu d'origine, à commencer par cette conduite bloquée entre arcade et simulation. La simulation – un bien grand mot en réalité – est surtout présente lorsque les paramètres sont calibrés sur Hardcore. Dans ce mode, la physique est plus prononcée, les erreurs pardonnent moins et les pénalités se font clairement ressentir. Une difficulté de surface même si, dans un sens, ce mode accentue la physique au point de donner au titre des airs de Ridge Racer.

D'ailleurs, l'abondance de défis (drift, vitesse, etc.) parasitant les courses tend aussi à transformer les épreuves en une sorte de joyeux foutoir, tout en étant un sévère aveux d'échec vis-à-vis de l'IA : "l'intelligence artificielle est tellement nulle qu'il vaut mieux intégrer des défis annexes histoire d'occuper le joueur", c'est un peu ce que donne l'impression de nous dire les développeurs. Mis en relation avec le système de progression (des étoiles à récolter en remplissant des objectifs), tout cela donne un peu à DRIVECLUB VR des airs de simple mini-jeu. Vous enchaînez les courses sans prêter attention plus qu'il ne faut au challenge, en vous laissant juste porter par la VR.
On prend les mêmes...

L'emballage

Les drapeaux (vert, jaune, rouge) vous indiquent la difficulté des virages.

Finalement, DRIVECLUB VR s'en sort surtout grâce à cette dernière. Placé dans l'habitacle de votre bolide, vous avez vraiment l'impression d'être sur la route. D'ailleurs, si les graphismes ne sont pas vraiment convaincant (à la frontière entre la PlayStation 2 et la PlayStation 3), le rendu réaliste du titre donne globalement l'impression d'être dans un semblant de réalité. Hélas, les intérieurs de certains véhicules laissent aussi à désirer, au point souvent de ne pas pouvoir lire les indications sur le tableau de bord (ou de ne pas réussir à observer correctement les concurrents dans les rétroviseurs). Autre aspect qui peut diviser : le manque de soin apporter à l'habillage sonore. Qu'il s'agisse de la qualité des bruitages ou de la gestion du fameux son en 3D grâce aux écouteurs, DRIVECLUB VR est assez loin de l'expérience proposée par les jeux les plus impressionnants sur PlayStation VR (qui a dit EVE : Valkyrie ?).
Immersif mais un peu décevant

Le multi

Vous pouvez régler votre siège comme dans la réalité (ce qui est très pratique).

La bonne nouvelle : DRIVECLUB VR propose aussi un mode multijoueur. "Normal" diront certains, mais en 2016 il est facile de douter de tout. Le titre vous propose donc toujours de créer un club (ou d'en intégrer un). Une fois chose faite, les points d'expérience engrangés par votre club lui permettent de gagner des niveaux. Si la démarche est toujours aussi sympathique, il est dommage que le jeu ne pousse pas plus loin l'aspect connecté. En effet, il y a encore de la marge avec le système de Drivatar d'un Forza par exemple. Malgré cela, c'est ce mode multijoueur qui donne tout l'intérêt aux défis présents lors des courses, et qui peuvent vous rapporter des points conséquents pour votre club.
Le point fort du jeu

Pour qui ?

Le mode multi donne un peu de consistance à l'expérience.

C'est pas bien compliqué : DRIVECLUB VR est actuellement le seul jeu de course disponible sur PlayStation VR. De ce fait, il reste la meilleure option – par défaut – pour les fans du genre. Vendu à 40 euros, certains lui préféreront sans peine un EVE : Valkyrie qui, s'il appartient à un autre genre, met bien plus en avant les possibilités du support. Enfin, sachez que le jeu est relativement court (à moins de vouloir éclater tous les chronos). Comptez peut-être quatre ou cinq heures pour terminer le mode solo, le mode en ligne venant prendre la relève sans trop de mal. Dommage que les trophées ne soient pas plus intéressants, ce qui aurait pu ajouter un peu de piment à l'expérience.
Les fans de course (évidemment)

L'anecdote

Bon point (mais hélas rare dans le titre) : cette course propose une lumière gênant la vision.

Si le rendu de DRIVECLUB VR favorise l'immersion, c'est aussi parce que les verres du PlayStation VR ont tendance à réellement donner l'impression d'être dans un casque : vous voyez la texture de ces derniers. Ainsi, tel un filtre, vous avez la sensation d'être à l'intérieur du casque du pilote, ce qui nous laisse penser que les soucis graphiques (aliasing, etc.) peuvent être justifiés ainsi. D'ailleurs, c'était déjà le cas dans EVE : Valkyrie.
Une histoire de casque
Les Plus
  • Un certain sens du détail (relief des courses agréable, gestion de la lumière sur certains tracés, etc.)
  • Une conduite tout de même dynamique
  • Un sentiment de nostalgie sur le plan visuel
  • Un multi sympathique
  • Plutôt immersif
  • 20 euros pour ceux qui possèdent le jeu d'origine
Les Moins
  • Pas beau
  • Une conduite qui manque de subtilité
  • Un solo léger
  • Les bruitages
  • Un aspect communautaire qui aurait pu être plus prononcé
  • La disparition de la météo
Résultat

DRIVECLUB VR est une bonne démo pour la VR. Mais dans le fond, le jeu n'est pas forcément à la hauteur. S'il montre avant tout le potentiel du périphérique de SONY, il n'impressionne jamais plus qu'il ne faut. Techniquement d'abord, mais c'est surtout au niveau du gameplay qu'il déçoit. Bénéficiant d'une intelligence artificielle qui rappelle inévitablement les "années PlayStation", les adversaires suivent une trajectoire ordonnée et ne proposent jamais l'agressivité qui rendrait les courses tout à fait grisantes. Toujours est-il que, grâce à son multijoueur, DRIVECLUB VR devrait vous faire patienter jusqu'à la sortie de l'attendu Gran Turismo Sport.

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