Test | Liberty City Stories : quand GTA devient portable
16 mars 2006

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Grand Theft Auto : Liberty City Stories

La PSP ne pouvait pas rester longtemps sans son GTA. Voilà qui est fait, avec Liberty City Stories. Ici, vous incarnez un mafieux fraîchement sorti de prison, qui compte se faire un nom. Guerres des gangs, mais aussi pressions politiques font partie de votre quotidien, dans un environnement propice aux poursuites et aux molestages de bon aloi. Seul problème, Liberty City Stories est répétitif et n'apporte rien de neuf à la série. Son manque d'originalité peut même en fâcher plus d'un.

On prend les mêmes...

Alpaguer un motard et enfourcher sa bécane, gagner quelques courses de rue pour l'argent de poche puis se rendre dans l'appartement d'une balance pour l'éliminer, "emprunter" ensuite son coupé cabriolet dans le but de ramasser les étrennes de quelques filles du quartier bénéficiant de la Protection sont autant d'activités qui font très certainement partie de votre quotidien. Grand Theft Auto : Liberty City Stories vous propose de refaire à l'écran ce que vous ne faites pas forcément dans la vraie vie. Mais attention, pour les initiés, ce n'est pas la grande nouveauté transcendante de la série. Plus particulièrement si vous avez joué à Grand Theft Auto 3, puisque l'action se déroule exactement dans la même ville. Mais si ce GTA sur PSP est pour vous l'occasion d'approcher pour la première fois le monde de la mafia, l'occasion est à saisir. Courses poursuites, truandisme et cocaïne sont au rendez-vous des (très) nombreuses missions de Liberty City Stories. Une chose est sûre, l'autonomie tant déplorée de la PSP en prend un sacré coup. Car non seulement le jeu est vaste et long, mais il arbore également ce petit côté agaçant de perfectionnisme, qui incite le jouer à recommencer de nombreuses fois la même mission, sous peine de rester chauffeur de taxi à vie. Ce qui en devient vite de l'acharnement.

Je me présente, je m'appelle Tony

Lui, c'est Tony. Ses passions : la moto, les gros calibres, et tabasser des dealers.

Tony Capriani, mafieux réglo qui a fait sa période de cabane est de retour en ville. S'il a su garder secret ce qu'il sait sur la Famille, il n'a pas perdu la main. Vous incarnez ce personnage un peu rustre, plutôt macho, capable de conduire tout ce qui est motorisé aussi facilement que défoncer un dealer mauvais payeur à coups de talon bien placés... Et comme dans tout GTA qui se respecte, vous commencez au plus bas pour grimper peu à peu les échelons et gagner la confiance du Parrain local. Dès le début du jeu, les missions révèlent le style connu des habitués de la saga : véhicules plus ou moins performants selon leur classe, flics assez sauvages, piétons ravis de se faire renverser, collègues ahuris. Pour les novices, le choc est un peu rude. Certaines combines telles que "le garage" où l'on repeint son véhicule pour échapper aux forces de l'ordre facilitent la vie du joueur. Autrement, récupérer trois étoiles de pots-de-vin se révèle quasi impossible sans terminer contre un platane. Mais une fois pris le coup de main, les coups de volant révèlent une conduite impeccable : dérapages, tonneaux, fusillade par la fenêtre, le tout plus ou moins contrôlé. Car si certaines missions laissent libre cours au joueur pour ses déplacements, d'autres le contraignent à employer un véhicule précis. Ainsi on se retrouvera à livrer des marchandises, poursuivre des dealers, détruire des camionnettes, échapper à des tueurs, et autres joyeusetés urbaines.
Concernant les phases pédestres, on ne peut que râler après la caméra. La visée automatique est déplorable rendant très inexacte la jouabilité pendant les échanges de tir. Les règlements de compte s'effectuent souvent dans la confusion totale, vos acolytes tombant parfois sous vos balles sans que personne ne comprenne comment. D'autant que la PSP marque ici ses limites et souffre quelque peu du calcul balistique des pistolets automatiques. Un gros point noir, dont le jeu souffre terriblement.

