Test | Lumo
19 oct. 2016

La magie à opérer

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Lumo

Avec son sorcier mystérieux et ses décors isométriques, Lumo prend la forme d'un hommage aux jeux d'aventure des années 80 (notamment Knight Lore ou Head over Heels). Une inspiration originale – pour une fois – car ces titres qui paraissent désuets aujourd'hui brillent avant tout par leur austérité. Cette remise aux goûts du jour est-elle une réussite ?

Le principe

Dépourvu de scénario à proprement parler, Lumo débute simplement par la trajectoire d'un garçon semblant se diriger vers un ordinateur. Premier hommage : c'est en faisant face à la machine que celui-ci se retrouve propulser dans un monde/jeu d'aventure, un peu comme Kevin Flynn dans le cultissime Tron. Ici, pas de monde futuriste mais un château labyrinthique dans lequel vous incarnez un sorcier.

Reprenant la mise en scène des jeux d'aventure des années 80, Lumo vous propose donc de déambuler dans des pièces en vue isométrique, et ainsi de résoudre des énigmes en plus de devoir éviter des pièges en tous genres. Simple mais plutôt joli, Lumo a un visuel moderne qui favorise son gameplay. Loin des fils de fer d'antan, le jeu est charmeur et les quelques actions (sauter, éclairer une pièce, etc.) peuvent être effectuées sans souci.

D'ailleurs, la réussite du titre passe aussi par sa simplicité, ce dernier ne vous demandant d'employer qu'une ou deux touches pour progresser. Toutefois, la structure labyrinthique du jeu et assez complexe et n'est pas sans rappeler les titres des années 80 : énigmes, clés à récupérer, carte pouvant être consultée (selon le mode de difficulté)... Le titre s'amuse de ses origines.
Un petit quelque chose de magique

Pour qui ?

Qu'il s'agisse des actions de base ou des phases annexes, tout se fait avec une grande simplicité.

Lumo est un très bon jeu d'aventure et de réflexion, qui devrait normalement être conseillé à tous les joueurs sans grande hésitation. Hélas, un "mais" pour le moins problématique pointe vite le bout de sa disquette. Alors que le jeu propose deux modes de difficulté (l'un vous demande de finir le jeu d'une traite, l'autre vous permet de sauvegarder automatiquement votre progression), un souci technique pose un énorme problème : impossible de sauvegarder la partie, la faute à une supposée "sauvegarde corrompue". Après plusieurs essais, après avoir pris soin d'effacer les fichiers avant de recommencer une partie... mais surtout après avoir observé les retours sur internet, il s'avère que le problème persiste et que nous ne sommes pas les seuls à le rencontrer. Si la sauvegarde peut parfois fonctionner, chaque entrée dans une nouvelle pièce met le jeu en pause avant qu'un écran apparaisse pour vous signaler le problème. Un point particulièrement gênant, au point de rendre l'expérience presque injouable. Et a priori, la correction de ce problème majeur, pourtant rapporté par de nombreux joueurs, ne semble pas d'actualité chez les développeurs. C'est dommage car le jeu serait, sans cela, une des bonnes surprises de cette année 2016.
K.O. Technique

L'anecdote

L'un des plaisirs consiste à observer les décors pour mieux appréhender l'espace.

S'inspirant des jeux d'aventure des années 80, Lumo sait jouer avec les codes de ses modèles. C'est le cas, par exemple, lorsqu'il vous demande de sauter d'une plate-forme à une autre. Dans ces moments, le titre tire pleinement profit de sa vue isométrique pour tenter de vous tromper. Ainsi, il n'est pas rare que vous tombiez en pensant qu'un élément était situé contre un mur, alors qu'un espace était en réalité présent. Le mode de difficile du jeu limitant à la fois l'utilisation de la carte et le nombre de vies, il est évidant que Lumo possède une rejouabilité basée sur ce genre d'artifices, nécessitant d'apprendre les pièges par cœur. Vraiment amusant.
La nostalgie au service du jeu
Les Plus
  • Un vrai cachet visuel
  • Une esthétique moderne mais qui garde le côté psychédélique d'antan
  • La simplicité et la permissivité d'un jeu moderne
  • Des codes d'autrefois
  • Une aventure variée et un vibrant hommage
Les Moins
  • Des inspirations qui pourront toujours en chagriner certains (vue isométrique, etc.)
  • Cette histoire de sauvegarde corrompue, absolument inadmissible !
Résultat

Intrinsèquement excellent, Lumo est toutefois touché par une drôle de malédiction dans sa version PlayStation 4 : un problème de sauvegarde corrompue rendant l'expérience presque caduque. Dommage car le jeu est vraiment très bon, s'inspirant d'un genre oublié et bénéficiant d'une direction artistique réussie. Plus important encore : il mêle habilement modernité (gestion des continus, exploration, etc.) et codes d'autrefois. Toujours est-il que, pour l'instant, vous devrez faire le jeu d'une traite ou presque, non pas avec la peur des fantômes mais avec celle d'un écran noir s'affichant à chaque nouveau décor. Lumo durant cinq ou six heures (encore faut-il survivre à la difficulté du mode old school), pas facile de pardonner ce bien mauvais sort.

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