Test | Gene Troopers : du rarement vu dans les FPS
23 févr. 2006

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Gene Troopers

Mélange de FPS et de RPG, Gene Troopers de chez Cauldron nous emmène grâce au même moteur que celui utilisé pour Half-Life² aux confins de la galaxie à la découverte d'un univers graphique inédit. Le scénario n'est pas en reste car il bénéficie d'une interactivité rarement vue, tout comme la réalisation du titre en général. Oui, Gene Troopers est un jeu comme on en voit que très rarement. Heureusement.

Jamais sans ma fille

Difficile de parler du scénario sans trop dévoiler l'intrigue. Dans Gene Troopers l'histoire se dévoile peu à peu au fil des niveaux. En voici les grands traits : vous et votre fille vous faîtes enlever au cours d'un voyage spatial par les GP. Cette race belliqueuse n'a pour but que la conquête de l'espace. Leur grande spécialité est de kidnapper toutes sortes de personnes, et de les modifier génètiquement (d'où le nom du jeu) afin de les envoyer au combat. Heureusement, à votre réveil vous êtes libéré par certains qui comme vous ont gardé une trace de leur existence passée et donc un peu de lucidité. A partir de ce moment, chaque seconde que vous vivez n'est vouée qu'a un but : retrouver votre fille. Il faudra parcourir l'univers et visiter de nombreuses planètes pour arriver à vos fins. Fort heureusement, ceux qui vous ont libéré mettent leur matériel, leurs connaissances et leurs armes au service de votre cause. Voila pour le scénario qui met en place cet univers graphique inédit.

Le graphiste est daltonien, c'est sûr

Bizarrement, le jeu ne prend que très peu de ressources. Même avec ce genre de textures.

Pour être inédit, en effet, c'est du jamais vu. Premièrement, vous allez dans les options vérifier que tout est correctement configuré. Ensuite, vous mettez deux claques à ce pauvre écran qui n'y est pour rien. Pourquoi ? Parce que le titre est moche, tout simplement. Les couleurs fluos se mêlent aux textures mal choisies qui se côtoient pour donner un camaïeu des plus spéciaux. Certaines de ces textures ne sont pas sans rappeler celles dont nous disposions dans les premiers éditeurs de Doom. Oui, vous avez bien lu. L'apogée du mauvais goût est atteint lorsqu'on se rend compte que quelque soit le monde traversé – 6 au total, c'est dur –, il y a une constante surrenchère d'effets de flous bizarres. Ceux-ci se mêlent à des zones d'éblouissement provenant de parties des décors rouges, oranges ou jaunes fluo. Quant à la spécificité de pouvoir bouger des éléments à distance, la même qui nous a tant fait baver et trépigner devant les rares vidéos de présentation d'Half-Life², elle n'est pas très utilisée dans les niveaux. Uniquement pour découvrir de trop rares secrets. Heureusement, elle est plus exploitée dans la partie RPG du titre.

Un tout nouveau système d'incompétence

Voici le mode "ralentissement", comme dans F.E.A.R. Mais la ressemblance s'arrête là.

Le système de compétences fait appel à l'ADN récupéré sur le corps de vos ennemis abattus. Illustrée sous la forme de – grosses – boules roses, elle permet d'acquérir divers pouvoirs, des plus basiques aux plus avancés. Ces pouvoirs possèdent chacun de un à trois niveaux, qu'il faudra acheter tour à tour. Hormis les possibilités de régénérer plus vite votre énergie, voir de nuit ou être plus résistant aux attaques, il sera possible d'exploiter des pouvoirs très spéciaux. Ainsi, vous pouvez étouffer vos ennemis à distance, suivant le nombre de points d'énergie dont ils disposent. Plus votre pouvoir est puissant, plus vous pouvez l'utiliser sur de gros ennemis. Un bouclier provisoire est mis à votre disposition, ainsi qu'un mode de ralentissement, très à la mode. La liste n'est pas très longue, car elle totalise une dizaine de capacités environ. Elles se révèlent bien vite d'une utilité relative. Pire : inutile. Il est à noter aussi que les effets de ces pouvoirs ne sont pas sans rappeler les distortions provoquées par de la drogue fournie dans le jeu. Handicapant.

Oui mais quelle intrigue tout de même

Le fin du fin : aucun des ennemis à l'écran n'a détecté la présence du joueur !