Essaye encore

Détruire un camion blindé avec un petit pistolet ? Ce n'est pas gagné !

La trame principale tourne autour des affaires du parrain local, qui vous confie diverses missions selon l'actualité – d'où le Stories dans le titre. Quand il ne s'agit pas de déloger des grévistes en leur fournissant quelques catins, il faut s'occuper de la protégée du patron, droguée jusqu'au bout des ongles et à tendance suicidaire. Quelques personnages secondaires rencontrés au cours des missions principales vous feront passer du bon temps, faisant varier les plaisirs. Ainsi, vous ne resterez pas bloqué sur une mission trop ardue si vous optez pour une sous-mission, le temps de se remettre en forme. Attendez-vous cependant à rencontrer quelques difficultés. Certaines missions demandent de les recommencer de nombreuses fois pour connaître par coeur le parcours de fuite et les raccourcis à prendre. C'est dans ce genre de situation que l'on constate que GTA sur portable ne change rien d'un GTA sur console de salon. Il peut arriver de passer plus d'une heure sur une mission avant de la réussir. Et encore, soyez rassuré : dans Liberty City Stories, les missions ont été raccourcies, afin de permettre au joueur de sauvegarder plus souvent.

Visuellement juste

Ces superbes vues extérieures font penser à des plans de cinéma.

Continuons sur les imperfections du titre. Outre quelques bugs graphiques qui apparaissent aussi vite qu'ils ne disparaissent, on déplore l'interactivité somme toute assez limitée dans la ville. Oui, on a l'habitude de clamer haut et fort l'incoryable liberté offerte dans les GTA, mais jugez plutôt. Les occupants d'une voiture, par exemple, se la laissent piquer sans broncher. Une pression sur triangle et le véhicule est à vous. Il arrive parfois que vous embarquiez un ou deux passagers, même à moto, ce qui en devient risible. Il arrive aussi qu'une petite frappe essaie de vous voler votre véhicule ; là on fulmine, mais au moins on remercie Rockstar d'avoir rendu la ville plus vivante : certains habitants ont un minimum de logique. Les voitures sont relativement variées et si elles suivent pour la plupart un itinéraires précis, leur apparition est vouée au hasard. Graphiquement, le titre est juste bon. Les capacités de la PSP ne semblent pas être pleinement exploitées, et l'ont aurait apprécié des personnages aiguisés au couteau à beurre plutôt que taillés à la hache. Seuls les quelques effets de lumière relèvent le niveau. Mais l'ambiance est là, la ville fourmille d'habitants, de flics et de truands. On s'amuse parfois à se ballader pour le plaisir de découvrir un bonus caché, une voiture unique ou une proposition de course de rue. Mais les occasions sont rares et l'on a vite fait de tourner en rond.
Les Plus
  • Le nombre de missions, l'étendue du terrain de jeu
  • Camion, cabriolet, break, moto : l'essentiel y est
  • Se balader librement, participer à des sous-missions facultatives
  • Les angles de caméra véhicule
Les Moins
  • La visée, et la caméra peu pratique pendant ces scènes d'action
  • Quelques ralentissements pendant les combats
  • Les personnages ne sont pas des plus jolis
  • Les temps de chargement
  • Parfois répétitif
Résultat

En faisant la somme de tous ces éléments, Liberty City Stories se révèle être un bon jeu PSP, mais n'atteint pas le niveau de San Andreas. Ici, les missions ont tendance à se ressembler, et ne pas les suivre amène très vite à l'ennui. Le découpage de la ville en trois zones pousse à avancer plus vite dans le scénario pour les débloquer, tandis que les gains réalisés par les missions de taxi ou d'ambulance sont minimes à côté de ceux, plus motivants, offerts par le Parrain. Si la PSP affiche des décors assez variés malgré de fortes saccades pendant les scènes de combats, vous apprécierez tout de même traverser la ville en trombe en roue arrière sans aucun ralentissement d'affichage. Un titre qui au final décevra les fans de la série et qui a du mal à satisfaire les novices. Mais il a l'avantage d'occuper, parfois de divertir.

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