Justement, l'interactivité sans pareille du scénario se limite, ô surprise, à quelques choix dans l'aventure. Sans grande importance, ces choix vous font faire un détour avant de reprendre le fil conducteur d'un scénario qui bien vite s'embrouille lui-même. Les retournements de situation improbables ont tôt fait de finir de perdre le joueur. Un artefact prend place dans votre abdomen, vous procurant les pouvoirs spéciaux cités ci-dessus, mais nul ne sait combien de temps vous tiendrez ainsi. En même temps, il vous faut retrouver votre fille. Cette histoire n'est pas d'une complexité extraordinaire mais devient vite inintéressante. En fait, l'intérêt du jeu s'écroule rapidement : il suffit de comprendre que l'arme la plus puissante est celle de base. Nul besoin de skill lorsqu'un headshot en courant de l'autre bout du niveau est facilement réalisable. Pas tout à fait à l'autre bout du niveau car les ennemis souffrent de clipping. Ca pourrait être désagréable s'ils étaient dangereux. Vous pouvez sans mal passer les premiers niveaux en courant sans être ennuyé, à part peut être une esquive de temps en temps, lorsqu'ils vous détectent. Il suffit de suivre la direction de l'objectif indiquée à l'écran, ce qui est aussi une aberration car en plus d'avoir un design des plus particuliers, les niveaux relèvent plus du corridor que de la place de marché. Rarement un jeu ne vous aura donné la sensation d'être guidé comme celui là. Les quelques obstacles sur votre route ne font que mieux vous remettre sur le droit chemin que séparent deux objectifs, généralement des interrupteurs à activer. Havok oblige, l'utilisation d'un véhicule de temps à autre est possible, ce qui n'apporte rien au jeu, sinon des couloirs plus longs et un bruit de moteur qui ferait saigner les oreilles d'un chanteur de Metal.

Reste les sons pour sauver les meubles

On rencontre toutes sortes de personnages. Aucun n'est réellement important.

En effet, il reste le point fort de ce titre qui déjà excelle dans bien des domaines : les sons. Les musiques sont agréables dans les premiers instants. Ca ressemble même à du Brockheimer. Cependant, il devient inquiétant d'entendre les mêmes morceaux tourner en boucle, quelle que soit la situation, et ce même pendant les dialogues les plus anodins. Cela devient vite insoutenable, à part peut être lorsque ça masque les dialogues. Les doublages français sont réellement affreux. Quel que soit le ton à utiliser, l'acteur prendra le même, à savoir un mélange d'Indiana Jones et de chef de classe d'une série RTL9. C'est assez dur à situer car ce ton d'héros qui n'a peur de rien n'a pas été entendu depuis de nombreuses années. A part peut être dans certaines parodies de films d'action ou kickboxer XVII. Le mode multijoueur quant à lui est d'une finesse sans égale et les serveurs explosent sous le nombre en constante évolution de connectés. Fatl1ty lui-même se prépare pour la prochaine coupe du monde et aurait déclaré abandonner tout autre FPS pour se consacrer à Gene Troopers. Si vous y croyez, c'est qu'un problème de crédulité profond sommeille en vous. En fait, il est impossible de trouver un adversaire via internet. Et quant à faire installer le titre sur la machine d'un copain, c'est vouloir le perdre. Gageons qu'à la vue des 9 cartes disponibles aussi belles que propices à des deathmatch inoubliables, et vu la communauté inexistante, nous ne passons pas à côté de grand-chose. A part peut être des lettres de menace si vous conseillez d'acheter le titre à vos amis pour votre prochaine LAN. Conseil : n'avancez pas l'argent.
Les Plus
  • Tourne sur petite config
  • Les fautes dans la notice et sur la boite sont marrantes
Les Moins
  • Graphismes affreux
  • Sons révoltants
  • L'intérêt d'une course d'huitres
Résultat

Que dire de plus sinon que les armes semblent être inspirées d'Half-Life premier du nom. Les quelques mises en scène sont vraiment coupées à la serpe, comme les modèles de personnage, la liste est longue, vraiment trop longue pour considérer que le petit prix constaté en magasin ne peut même pas être considéré comme une excuse. Ni même les fautes sur la jaquette, surtout cette phrase : "Un système de compétence unique pour un RPG" ; qui fait sourire. Non, vraiment rien n'incite à l'achat de Gene Troopers. Il y a bien mieux ailleurs.

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